1. La Silicon Valley va-t-elle provoquer un nouveau krach boursier aux USA ?
Par Germán Gorraiz López
Par chaos nous entendons quelque chose d’imprévisible et qui échappe à la vision myope que seuls nos yeux peuvent esquisser face à des faits qui échappent aux paramètres connus.
Ainsi, notre esprit n’est capable de séquencer que des fragments de la séquence totale de l’immense génome du chaos, avec lequel nous avons inévitablement recours au terme « effet papillon » pour tenter d’expliquer la conjonction vertigineuse des forces centripètes et centrifuges qui finiront par configurer le puzzle déconnecté du chaos ordonné qui se prépare.
L’« effet papillon » susmentionné transféré à des systèmes complexes tels que la Bourse aurait l’impossibilité de détecter à l’avance un futur immédiat, puisque les modèles quantiques qu’ils utilisent ne seraient que des simulations basées sur des modèles antérieurs (théorie de l’instabilité financière de Minsky).
Ainsi, l’inclusion d’une seule variable incorrecte ou l’apparition soudaine d’une variable imprévue fait que la marge d’erreur de ces modèles s’amplifie dans chaque unité de temps simulée jusqu’à dépasser même la limite stratosphérique de cent pour cent, ce qui serait le paradigme pour le prochain éclatement de la bulle boursière actuelle, répondant une fois de plus à la maxime de Keynes : « Les marchés peuvent rester irrationnels plus longtemps que vous ne pouvez rester solvables ».
Genèse de la bulle boursière actuelle. La bulle actuelle serait le résultat de l’euphorie de Wall Street (et par extrapolation du reste des bourses mondiales) après les politiques monétaires des grandes banques centrales mondiales qui ont inondé les marchés de centaines de milliards de dollars et d’euros dans l’espoir de relancer l’économie, d’autant plus que les placements sans risque (dette américaine ou allemande) ne rapporteraient rien aux investisseurs et seraient alimentés par les facteurs suivants :
Rationalité limitée. La déconnexion avec la réalité de la part des investisseurs les conduirait à justifier l’exubérance irrationnelle des marchés, créant un monde virtuel de spéculation financière qui n’aurait rien à voir avec l’économie réelle (Wind-Handel ou affaires aériennes) et qui les amène à extrapoler les rendements courants en tant que droit à vie.
Ceci - conjugué à la perte de crédibilité des agences de notation telles que Moody’s qui n’avaient pas prévu la crise de 2002, et au manque de contrôle des régulateurs, aurait contribué à ce que le marché reste insensible aux baisses de notation des entreprises qui sont cotées sur le marché boursier et aux avis de la Fed qui, par la bouche de sa présidente Yanet Ellen - aurait prévenu que « les valorisations des marchés boursiers et des marchés obligataires sont très élevées et qu’il existe des risques potentiels sur les deux marchés ». Ainsi, les hausses successives des taux d’intérêt du dollar auraient dû amener les investisseurs à s’éloigner progressivement des actifs actions et les baissiers à prendre la barre du navire boursier mondial.
Euphorie spéculative. Or, le processus spéculatif incite à acheter avec l’espoir de gains futurs substantiels ce qui provoque une spirale ascendante loin de toute base factuelle et le prix de l’actif atteint des niveaux stratosphériques jusqu’à ce que la bulle finisse par éclater (crash) en raison de la vente massive des actifs et l’absence d’acheteurs. Cela provoque une chute soudaine et brutale des prix (jusqu’à des limites inférieures à leur niveau naturel), dont la récente intervention de la Fed dans Silicon Valley Bank (SVB) et la contagion mimétique prévisible dans le reste des banques mondiales seraient un paradigme.
Incertitude sur le niveau de base des marchés boursiers. Un investisseur est prêt à payer un prix pour une action si elle lui rapporte de l’argent dans le futur. Donc, la valeur de ladite action est le total des flux attendus, mais le niveau plancher des marchés boursiers mondiaux, (le niveau auquel les bénéfices et les multiplicateurs minimaux), se situerait dans la fourchette de 14 000 à 15 000 points sur des marchés boursiers tels que le Dow Jones, en raison du risque de stagnation économique séculaire présenté par les principales économies mondiales et loin des valeurs stratosphériques actuelles (dépassant 31 000 points et rappelant les valeurs de 1997).
Effet de contagion et psychose commerciale. Les grands investisseurs auraient déjà ressenti le vertige de la hauteur et commencé à réduire leur exposition au risque avec l’effet baissier qui en découle sur les cours des actions, entraînant une psychose des ventes qui fera sauter le Dow Jones Industrial Average en plein vol. Par mimétisme, elle a fini par déclencher le krach boursier annoncé qui conduira à la ruine de millions de petits et moyens investisseurs encore éblouis par les lumières de la stratosphère (Théorie du plus bête).
Cette épidémie devrait avoir pour effets bénéfiques d’obliger les entreprises à redéfinir leurs stratégies, à ajuster leurs structures, à rétablir leurs finances et à rétablir leur crédit sur le marché, et comme dommage collatéral, la famine financière des entreprises et l’effet domino qui en résulte dans les déclarations de faillites et la hausse dans les taux de chômage mondiaux.
(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV.)
2. France : la situation vue de l’étranger !
La réforme des retraites et en France, vue depuis l’étranger. Aux États-Unis, la presse américaine observe avec incrédulité la montée des violences en France, après le vote de la loi sur les retraites au Parlement. La presse allemande perçoit le recours au 49.3 comme un échec pour Emmanuel Macron.
La photo fait la Une du New York Times, et ce choix valide sans doute la stratégie de visibilité des députés français de gauche. On les voit brandir leurs pancartes dans l’enceinte de l’Assemblée nationale au moment où Elisabeth Borne engage la responsabilité de son gouvernement sur le texte controversé. Le Washington Post choisit la même image, toujours en Une, mais dans un format plus réduit et en bas de page.
En pages intérieures, les journaux expliquent la teneur de la réforme, les conséquences politiques du recours au 49.3 et du possible vote d’une motion de censure. Les télévisions, elles, insistent également sur ces aspects. Elles racontent aussi en images la colère, les manifestations dans les rues, les incidents et les arrestations dans plusieurs villes de France.
Des débordements partout en France. Plusieurs villes en France ont été ce jeudi soir le théâtre de manifestations spontanées, parfois violentes, à la suite du déclenchement de l’article 49.3. Le passage en force du président français, Emmanuel Macron, avec la Première ministre, Elisabeth Borne, par l’emploi du 49.3 - la onzième fois - pour faire passer la réforme des retraites a mis le feu à la mèche de la bombe à retardement qui ne cesse d’être gavée de dynamite au fil du temps depuis 2017.
Le conflit en Ukraine, l’entrée de l’économie française dans une économie de guerre décidée par Emmanuel Macron pour soutenir Volodymyr Zelensky avec l’envoi des milliards d’euros à Kiev, le souvenir des violences envers les Gilets jaunes et des violentes décisions prises pour juguler la pandémie de la Covid-19 (interdiction de travailler pour les soignants non vaccinés, interdiction de visiter les personnes âgées dans les EHPAD) ont mis en branle un changement de régime en France.
Le 49.3, le onzième acte de trop qui fait sortir le peuple français dans les rues. Observateur Continental avertissait qu’Emmanuel « Macron prépare les Français à faire des sacrifices pour le bien de l’Ukraine » car « la société française est extrêmement préoccupée par le conflit ukrainien et surtout en raison de ses conséquences économiques ». Le comportement du président français, Emmanuel Macron, interrogeait, car il semblait, déjà, qu’« il devrait écouter ses électeurs, agir et contribuer à la conclusion rapide d’un accord de paix ». « Mais, en réalité, Emmanuel Macron se comporte à la fois de manière ambiguë et agressive », concluait, alors, Observateur Continental.
Ce constat a été de nouveau mis sur la table par Nicolas, Dupont-Aignan, président de Debout la France et député à l’Assemblée nationale, qui a déclaré ce matin sur La Matinale de CNEWS : « [Emmanuel Macron] est un homme isolé, incendiaire, dangereux » ; « Quand on a un irresponsable à la tête de l’État, on ne peut pas continuer avec un chef d’État immature, incendiaire. Le peuple français est le seul à décider ». Nicolas, Dupont-Aignan a demandé un référendum populaire. Et, d’autres personnalités politiques le réclament, également. L’emploi du 49.3 pour la onzième fois est la marque du déni de la démocratie envers le peuple souverain.
Le gouvernement français ne veut pas céder. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran assure ce vendredi sur France Inter que l’exécutif « a vocation à continuer de gouverner le pays » au lendemain du 49.3. Pour l’ancien porte-parole du gouvernement et actuel ministre délégué chargé des Comptes publics au sein du gouvernement Elisabeth Borne, Gabriel Attal, c’est la faute de la France insoumise (LFI) : « Jean-Luc Mélenchon souhaite la crise permanente » car « l’ancien candidat à la présidentielle a “encouragé” jeudi les “mobilisations spontanées dans tout le pays” et “c’est là que ça se passe” ». L’actuel gouvernement français reste ferme et continue, ainsi, dans le déni démocratique, n’écoutant pas les demandes de sa population.
Bordeaux, Nantes, Paris, Rennes, Brest, Strasbourg, Mulhouse, Marseille, Lyon, Lille. « Après le 49.3, manif sauvage et intersyndicale galvanisée à Bordeaux », titre RUE89. De Bordeaux on avertit que la « démocratie est en danger ». « Bordeaux : Des feux de poubelles ont été allumés partout dans le centre-ville de Nantes », titre Ouest-France. Ces actions ont été listées dans plusieurs villes en France et se déclinent de la même manière. « La manifestation a dégénéré contre la réforme des retraites à Nantes », constate France Bleu.
Les mêmes événements ont agité une longue liste de villes en France, pour les mêmes raisons. Jeudi soir, en « colère » ou « révoltés », plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dans diverses villes de France, des manifestations émaillées de tensions. Les opposants à la réforme des retraites continuent d’être mobilisés ce vendredi 17 mars. La grève se poursuit à la SNCF et plusieurs rassemblements sont organisés en région, dont des blocages.
Inquiétude des responsables politiques. Après le 49.3, Darmanin demande aux préfets de maintenir « fermement » la protection des élus, après l’irruption de tensions partout en France en réaction au recours à l’article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites. Gérald Darmanin a envoyé ce jeudi soir un télégramme à tous les préfets faisant appel à leur « vigilance » et « entière mobilisation pour garantir la sécurité de l’ensemble des élus de notre République».
Le choix d’Emmanuel Macron de basculer dans l’économie de guerre est dangereux pour la France. Le conflit en Ukraine, qui impacte l’économie française, aurait pu être évité par la diplomatie française. Observateur Continental soulignait que la Russie a réaffirmé, « comme nos collègues français », « l’absence d’alternative aux Accords de Minsk », mais signalé que l’interprétation du côté français diverge », notant qu’Emmanuel Macron choisissait de suivre la ligne de Washington et de l’OTAN au lieu de choisir la paix.
Le choix du président français, Emmanuel Macron, de s’allier avec Washington a fait basculer la France dans une crise économique et sociale historique. Au mois de décembre dernier, « au total 2,7 milliards d’euros ont été dépensés » par la France pour aider l’Ukraine.
« Selon les chiffres de l’Élysée, les deux milliards d’euros d’aide promis par le président de la République ont déjà été dépassés. En effet avec l’aide militaire à hauteur de 750 millions d’euros pour le moment, l’aide humanitaire représentant 371,6 millions d’euros, l’aide financière de 1,6 milliard d’euros et l’aide judiciaire de 13,9 millions d’euros ». Emmanuel Macron a choisi l’économie de guerre au profit de l’Ukraine au lieu de veiller à la paix face à un conflit, qui couve depuis 2014 en Europe, et, au lieu, également, de viser la paix sociale en France après trois ans de pandémie liée à la Covid-19, en préservant les Français de l’inflation et de la crise économique.
La volonté du gouvernement français de persister dans sa politique est l’annonce d’un changement de régime en France. « Le mouvement social pourrait se durcir », avertissent certains médias.
Les députés ont jusqu’à 15h20 pour déposer une motion de censure au moment où les médias étrangers considèrent Emmanuel Macron comme « affaibli et isolé » et comme le responsable de la situation dans le pays.
Avec Observateur Continental
3. La Pologne va déployer HIMARS près de la frontière russe
« À moins d’une centaine de kilomètres de la frontière occidentale russe se situeront bientôt des lance-roquettes multiples HIMARS que Washington fournira à Varsovie », voilà ce qu’annonce le ministre polonais de la Défense.
Les plans de Varsovie sont « à l’emporte-pièce », ont déclaré les autorités locales de la région de Kaliningrad.
Des lance-roquettes HIMARS de fabrication américaine seront stationnés à la frontière avec la région de Kaliningrad, la plus occidentale de la Russie, a annoncé vendredi 17 mars le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak.
Les lance-roquettes multiples américains seront stationnés avec la 16e division mécanisée polonaise dans la ville d’Olsztyn, dans le nord-est du pays, a révélé Blaszczak lors de sa visite dans la région.
Il s’est vanté que Washington avait déjà approuvé la commande de Varsovie pour 500 lanceurs HIMARS supplémentaires, notant à quel point ils étaient importants pour l’armée polonaise.
Le déploiement des armes américaines à la frontière a été décrié comme un acte sans précédent par le porte-parole du gouvernement de Kaliningrad, Dmitry Lyskov, dans un commentaire à TASS.
Il argue que « sans tenir compte de la nature clairement offensive des lanceurs HIMARS… les habitants de la région sont sous la protection des détachements de la flotte de la Baltique et de l’armée russe en général ».
L’accumulation d’armes américaines autour de Kaliningrad a augmenté, le Pentagone ayant approuvé en décembre des contrats d’armement d’une valeur de 28 milliards de dollars. La Pologne et les États baltes en sont les plus gros acheteurs.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Oleg Syromolotov, a également déclaré en janvier que le Royaume-Uni avait modélisé des cyber-attaques spécifiquement contre le gouvernement de Kaliningrad.
Moscou a continuellement mis en garde l’OTAN contre l’augmentation de sa présence militaire aux frontières russes et sa quasi-participation au conflit en cours en Ukraine en raison des fréquentes livraisons d’armes.
La région de Kaliningrad est le territoire à l’ouest de la Russie et le siège de la flotte russe de la Baltique. La région est une enclave de la Russie au sein de l’Union européenne, située entre la Lituanie au nord et la Pologne au sud. Anciennement Prusse orientale, elle a été incorporée par l’Union soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
4. France : 71 % de la population veut la démission du gouvernement
Selon un sondage Harris Interactive réalisé après l’annonce du 49.3, 71 % de la population est favorable à la démission du gouvernement. Un chiffre qui vient confirmer l’ampleur de la crise politique dans laquelle se retrouve la Macronie, et les possibilités qui sont ouvertes dans cette nouvelle phase du mouvement.
Alors que le gouvernement a annoncé l’utilisation du 49.3 ce jeudi 16 mars pour faire passer sa réforme des retraites, un sondage Harris Interactive réalisé dans la foulée démontre l’ampleur de l’opposition que suscite ce passage en force. Ainsi, 82 % de la population se dit opposée à l’utilisation du 49.3.
Au-delà de l’énorme opposition provoquée par ce coup de force antidémocratique, l’exécutif apparaît plus faible que jamais avec 71 % de la population qui veut la démission du gouvernement. Harris Interactive analyse ainsi : « Si une motion de censure était déposée contre ce recours à l’article 49.3, 71 % des Français souhaiteraient qu’elle soit adoptée et que le gouvernement démissionne. » Si deux motions de censure doivent être votées lundi, c’est bien la radicalité qui s’exprime dans la rue et dans la reconduction de la grève au sein de différents secteurs qui menace le gouvernement. Ce dernier en a pleinement conscience, en témoigne le saut répressif opéré à l’encontre des manifestants et des grévistes cette semaine. Dans ce contexte de crise politique profonde, dont témoignent ces différents chiffres il est urgent de tout mettre en place pour étendre la grève.
Alors qu’elle se poursuit et se reconduit dans les raffineries, chez les éboueurs, les énergéticiens ou encore dans les transports, l’annonce du 49.3 a mis de l’huile sur le feu et donné lieu à de nombreuses actions et manifestations spontanées jeudi, qui continuent ce vendredi. Dans ce sens, 65 % de la population est favorable à un prolongement de la mobilisation même après l’adoption du texte par 49,3.
Le sondage confirme donc l’énorme crise politique du gouvernement Macron qui se retrouve non seulement minoritaire au Parlement, mais surtout, ultra minoritaire socialement avec une opposition écrasante qui se mobilise dans la rue et les entreprises.