Le développement en Afrique va faire exploser la demande et la production de gaz sur le continent d’ici 2050, à en croire un récent rapport. Projets et partenariats se sont d’ailleurs multipliés ces derniers mois.
L’Afrique est en passe de devenir un géant gazier incontournable, le continent, qui pesait déjà 6% de la production mondiale en 2021, en représentera 11% d’ici 2050, à en croire un rapport du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), repris par Sputnik dans une note publiée lundi 13 février.
La production de l’"or bleu" devrait ainsi doubler, passant de 260 milliards de m3 en 2021 à 585 milliards de m3 en 2050. Le continent sera le principal responsable de la croissance mondiale sur le front du gaz, derrière le Moyen-Orient. La production planétaire devrait augmenter de 36% d’ici 2050, selon le rapport.
L’Afrique capitalisera surtout sur son marché intérieur, souligne le rapport du FPEG. En effet, l’urbanisation et la croissance économique tirent la demande vers le haut.
Alors que certains observateurs craignent de voir les exploitations gazières se développer en Afrique, redoutant notamment leur impact écologique, le FPEG s’inscrit d’ailleurs en faux. Le développement économique ira de pair avec la protection de l’environnement, selon le Forum.
« Il est clair qu’il n’y a pas d’autre alternative pour l’Afrique que d’utiliser ses ressources naturelles, de réduire la pauvreté et de poursuivre le développement socio-économique. Le narratif qui croit que l’Afrique ne doit pas développer ses ressources naturelles, notamment le gaz naturel, est erroné. Une Afrique prospère sera plus à même de protéger l’environnement », affirme ainsi le rapport du FPEG.
Un simple doublement du PIB africain, objectif plutôt modeste, mènera à une augmentation de la demande en énergie de 150 %, précise encore l’étude.
Depuis plusieurs mois, des projets gaziers fleurissent sur le continent africain, s’appuyant parfois sur la coopération entre plusieurs pays. Début septembre, la Guinée équatoriale a ainsi présenté son plan pour créer le Central African Pipeline System (CAPS), réseau de gazoducs et d’oléoducs, qui doit relier entre eux 11 États d’Afrique centrale.
La Guinée équatoriale a d’ailleurs récemment déclaré que Moscou serait la bienvenue pour apporter son expertise sur ce réseau de 6 500 kilomètres. Des sociétés russes ont également été approchées par l’Éthiopie, qui cherche à rentabiliser le bassin gazier de l’Ogaden.
Le rapport souligne finalement que « plus au Nord, l’Égypte a récemment annoncé vouloir doubler ses exportations de gaz naturel pour atteindre un total de 1 milliard de dollars pour 2023. En cette période de tension sur les marchés, l’Algérie reste par ailleurs très courtisée, notamment par les Européens aux abois ».