Des milliers d’agriculteurs de toute l’Allemagne ont convergé avec des tracteurs vers Berlin pour une manifestation annuelle réclamant une aide financière accrue et des impôts plus équitables. La manifestation se tient au début de la Semaine verte internationale de Berlin.
Des milliers d’agriculteurs se sont rassemblés samedi 21 janvier à Berlin pour une manifestation marquant la Semaine Verte Internationale annuelle de la capitale, plaidant pour davantage de soutien de la part du gouvernement.
Les manifestants se sont rendus de partout en Allemagne avec quelque 55 tracteurs à Berlin, se dirigeant vers l’emblématique porte de Brandebourg. Des centaines d’autres se sont rassemblés devant ce point de repère, appelant à une agriculture plus propre et plus verte.
La manifestation a été appelée par une alliance de plusieurs organisations, dont des associations environnementales et des groupes agricoles. L’alliance s’appelle « Wir haben es satt » (Nous en avons marre).
La police a estimé qu’environ 7 000 personnes ont participé à la manifestation, tandis que les organisateurs ont estimé le nombre à 10 000.
Que réclament les agriculteurs ?
Les agriculteurs protestataires ont appelé le gouvernement à faire avancer un redressement agricole plus rapide et socialement juste.
Le porte-parole de l’alliance, Inka Lange, a déclaré qu’ils réclamaient notamment un impôt sur les bénéfices excédentaires, une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) nulle sur les fruits et légumes et un impôt sur la fortune pour les super-riches. L’alliance a également appelé à davantage de soutien pour ceux qui ont peu d’argent, à des prix des produits plus justes, ainsi qu’à encourager une agriculture respectueuse du climat avec des subventions.
Les agriculteurs ont remis au ministre de l’Agriculture Cem Özdemir une note, demandant plus de soutien de sa part et de la coalition au pouvoir.
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La Semaine Verte Internationale annuelle de Berlin, une foire alimentaire et agricole, a débuté vendredi 20 janvier. Il court jusqu’au 29 janvier. La conférence de la Semaine Verte existe sous une forme ou une autre en Allemagne en temps de paix depuis près de 100 ans et revient en 2023 après une interruption de deux ans en raison de la pandémie Covid-19.
Par ailleurs, au moins 15 000 postiers se sont mis en grève vendredi dans toute l’Allemagne, au milieu de négociations bloquées pour des augmentations de salaire.
Deutsche Post a prévenu vendredi qu’il y aurait de ce fait « un retard de quelques jours » pour la livraison de certaines lettres et colis. Il a indiqué qu’un total de 2,3 millions de colis et 13 millions de lettres ont été touchés. Il a également indiqué qu’il y avait des fluctuations régionales en termes de participation, et donc dans le niveau de perturbation.
Combien de postiers se sont mis en grève ?
Les manifestations ont commencé jeudi soir, suite à l’appel à la grève le même jour.
Le groupe Deutsche Post DHL a déclaré que 16 700 postiers, soit environ un tiers du total de l’entreprise, avaient participé. Ce chiffre était légèrement supérieur aux 15 000 que le syndicat VerDi, principal syndicat allemand, avait déclaré espérer voir participer.
« Les grèves sont un signe clair que font nos membres envers [leur] employeur », a déclaré la négociatrice en chef de VerDi, Andrea Kocsis alors que le syndicat a appelé vendredi ses membres à prolonger la grève jusqu’à samedi dans tout le pays.
Avec près de 1,9 million de membres travaillant dans un éventail d’industries, VerDi est le deuxième plus grand syndicat d’Allemagne en termes d’adhésion.
Qu’y a-t-il derrière les grèves postales ?
Les négociations salariales entre le syndicat et l’entreprise basée à Bonn étant dans l’impasse, VerDi appelle à une augmentation de 15 % pour ses membres, pour une période de 12 mois.
Une grande partie de ce taux proposé, selon VerDi, est nécessaire pour compenser l’inflation. Le syndicat a accusé l’entreprise d’injustice au milieu des bénéfices record de 2022. Après le troisième trimestre 2022, la société a relevé son estimation du bénéfice avant intérêts et impôts (EBIT) pour l’année entière à 8,4 milliards d’euros.
Deutsche Post a qualifié le chiffre de 15 % d’irréaliste et cherche également à négocier une durée plus longue pour un accord potentiel.
Un troisième round de négociations est actuellement prévu pour les 8 et 9 février. Deutsche Post avait alors déclaré vouloir proposer une nouvelle offre.
