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France/Mali : l'ultime bataille
Est-ce un simple hasard que ce curieux concours de circonstances ? Vendredi, à peine quelques heures après que les médias maliens ont diffusé des informations sur l'acquisition par les FAMAs de nouveaux armements qui dixit le ministre Camara changent littéralement le rapport des forces aériennes au profit du Mali, et ce, dans sa guerre contre le terrorisme, car il s'agit d'un lot d'avions de chasse et d'hélicoptères de combat russes qui arrivent droit de la Russie dans le ciel malien, les États-Unis ont annoncé avec fracas avoir placé la force Wagner sur leur liste d'organisations criminelles.
Les Etats-Unis ont désigné le groupe paramilitaire russe Wagner comme organisation criminelle internationale, a annoncé la Maison Blanche, vendredi 20 janvier, dénonçant les activités de ses mercenaires en Ukraine. « Wagner est une organisation criminelle qui commet de vastes atrocités et abus de droits humains », a déclaré à la presse le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby", lit-on dans les infos.
Puis soudain ce même vendredi on a eu droit à un curieux rapport de l'ONU plaidant suivant trois scénarios, en faveur, soit d'une hausse d'ordre de 2000 à 4000 effectifs du nombre du contingent onusien au Mali qui en compte quelques 13 000 actuellement, soit une transformation de la mission militaire en « mission politique spéciale » sinon le maintien de la Minusma à Bamako.
« Au Mali, les Nations unies envisagent le renforcement du nombre de leurs Casques bleus, mais également leur retrait total. Lors du renouvellement du mandat de la Minusma, en juin dernier dans un contexte tendu, les Nations unies avaient annoncé un rapport évaluant les besoins et le contexte d'intervention de la mission onusienne. Ce rapport doit être publié d'ici la fin janvier. RFI a pu consulter un projet de cette “revue interne”, daté du 15 janvier. Ce texte, très avancé, mais encore susceptible d'être modifié à la marge, prévoit trois options pour l'avenir de la mission onusienne », écrit RFI.
Évidemment le rapport onusien, un véritable monument d'hypocrisie qui vient d'ignorer ce que le monde entier sait à savoir la parfaite hostilité de l'état du peuple de l'armée malienne à ce que le mandat de la Minusma soit prolongé pour cause de liens obscurs que ce machin-chose entretient avec les terroristes et le fait que sa présence, n'importe où au Mali est systématiquement synonyme de la multiplication des attaques terroristes, l'exile de la population et le pillage de ses ressources. Et ce n'est pas une conversion en mission politique que pourra rassurer l'État-nation malien qui fort d'une armée de plus en plus puissante voit à travers ce genre de missions plutôt une ingérence qu'une assistance. Autre fait notable : la visite du MAE malien à Alger où il a été accueilli en allié, mais surtout un allié qui veut se rassurer de la solidité des accords anti-occupations français occlus de part et d'autre, accords qui ont permis à Bamako de nouer les liens ave la Russie, de jouer la carte russe contre l'occupation française avec le résultat historique qu'on lui connaît à savoir l'expulsion de Barkhane du Mali sur fond d'un retentissant échec du projet du démembrement du territoire malien.
Que conclure de cet enchaînement de faits, de cet entrecroisement d'événements ? Un front de guerre Occident/Sahel se précise avec le Mali à la tête d'une coalition qui compte en son sein Russie et Algérie et qui vise à en finir une bonne fois pour toutes avec cette vaste guerre par procuration que l'Occident mène depuis 10 ans contre le Sahel et qu'il appelle le terrorisme djihadiste...
Burkina Faso : la France dégage !
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté vendredi à Ouagadougou contre la présence française au Burkina Faso. Elles réclamaient notamment le départ de l'ambassadeur de France.
Le Burkina reste sur ses positions et ses exigences qui consistent à faire expulser Barkhane et mettre fin à des années de colonialisme qui n'a apporté que déstabilisation et misère pour le pays.
La colère anti-française ne diminue pas au Burkina Faso. Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés, vendredi 20 janvier, au cœur de Ouagadougou pour demander le départ de la présence française dans le pays.
Parmi leurs revendications, les manifestants ont demandé le départ de l'ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, et la fermeture de la base de l'armée française à Kamboinsin, en périphérie nord de la capitale où sont stationnées 400 forces spéciales. Majoritairement vêtus de blanc, les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Armée française, dégage de chez nous », « France, dégage », ou encore « Dehors les diplomates pyromanes ».
« Nous sommes là pour exprimer notre soutien total et indéfectible au président Ibrahim Traoré, aux forces de défense et de sécurité engagées dans la lutte contre le terrorisme et dans leur quête de la souveraineté totale de notre pays », a déclaré Mohamed Sinon du collectif des leaders panafricains (CLP) qui regroupe des organisations favorables au nouveau chef de la junte militaire.
Il est vrai que depuis la prise du pouvoir par Traoré au Burkina Faso, plus le temps passe plus l’axe Occident se rend compte du fait qu’après le Mali, c'est désormais le Burkina qui est le centre d’une lutte anti-Occient acharnée, une lutte multidimensionnelle qui surprend plus d’un.
Au Burkina Faso, lancé depuis le 25 octobre dernier, le recrutement de 35 000 volontaires communaux et de 15 000 volontaires nationaux se poursuit. De nombreux jeunes se font enrôler suite à l’appel du capitaine Ibrahim Traoré, qui demande à chaque Burkinabè sa participation à l’effort de guerre dans le cadre d’une mobilisation populaire contre le terrorisme. Jeunes, personnes âgées, femmes ou hommes s’inscrivent.
Le Burkina Faso est la terre des hommes intègres, de ceux qui ont résisté face au convoi militaire français qui voulait franchir les portes du village de Kaya, où les résistants ont décidé de barrer la route aux forces d’occupation.
Il y a effectivement une prise de conscience collective à travers tout le sahel, qui s’étend au Burkina, au Niger et au Mali et qui fait capoter les plans B des forces d’occupations.
En tout cas, ce soulèvement que les médias mainstream et les dirigeants occidentaux tentent tant bien que mal de cacher, est bel et bien réel et ne fait que s’amplifier. Ni la Russie ni d’autres pays n’ont contribué à ce que ce soulèvement ait lieu. C’est la colère de la population africaine qui s’exprime. Elle en a marre du colonialisme moderne. La machine est en route et rien ne peut arrêter un soulèvement comme celui-ci. Les Africains savent que ce sont les seuls qui peuvent restaurer leur souveraineté et leur intégrité, bafoués depuis tant d’années.
L'Afrique du Sud apporte son aide à la Chine et à la Russie
L’Afrique du Sud, la Russie et la Chine planifient des exercices navals conjoints en février 2023 au large de l’Afrique australe, non loin de la province côtière de KwaZulu-Natal. Il s’agit du second exercice trilatéral, après l’entrainement conjoint des marines chinoises, russes et sud-africaines, en 2019, dans les eaux du cap de Bonne-Espérance.
Ces exercices navals sont connus sous le nom d’Ex Mosi. Ils auront un poids géopolitique et stratégique dans le cadre de la vision des deux anciens alliés russe et chinois. Ces derniers prônent un nouveau monde multipolaire émergent opposé à la domination américaine et les aspirations de ce dernier au leadership sur le continent africain.
Selon Naval News, la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud ont convenu de mener des exercices navals trilatéraux du 17 au 24 février 2023 au large des côtes de la province sud-africaine du KwaZulu-Natal dans l’océan Indien.
D’après ce site Web de défense sud-africain Defence Web, l’exercice Mosi impliquera des exercices de recherche et de sauvetage, de navire en détresse, d’officier de quart, de tir, de protection de la force et de défense aérienne. Des navires de l’Armée de libération du peuple chinois (APL-N), deux navires de la marine russe et un navire de guerre de la marine sud-africaine participeront aux exercices.
Naval News note que l’annonce intervient après que la Chine et la Russie ont clôturé les exercices navals bilatéraux en mer de Chine orientale du 21 au 27 décembre 2022 qui visait à mettre en avant les capacités conjointes des deux alliés pour contrer les menaces maritimes et, en même temps, à défendre nominalement et la paix et la stabilité régionales.
Auparavant, la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud avaient organisé des exercices navals trilatéraux du même nom en 2019. Dans un article de 2019 pour The Diplomat, Ankit Panda a noté que l’exercice Mosi de 2019 était le premier exercice naval trilatéral entre les trois pays dans les eaux au large de l’Afrique.
Ces exercices ont impliqué la frégate chinoise Type 054 Weifang, le croiseur lance-missiles russe Admiral Ustinov accompagné du pétrolier Vyazma et du remorqueur SB-406, ainsi que la frégate sud-africaine SMS Amatola et SAS Protea et son navire auxiliaire.
L’exercice naval prévu en février 2023 pourrait être une tentative de la Chine et de la Russie de se présenter comme des alternatives aux arrangements de sécurité menés par l’Occident.
D’autant que la Chine et la Russie, ainsi que le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud, sont membres du groupe de nations dit BRICS. Cité par Asia Times, Zaki Laïdi a décrit le bloc BRICS comme une coalition hétérogène unie par un objectif fondamental d’éroder les revendications hégémoniques occidentales en défendant la souveraineté politique des États.
Ce dernier a noté que si le BRICS n’est pas une coalition anti-occidentale en soi ni ne propose un ordre mondial alternatif, l’accent mis par le bloc sur le maintien de la souveraineté des États diverge des valeurs libérales des régimes occidentaux.
D’ailleurs, le président chinois Xi Jinping a fait référence à l’Occident lors du 14e sommet des BRICS de juin 2022, déclarant que « certains pays cherchent à élargir les alliances militaires pour s’assurer la sécurité absolue, à créer la confrontation des blocs en forçant les autres pays à prendre parti, et à prétendre à la suprématie au détriment des droits et intérêts des autres pays. Si nous laissons ces tendances dangereuses se poursuivre, le monde pâtira de plus de turbulences et d’insécurité ».
Les engagements de la Chine et de la Russie avec l’Afrique du Sud peuvent également être motivés par la valeur stratégique du pays africain. « L’emplacement stratégique de l’Afrique du Sud et sa position de puissance militaire sur le continent africain l’ont rendue attrayante pour la Chine et la Russie », a indiqué Anton Kruger dans un article de mai 2011 pour l’Institute of Security Studies.
Ce dernier a écrit que l’emplacement et les ressources du port géostratégique de l’Afrique du Sud peuvent permettre aux BRICS de mieux rivaliser lors des sommets du G7 et de servir de voie de navigation alternative compte tenu de la vulnérabilité du canal de Suez à l’instabilité politique au Moyen-Orient.
Pour l’Afrique du Sud, son adhésion aux BRICS est un moyen de se positionner comme le leader régional de l’Afrique, et avec ses engagements avec la Chine et la Russie, y compris les exercices navals à venir, ce sera une tentative de légitimer cette position.
Cependant, les exercices navals trilatéraux à venir ne doivent pas être surinterprétés comme l’Afrique du Sud passant de l’OTAN et de l’Occident à la Chine et à la Russie, selon Asia Times. Car selon Peter Fabricius, l’équipement et les tactiques militaires de l’Afrique du Sud dépendent encore massivement de l’OTAN.
Source : Chine Magazine