Bamako apprécie l’action diplomatique de l’Algérie pour mettre fin à la crise malienne et compte sur davantage d’efforts dans le futur, a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop.
Alger détient un rôle important dans l’apaisement des tensions maliennes afin de sortir de la crise qui dure depuis plusieurs années, selon Bamako. C’est en tout cas ce qu’a affirmé Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, qui a été reçu par le Président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Un entretien qui s’est déroulé avec "beaucoup de franchise et de sincérité", a fait valoir le ministre, qui a salué la position tenue jusqu’ici par Alger pour le retour de la paix au Mali. Le responsable a invité le pays des fennecs à s’impliquer encore davantage dans ce travail de médiation.
"Nous sommes sortis de cet entretien très encouragés par ce que nous avons entendu. C’est l’occasion de demander à l’Algérie de fournir davantage d’efforts pour rapprocher les points de vue de toutes les parties maliennes afin de regarder dans la même direction", a ainsi déclaré Abdoulaye Diop.
Arrivée à Alger le 15 janvier, le chef de la diplomatie malienne avait déjà rencontré son homologue algérien Ramtane Lamamra pour examiner l’état des relations entre leurs deux pays.
L’Algérie a appelé à plusieurs reprises à l’apaisement au Mali, se proposant notamment pour aplanir les discordes entre Bamako et Paris. Alger est idéalement placé pour faire le lien entre le "petit frère" malien et la France, avait ainsi déclaré Ramtane Lamamra, après son déplacement au Mali en septembre.
Signé en 2015, l’accord d’Alger avait en outre permis de faire retomber la pression entre les forces gouvernementales et les rebelles de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Depuis, l’Algérie est restée le chef de file de la médiation internationale de l'Accord pour la paix et la réconciliation.
Mi-octobre, Moscou s’était également dit déterminé à participer aux efforts internationaux pour rétablir la paix au Mali. Saluant les succès dans la lutte contre le terrorisme, la Russie avait insisté sur la nécessité de restaurer une unité politique au sein du pays, pour que l’administration locale reprenne ses droits et que les réformes puissent être menées.
Tarek Hafid, journaliste indépendant et Luc Michel, géopoliticien, s'expriment sur le sujet.