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Zoom Afrique du 24 décembre 2022

Mali: Ouattara a-t-il trahi la France?

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Les titres de la rédaction :

  • Affaire des 46 soldats ivoiriens: les dessous de l'accord Bamako-Abidjan toujours inconnus
  • RDC: le M23 se retire officiellement de Kibumba, près de Goma
  • 23 000 navires ont transité par le canal de Suez en 2022
  • Israël: les charges criminelles contre le milliardaire Beny Steinmetz abandonnées

Les analyses de la rédaction :

Mali : Ouattara a-t-il trahi la France ?

Cette nuit, presque au moment où un séisme s’abattait sur les Occidentaux en provenance du Burkina où l’État a mis soudainement un terme à la « mission » de l’agent de liaison Barbara Manzi, laquelle agente, traînant l’attribut de coordinatrice de l’ONU avait pris de son propre chef la curieuse décision d’évacuer les familles des employés européens de l’ONU d’Ouagadougou comme si quelque chose genre un coup d’État ou une attaque à grande échelle allait se produire et qu’il fallait à tout prix sauver la peau aux Blancs se moquant éperdument de ce qui pourrait arriver aux Noirs ; les médias mainstream se sont mis tout à coup à parler d’une entente Mali/Côte d’Ivoire sur l’affaire des 46 militaires ivoiriens que la France se faisant aider par la couverture qu’est la Minusma à ses agissements malsains avait envoyé, sans évidemment tenir informé l’État malien, monter un coup d’État anti Maiga à Bamako. Or, à en juger le rapport bourré d’interrogations de RFI qui consacre quatre bons paragraphes au sujet, le séisme est loin d’avoir secoué cette nuit le seul Burkina : le futé Ouattara a-t-il fini par tomber d’accord avec le Mali et ce, sur le dos de la France ? Voici la somme de questions qui taraude en ce moment même l’esprit des Français et auxquelles ils ne trouveraient visiblement aucune réponse : « la présidence malienne promet pourtant, dans un communiqué publié jeudi soir, « d’aller rapidement vers un dénouement heureux », « dans le respect des procédures judiciaires en cours ». Les soldats ivoiriens n'échapperont donc pas à un procès pour « atteinte à la sûreté de l'État ». Seront-ils condamnés à une peine déjà couverte par leur période de détention ? Vers une peine plus lourde assortie d'une grâce présidentielle? Y aurait-il un non-lieu ? Les possibilités sont multiples, mais Abidjan semble, en tout cas, avoir obtenu des garanties politiques sur l'issue de cette procédure judiciaire. Les Ivoiriens ont-ils dû consentir à des contreparties ? Bamako exigeait l'extradition de personnalités politiques maliennes séjournant en Côte d'Ivoire. Une fin de non-recevoir y avait toujours été opposée. Bamako voulait aussi le soutien du président ivoirien Alassane Ouattara auprès de la Cédéao pour des facilités de refinancement. »

Avouons qu’en matière d’auto-trahison RFI n’aurait pas pu faire mieux, lui qui révélant à travers ses multiples questions non seulement la surprise qui s’est emparée de la France en apprenant la nouvelle, mais aussi la panique qui est en ce moment celle de Paris de voir le scénario d’un troisième coup d’État contre le Mali virer à une source de preuve de l’implication française dans n’importe quelle affaire sordide qui se produit au Sahel voire dans l’ouest du continent. Car imaginons que les soldats ivoiriens se mettaient comme en a peur RFI à être traduits devant la justice puis à parler. Que ferait la France s’il annonçait par exemple comment la DGSE s’était mise à les armer et à l’aide de la Minusma à contourner l’État malien pour les faire infiltrer depuis l’aéroport de Bamako jusqu’au palais présidentiel. Après tout c’était à peu près suivant un pareil scénario qui s’était produit le jour où l’armée française a débarqué à Abidjan que Gbagbo et sa femme sont passés de leur chambre à coucher à la présidence. Si ce genre de révélation venait à avoir lieu, le Conseil de sécurité pourrait-il encore claquer la porte au nez de Diop qui réclame depuis le 15 août une audience pour rendre publiques les preuves de la complicité de Barkhane avec le terrorisme dit djihadiste ?

Mais il y a plus : car dans cette entente qui vient de se faire entre Bamako et Abidjan, le gros lâchage c’est Ouattara qui vient de le faire en direction de la France une semaine après que la MAE française était passée en Côte d'Ivoire exprimer son chagrin de voir les sentiments anti-français monter en Afrique. Ouattara a-t-il trahi la France ? Une chose est sûre, Maiga n’aurait jamais promis de lâcher les militaires ivoiriens sans que la Côte d’Ivoire s’écarte de la ligne dictée par Paris… les dernières phrases de l’article de RFI en sont presque l’aveu : « Bamako voulait aussi le soutien du président ivoirien Alassane Ouattara auprès de la Cédéao pour des facilités de refinancement… C’est vrai que la menace de sanctions contre le Mali était brandie il y a trois semaines par la Cédéao si l'affaire n'était pas réglée d'ici à la fin du mois. »

Burkina: agent d'espionnage occidental expulsé

La coordonnatrice de l’ONU au Burkina Faso a été déclarée ce 23 décembre « persona non grata ». Elle est sommée de quitter immédiatement le pays. Selon la diplomatie burkinabé, Mme Manzi a pris certaines décisions sans consulter sa direction. Elle est aussi accusée d’ingérence dans la vie politique du pays.

En effet ce n’est pas la première fois que des agents d’espionnage sont identifiés et expulsés des pays africains, le récent cas s'est passé au Mali où Bamako a intimé à l’ONG suisse, « l’Appel de Genève », l’ordre de cesser son action sur le territoire malien, une ONG qui soit-dit en passant, n’avait pas honte de réclamer sur son site web qu’elle entretient des liens directs avec les terroristes et les « autorités de facto » liées à ces mêmes terroristes et ce, pour le grand bien des populations qui en sont victimes ! 

Cette fois-ci c’est autour du Burkina, en voie de détachement de l’occupation de l’armée française.

Mais on connait désormais les raisons qui ont poussé le gouvernement burkinabè à expulser Barbara Manzi, coordonnatrice résidente du système des Nations Unies au Burkina Faso.

Un article publié par Lefaso.net met en lumière toutes les raisons de cette expulsion.

Lisons cet article :

« Sur le plateau du journal de 13h00 de la télévision nationale, la ministre Olivia Rouamba est revenue sur les circonstances de cette décision. Selon ses explications, Barbara Manzi prétextant la gravité de la situation sécuritaire dans la capitale Ouagadougou, a entrepris une décision unilatérale d’évacuer les familles des travailleurs du Système des Nations Unies au Burkina Faso. Sommée par les autorités burkinabè de transmettre ses craintes officiellement par écrit, Barbara Manzi a marqué un refus catégorique selon Olivia Rouamba.

Lors des échanges, elle n’a pas manqué de relever qu’elle a des informations de sources sûres sans vouloir décliner ces sources. Sur les indicateurs aussi, elle a failli. Jusqu’aujourd’hui, nous n’avons aucun indicateur qui prouve que Ouagadougou est invivable d’autant plus qu’elle-même y vit. Une mission des Nations Unies devrait même se rendre au Burkina Faso du 12 au 14 janvier 2023 pour évaluer la situation. Mais contre toute attente, la coordonnatrice résidente du système des Nations Unies prend une note qui fait cas de l’évacuation des familles des diplomates du système des Nations Unies de Ouagadougou pour raisons sécuritaires. Nous trouvons cela inconcevable. La décision a été unilatéralement prise, nous n’avons pas les éléments de preuves et les indicateurs y relatifs. Il y a deux jours, le Président du Faso Ibrahim Traoré a même contacté le secrétaire général de l’ONU Antonio Gutteres qui dit ne pas être au courant d’une telle décision. Ce sont autant de faits qui ont prévalu à ce que nous puissions déclarer, Madame Barbara Manzi, persona non grata », explique-t-elle.

« La procédure a été foulée aux pieds parce que la mission annoncée devrait venir, justement pour constater la situation, et prendre les décisions idoines en la matière. Cela est inconcevable et nous avons donc pris nos responsabilités, parce que cela jette du discrédit sur le pays, décourage des potentiels investisseurs et ternit l’image du pays », a ajouté Olivia Rouamba.

Toujours selon Olivia Rouamba, au-delà de ces faits, Barbara Manzi prédisait le chaos au Burkina Faso dans les prochains mois sans preuves concrètes, d’autant plus que sur le côté sécuritaire, de gros efforts sont consentis par les autorités de la transition. Pour elle, en la matière, les Nations Unies devraient se constituer en structure de soutien et non en organisation qui prônerait l’enlisement du pays.

Les fréquentations et déclarations suspectes de Barbara Manzi n’ont pas plaidé en sa faveur. « Au cours d’une audience avec le ministre délégué, elle a affirmé avoir des liens avec des chefs terroristes au Burkina Faso. Les preuves sont légions, elle part à Djibo et revient comme elle veut alors que même nos FDS ne peuvent pas effectuer ces genres de déplacements. En plus de cela, elle interdit aux représentants des 33 agences du système des Nations Unies de s’afficher avec nous alors que ce sont des agences spécialisées qui devraient avoir des contacts directs avec les différents départements ministériels. Ce qui n’est pas le cas et c’est sur son interdiction », regrette la ministre Olivia Rouamba.

« Elle a fait des pays comme l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie, le Soudan et de ses propres propos, elle m’a dit que partout où elle passait, aucune décision ne peut être prise au plus haut sommet de l’Etat sans son aval. Et c’est ce qu’elle voulait faire au Burkina Faso et a rencontré un refus », a déclaré Olivia Rouamba.

La ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur précise que c’est l’individu qui a été expulsé et non l’institution. « Je voudrais que les Burkinabè fassent la différence entre la personne de Barbara Manzi et le système des Nations Unies. C’est l’individu qui n’est pas en phase avec la vision du moment du pays, c’est l’intéressée qui, dans l’exercice de ses fonctions est en porte-à-faux avec les règles élémentaires en la matière. Nous gardons toujours une bonne coopération avec les Nations Unies qui constituent une entité de référence avec en son sein 33 agences avec lesquelles nous collaborons », a-t-elle conclu.

RDC: entente M23/Armée ?

Le M23 a annoncé, vendredi 23 décembre, son retrait de Kibumba, une position située à une vingtaine de kilomètres de Goma. Une cérémonie de remise du contrôle de cette zone à la force régionale de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC) a même été organisée, 10 jours après la tenue d’une réunion inédite entre M23, FARDC et EAC toujours à Kibumba. Le M23 a donc remis le contrôle de la ville à la force régionale et africaine, « afin de faire un geste de bonne volonté au nom de la paix. Nous apportons notre soutien aux efforts régionaux, en acceptant de céder nos positions de Kibumba à la responsabilité des soldats de l’EAC », a déclaré Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du mouvement. 

Analyse de la situation avec Luc Michel, géopoliticien.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV