Les États-Unis et les pays de l'OTAN ont entrepris de regarnir sans tarder leurs propres réserves après avoir épuisé les leurs en fournissant à l'Ukraine des armes et des munitions pour combattre la Russie.
Le New York Times a rapporté, samedi 26 novembre, que neuf mois après le début de la guerre en Ukraine, le manque fondamental de préparation de l'Occident au conflit a posé un dilemme, qu'il s'agisse de fournir à l'Ukraine les armes qu'elle demande ou de reconstituer les stocks vidés des États-Unis et de l'OTAN.
Les responsables de l'OTAN dirigés par les États-Unis se plaignent que la quantité de ressources utilisées dans le conflit ukrainien est ahurissante. Pour gagner en portée, pendant la guerre en Afghanistan, les forces de l'OTAN auraient pu tirer jusqu'à 300 obus d'artillerie par jour et n'avaient pas vraiment de soucis pour la défense aérienne. Cependant, l'Ukraine peut tirer des milliers de coups quotidiennement tout en restant désespérée pour la défense aérienne contre les missiles et les drones.
Selon le rapport du NYT, les deux parties au conflit ont brûlé des armes et des munitions à un rythme jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale.
Entre-temps, les fournisseurs, à savoir les États-Unis et les pays de l'OTAN, affirment que fournir à l'Ukraine les demandes incessantes de Kiev a vidé leurs propres arsenaux.
Le NYT a noté que le défi de faire fonctionner les arsenaux est devenu un point central qui pourrait s'avérer décisif dans la guerre en Ukraine.
À cet égard, l'armée américaine a mis au point des mesures spéciales pour accélérer ses processus d'acquisition d'armes afin de remplir ses entrepôts militaires vidés dus à un flux énorme et constant d'expéditions d'armes et de munitions vers l'Ukraine au cours des derniers mois.
Le secrétaire adjoint de l'armée pour l'acquisition, la logistique et la technologie du département américain de la Défense, Doug Bush, a déclaré lundi qu'après avoir livré quelque 18 milliards de dollars d'armes à Kiev depuis février, Washington s'efforce de réapprovisionner ses propres arsenaux vidés.
En plus des 18 milliards de dollars d'armes à l'Ukraine, le Pentagone a également dépensé plus de 2,6 milliards de dollars entre mai et octobre pour reconstituer les principaux stocks d'armes, selon des données récentes sur les contrats. Le chef des acquisitions de l'armée américaine a déclaré que pour accélérer sa procédure d'acquisition en vue de reconstituer ses entrepôts vidés, ce qui pourrait prendre des années, l'armée utilisait des méthodes de passation de marchés plus rapides qui ont été adoptées lors de la pandémie de Covid-19.
Les troupes de l'OTAN organisent des exercices à Suwalki Gap en Pologne
Par ailleurs, les forces de l'OTAN ont participé vendredi à des exercices dans le nord de la Pologne, une zone d'une importance cruciale pour la sécurité du flanc oriental de l'alliance.
Le Suwalki Gap, une zone peu peuplée du territoire polonais située entre la Biélorussie et l'enclave russe de Kaliningrad, revêt une importance stratégique car sa prise de contrôle par la Russie isolerait les États baltes du reste de l'OTAN. La Pologne a renforcé ses forces armées en réponse à l’opération militaire russe en Ukraine et prévoit d'augmenter les dépenses de défense à 3 % du produit intérieur brut (PIB).
« Dans le cadre de ces exercices, il y avait des exercices qui ont été formulés sur la base de notre expérience et de notre observation du champ de bataille en Ukraine », a déclaré le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak. « Nous savons quelles méthodes la Russie utilise et quelles méthodes (de défense) sont efficaces. »
Les exercices TUMAK-22 impliquent 2 000 soldats des forces terrestres et aériennes, a indiqué le ministère polonais de la Défense. Ils ont également impliqué plus de 1 000 pièces d'équipement de combat et de soutien logistique.
Les exercices comprenaient la pratique de la traversée de l'eau et de l'atterrissage. Des explosions ont retenti au lac Kepno près du village de Klusy alors qu'une attaque simulée commençait.
« Ce qui s'est passé aujourd'hui au lac Kepno faisait partie d'un exercice plus vaste qui dure depuis plusieurs semaines », a déclaré le colonel Tomasz Biedziak.
Dans le cadre de cet exercice, des dizaines de soldats polonais et alliés ont traversé l'eau avec des véhicules militaires sur des transporteurs amphibies, tandis que les troupes américaines dans des chars Abrams simulaient la poursuite de l'ennemi.
