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Zoom Afrique du 20 novembre 2022

Côte d'Ivoire/Mali: Paris prépare la guerre?

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Les titres de la rédaction :

-Ghana : les opérateurs télécoms ont payé 297,2 millions USD en taxes et impôts en 2021

- RDC : le Sénat juge recevable la proposition de loi portant statut particulier du Corps des diplomates de carrière

- MTN va lancer officiellement la 5G en Zambie la semaine prochaine avec le soutien du gouvernement

- Le Port de Lomé dans la cour des grands

Les analystes de la rédaction:

Côte d’Ivoire/Mali : Paris prépare la Guerre ?!

Ces images que le média mainstream France 24 publie et commente comme étant de fausses rumeurs autour d’un coup d’État français en Côte d’Ivoire et qui, selon les médias mettraient en scène des exercices navals conjoints franco-ivoiriens depuis le navire portent hélicoptère Tonnerre à Saint Pedro en Côte d’Ivoire, une fois n’est pas coutume, Zoom Afrique y croit. Pourquoi ? Car depuis son accession au pouvoir à la faveur de l’intervention militaire de l’armée française en plein palais présidentiel en 2011, le président Ouattara ne s’est jamais permis la moindre incartade à l’encontre de la France ni non plus à l’encontre d’autres puissances occidentales depuis le virage pro- US de 2016 de l’Élysée. Et puis entre nous, pourquoi renverser Ouattara puisque l’État ivoirien tel que dirigé par cet ex-chef du FMI et néolibéral convaincu est devenu la complice la plus proche de Paris dans ses basses œuvres. Rappelons ce commando de 49 soldats ivoiriens, parti il y a quelques semaines sur l’ordre de l’axe Paris- Abidjan, à l’aéroport de Bamako avec visiblement pour mission celle de semer le désordre dans un Mali qui a mis courageusement à la porte l’armée d’occupation française.

Ce que l’ex-président ivoirien Gbagbo avait tenté d’ailleurs de faire, mais que le président Ouattara, une fois ce dernier éliminé, a empêché qu’il soit fait. Autre exemple, cette parfaite synergie d’Abidjan avec le cruel embargo que la CEDEAO avait imposé au Mali avant que ce dernier le brise à force de volonté. Ou encore ce curieux retrait annoncé des soldats ivoiriens de la Minusma voici 4 jours et ce, à peine quelques heures après la débandade annoncée des soldats britanniques à Gao... Et bien ces manifestations très claires de l’alliance Paris-Abidjan nous conduisent à écarter d’emblée les rumeurs d’un coup de force français en Côte d’Ivoire ce ne sont là que des rumeurs. Mais France 24 dit toute la vérité ? Lisons les parties les plus significatives de son rapport.

« Du 17 au 28 octobre, les Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) et les Éléments français au Sénégal (EFS) ont conduit une action de partenariat militaire opérationnel sur la base aérienne d’Abidjan. Entraînements dans le domaine de l’appui aérien et de la protection défense. Les EFS, en coopération avec les FACI, participent à la montée en puissance des commandos de l’air ivoiriens. Des actions de partenariat visant à parfaire leurs aptitudes dans le domaine de l’appui aérien et de la Protection défense (PRODEF) se sont déroulées sur la base aérienne d’Abidjan, en Côte d’Ivoire ».

Et ce média d’ajouter : 

« À la suite d’une séquence de coopération dans les domaines du tir de précision menée en septembre 2022, les futurs tireurs embarqués ivoiriens se sont familiarisés avec les procédures en vol, avant de réaliser des tirs air-sol à partir d’un hélicoptère. En parallèle, des exercices de guidage aérien sur le site de Yamoussoukro, avec un aéronef ivoirien, ont permis de mettre en application les savoir-faire acquis dans ce domaine. Après s’être entraînés au module de PRODEF relatif au tir de combat en septembre dernier, les futurs moniteurs ont suivi le module “protection et défense des points sensibles”, complétant leur spectre de compétences opérationnelles. Ils pourront ainsi, dès le mois de décembre, assurer la formation de leurs nouvelles recrues ».

Assurer la formation de nouvelles recrues ou s’apprêter à s’attaquer sous le commandement français au Mali sous prétexte de vouloir libérer les 45 soldats ivoiriens. Avouons que l’hypothèse a dû avoir passé par l’esprit de beaucoup pour que cela se reflète sur les réseaux sociaux et incite les médias français à se livrer à des démentis et commentaires paniqués. D’autant plus que cet exercice aérien se combine avec un autre, tenu quasi simultanément et toujours entre la France et la Côte d’Ivoire. Soit un vaste exercice naval conjoint dans la ville de San Pedro.

France 24 écrit : « Contacté par l’Agence France Presse, le porte-parole de l’armée française à Abidjan a indiqué qu’un “exercice bilatéral s’est déroulé les 10 et 11 novembre dans la région de San Pedro. [...] Cet exercice franco-ivoirien a mobilisé de nombreux moyens humains et matériels des forces armées de Côte d’Ivoire (FACI), des forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) et du PHA Tonnerre, actuellement en mission corymbe dans le golfe de Guinée”.

Un coup d’État français en Côte d’Ivoire ou une France qui pousserait Abidjan à entrer en conflit avec le Mali ? Si Ouattara va jusqu’à la ce serait une très grave erreur. Car en juger la tournure qu’à pris l’affaire des soldats ivoiriens au Mali leur demande d’asile à Goita, difficile de voir une armée ivoirienne en son temps héros de Bouaké se retourner contre les Famas.

Burkina : Barkhane bientôt exclut ?

Plusieurs dizaines de Burkinabés sont sortis dans les rues de la capitale du Burkina Faso et ont fait chemin vers l’ambassade de France dans le pays. Ils ont pris d’assaut le complexe, mais les autorités ont déployé l’armée pour les disperser à coup de gaz lacrymogène.

Selon les informations, les manifestants en colère au Faso, réclament l’expulsion de l’ambassadeur de France dans le pays et se sont rassemblés au stade municipal dans la matinée avant de se diriger vers l’ambassade de France, où ils ont été dispersés par les gaz lacrymogènes de la police, selon le quotidien local Le Faso.

Ces manifestations sont-elles un prélude à un retrait total des forces de Barkhane du Burkina Faso, comme cela a été le cas au Mali ? En effet à la suite de l’altercation avec la police devant les locaux de l’ambassade de France, les dizaines de Burkinabés en colère, se sont dirigés vers le camp Kamboinse, où se trouve une base militaire française pour y demander le départ également des forces françaises stationnées dans le pays. Les manifestants accusent la France d’être responsable des problèmes sécuritaires du Burkina Faso. Mais cette exigence et ces manifestations ne se sont pas arrêtés là et la France qui a déjà goûté l’amertume de son expulsion du Mali, avoue à demi-mot son intention de se retirer du Burkina Faso.

Voici ce qu’en disent les médias mainstream :

“Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu n’a pas écarté un départ des forces spéciales françaises basées au Burkina Faso, où des manifestations contre la présence française ont eu lieu vendredi 18 novembre 2022 – comme cela avait été le cas un mois plus tôt -, au moment où la France met fin à son opération anti-djihadiste Barkhane au Sahel.”

“Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales”, déclare M. Lecornu dans un entretien au Journal du Dimanche.

Bien que la France n’a jamais osé installer officiellement une base militaire au Burkina et qu’elle a toujours insisté sur le fait que sa présence était limitée à “des interventions militaires nécessaires” ; désormais cette présence est elle aussi en danger et Barkhane et cie devraient bientôt plier bagage. En effet depuis le recrutement de 50 000 forces volontaires sous le gouvernement de Traoré et cette coalition interafricaine qui a vu ses débuts au Mali et au Burkina, la France, cette force colonialiste qui croyait avoir trouvé un refuge auprès du Burkina après son expulsion du Mali est désormais plus désemparé que jamais.

L’idée de l’installation d’une base militaire à Djibo, cette province où l’exode du peuple aurait du préparer le terrain à un déploiement massif des forces étrangères a donc été étouffé dans l’œuf.

Le peuple africain est plus conscient que jamais. Tous les projets de l’axe US-OTAN sont désormais voués à l’échec.

Sept États d’Afrique de l’Ouest veulent renforcer leur coopération antiterroriste :

Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Mali et le Niger sont réunis à Accra, jeudi et vendredi, afin de discuter de leur coopération en matière de sécurité et de renseignement. Objectif : contrer la propagation des violences jihadistes du Sahel vers les côtes du golfe de Guinée.

Est-ce l’émergence d’une coalition anti-occupation qui s’étend de l’Afrique de l’Ouest au Sahel et aux pays de la Côte ? Luc Michel, géopoliticien nous en dit plus.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV