Le ministre marocain des Affaires étrangères a lancé de nouvelles rodomontades contre la République islamique d’Iran, avant d’annoncer que son pays ne participera pas au futur Sommet arabe.
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a répété le lundi 31 octobre des allégations contre la RII.
Lors d’une interview avec le site d’information saoudien Al-Arabiya, Nasser Bourita a allégué que les pays arabes doivent empêcher ce qu’il a appelé « l’ingérence iranienne dans leurs affaires intérieures ».
Selon l’agence de presse Fars qui rapporte la nouvelle, Bourita a également prétendu qu’« aux yeux de Rabat, l’Iran soutient des paramilitaires qui mettent en danger la sécurité du Maroc ».
Concernant le futur Sommet arabe qui devra avoir lieu en Algérie en novembre, le chef de la diplomatie marocaine a affirmé que le roi du Maroc n’y participerait pas pour certaines « considérations régionales ».
Précédemment le 3 octobre, lors d’une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères du gouvernement démissionnaire yéménite, Ahmed Awad Bin Mubarak, Bourita avait prétendu que « l’Iran soutenait le terrorisme et était responsable du fossé qui se creuse au sein du monde arabe ».
À son tour, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a rejeté les « allégations répétitives et sans fondement » du chef de la diplomatie marocaine, ajoutant : « Au lieu de formuler des accusations infondées contre la RII, le Maroc ferait mieux de se préoccuper et de répondre des insécurités qui menacent des pays et peuples de la région à cause de la normalisation avec le régime d’apartheid sioniste. »
Kanaani a également recommandé au diplomate marocain de consacrer son temps à trouver une solution pour mettre fin aux souffrances du peuple yéménite opprimé. « Au lieu de vous tourner vers le régime sioniste et imposant ses exigences dans la région, vous devriez préparer le terrain pour que le peuple du Sahara occidental puisse faire exercer son droit à l’autodétermination aux termes des lois onusiennes », a ajouté le porte-parole de la diplomatie iranienne.
Il y a environ neuf mois, le ministre marocain des Affaires étrangères avait prétendu que l’Iran était derrière un projet de propagation du chiisme en Afrique de l’Ouest, et aussi, derrière des attaques d’Ansarallah contre les Émirats arabes unis.
L’ancien porte-parole de la diplomatie iranienne, Saeed Khatibzadeh y a réagi à l’époque en disant : « Ce n’est pas la première fois que le ministre des Affaires étrangères du Maroc se livre aux allégations sans fondement. Par respect du peuple musulman et érudit du Maroc, nous avons toujours essayé de laisser derrière nous ces questions. Pourtant, la personne du ministre marocain des Affaires étrangères connaît mieux que personne d’autre quelles tensions graves ont éclaté dans la région en raison du comportement de son pays sous forme du recours à la violence, des interventions militaires et des ingérences en termes de renseignement. Le problème de certains hommes d’État marocains est qu’ils agissent contre les revendications de leur peuple et dans le sens de la normalisation avec le régime occupant Qods. Ces derniers doivent se précipiter à revenir à leur peuple et se comporter comme un membre responsable au sein du monde musulman, au lieu de tenter de se déresponsabiliser des problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés. »
Pour rappel, le Maroc et Israël ont annoncé en décembre 2020 la normalisation de leurs relations. Dans un geste désespéré de justifier ce compromis officialisé, le roi du Maroc a par la suite joint au téléphone le chef de l’Autorité autonome palestinienne, Mahmoud Abbas.
Le Maroc constitue le 6ème pays arabe à avoir normalisé ses liens avec le régime israélien, après la Jordanie, l’Égypte, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan, toujours par l’intermédiaire des États-Unis.