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Europe : la crise du diesel s'aggrave alors que les stocks se rétrécissent

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TotalEnergies de Mardyck, l’un des plus gros fournisseurs de carburant de la région. (Photo d'archives)

Alors que l'OPEP+ a décidé de réduire la production de pétrole brut, la crise du diesel s'aggrave en Europe où les stocks atteignent des niveaux dangereux. La situation n’est pas pour autant mieux aux États-Unis qui s'arrachent les cargaisons de diesel initialement prévues pour l'Europe.

Le diesel commence à être plus cher que l'essence pour les Européens. Les stocks mondiaux de diesel et d'autres distillats sont en baisse depuis un certain temps alors que la demande a augmenté, entraînant une pénurie croissante.

En France, certains facteurs ont contribué à cette situation, comme la grève des employés des raffineries françaises, qui a aggravé la pénurie, et les prochaines fermetures de raffineries pour cause de maintenance.

L’Europe achète actuellement beaucoup de diesel russe pour combler le manque, mais cela devra cesser en février prochain, lorsque l'embargo sur les carburants russes entrera en vigueur, ce qui aggravera encore une situation déjà compliquée en ce qui concerne l'approvisionnement en distillats moyens dans une région de grande consommation.

Il est vrai qu’une grande partie du pétrole utilisé dans la production du carburant dont a besoin l’Europe provenait de Russie.

Entre autres pays européens, la pénurie de diesel se profile à présent aux Pays-Bas. Un scénario pourtant écarté par les représentants de l'industrie : « Cela n'arrivera pas aux Pays-Bas. Nous sommes dans une position très favorable, car nous produisons trois à quatre fois plus que nous consommons, mais il est vrai que la situation en Europe est préoccupante », explique  Erik Klooster, directeur de VEMOBIN (Energy for Mobility and Industry Association), l'association du secteur dans le pays.

Il est à noter que dans les raffineries de la région de Rotterdam, comme celle de BP, le pétrole russe de l'Oural était le plus utilisé pour produire du diesel. Désormais, la compagnie pétrolière doit chercher des sources alternatives, ce qui n'est pas toujours facile.

Dans le passé, nous importions un tiers de notre pétrole brut de Russie. Lorsque l'Union européenne a demandé l'arrêt des importations en provenance de Russie, nous avons pris d'urgence les mesures nécessaires, fin février dès que la terrible situation en Ukraine s’est aggravée, raconte Karen de Lathouder, PDG de la filiale néerlandaise du groupe.

L'Europe et les États-Unis ont commencé à réduire, voire à annuler les importations de pétrole russe avant même la mise en œuvre des sanctions, ce qui pourrait entraîner la pénurie, faire augmenter encore plus les prix, en affectant les transports ; la hausse des prix ne se reflète pas uniquement dans les carburants, mais aussi dans tous les types de produits.

Argus – le média qui fournit des données sur les prix de l'énergie au comptant, d'informations fondamentales, d'opinions et de commentaires – a indiqué cette semaine que l'Europe allait subir un choc majeur en matière d'approvisionnement en diesel en raison du faible niveau des stocks et de la forte demande. Et le niveau des stocks a beaucoup à voir avec les arrêts non planifiés dans les raffineries européennes avant la saison de maintenance, y compris la baisse de quatre semaines de la production de carburant en France dans le cadre de la grève des travailleurs.

Aux États-Unis, les stocks de distillats sont tombés à 106 millions de barils, soit le niveau le plus bas depuis le début de l'enregistrement de ces stocks en 1982, selon Reuters. L'Europe s'en sort un peu mieux, avec des stocks de distillats de 360 millions de barils à la fin du mois de septembre, le niveau saisonnier le plus bas depuis 2007.

Lire aussi : Le monde traverse sa première véritable crise énergétique (AIE)

Les raffineurs américains se préparent à une éventuelle interdiction des exportations de carburant. Lancée au début de l'année par la Maison Blanche, l'idée d'interdire les exportations de carburant pour garantir l'approvisionnement du marché local a incité le PDG de l'American Petroleum Institute et le directeur de l'American Fuel and Petrochemical Manufacturers à mettre en garde contre une telle mesure.

Pourtant, à l'heure actuelle, les acheteurs américains s'arrachent les cargaisons de diesel en provenance d'Europe de la même manière que l'Europe s'est emparée des cargaisons de GNL initialement destinées aux destinations asiatiques. Et l'offre n'augmente pas assez vite parce qu'il n'y a pas assez de capacité de raffinage pour qu'elle augmente assez vite ou même assez significativement. Et cela signifie beaucoup plus de problèmes pour l'Europe et les États-Unis, notamment en matière d'inflation.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV