La toute dernière fois que le pro-sioniste MAE de Rabat s'est laissé emporter contre l'Iran c'était en 2021 et devant le plus nauséabond rassemblement sioniste du monde à savoir AIPAC. À l'époque il avait accusé l'Iran en fidèle porte-voix de l'axe Tel-Aviv Riyad de chercher à déstabiliser le Moyen Orient tout en appelant à un effort concerté pour que cela ne soit plus ainsi. Plus de deux ans plus tard il revient à la charge à cette différence bien notable près qu'il donne au supposé danger iranien une dimension planétaire avec une verve doublement lors d'un point de presse conjoint en présence les agents pro-saoudiens d'Aden pour dire :
Nouvelles allégations anti-iraniennes du patron de la diplomatie marocaine : le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a accusé l’Iran d’équiper le Front Polisario en armes. Une attitude suffisamment grave qui, selon ses allégations, menace la sécurité de la région.
Lors d’une conférence de presse du lundi 3 octobre 2022 à Rabat avec son homologue yéménite, Ahmed Awad Ben Moubarak, Nasser Bourita a condamné les actions du gouvernement iranien contre l’intégrité territoriale du Maroc et du Yémen.
« L’Iran fournit des armes aux milices qui agissent contre la loi internationale », a-t-il dit, réaffirmant le soutien ferme du Maroc au Yémen et à son peuple contre l’agression des Houthis.
Bourita a également allégué que l’Iran avait fourni des drones au Front Polisario, qui se bat pour mettre fin à l'annexion de la région du Sahara occidental par le Maroc dans les années 1970.
« Les séparatistes, soutenus par le régime militaire d’Alger (faisant référence au Front Polisario, sans le nommer), utilisent même des drones contre le Maroc. Cet usage excessif d’armes par ces entités (les Houthis et le Front Polisario) est très dangereux, car elles ne sont pas autorisées à utiliser des armes, mais l’Iran continue de s’immiscer dans les affaires intérieures du Yémen et de porter atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc en équipant des armes à ces milices », a-t-il proféré appelant la communauté internationale à prendre ses responsabilités face à ces actions.
« Le régime militaire algérien cherche à compenser ses défaites sur le plan diplomatique en signant des contrats d’armement douteux. Les principaux pays européens et les États-Unis sont au courant de ces transactions d’armement (…) entre l’Iran, l’Algérie et le Venezuela. Les dirigeants des trois pays ont signé un accord qui permet au Venezuela de financer l’achat d’armes iraniennes (radar et autres armes conventionnelles) destinées au Front Polisario. »
« Le président vénézuélien Nicolas Maduro a eu plusieurs rencontres avec ses homologues algérien et iranien, Abdelmadjid Tebboune et Ebrahim Raïsssi. Le but de toutes ces réunions serait de déstabiliser la région, de porter atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc et de menacer la sécurité de l’Europe ainsi que les intérêts de Washington en Afrique du Nord et au Sahel », indique le site web marocain Bladi qui ajoute que les États-Unis ont dénoncé à plusieurs reprises le soutien militaire de l’Iran au Front Polisario.
Dans cette bien longue liste d'"accusations" qui a regardé de plus près n'a rien ni d'illégal ni d'anormal dans la mesure où elle relève de ce qu'il y a de plus naturel au monde à savoir la politique souveraine de chaque État, un point s’avère fort gênant. L'évocation de Loi internationale ! car aussi loin que remonte la mémoire des lecteurs arabes et Musulmans, cette loi internationale ce n’est pas l'Iran ni le Venezuela ou l’Algérie qui la violent, mais bel et bien Israël et il la viole systématiquement et sans état d'âme des qu'il s'agit de préserver ses intérêts! Mais c'est loin d'être l'unique aporie du discours de Bourita.
Des dizaines de drones israéliens sont déjà opérationnels au Maroc, révèle la firme israélienne BlueBird Aero systems, société spécialisée dans la défense aérienne, qui confirme la commande de drones des forces armées royales marocaines. Et ce conformément à la série d'accords militaires entre Rabat et Tel-Aviv, une partie des appareils sera fabriquée au Maroc
Plus récemment c'est le journal espagnol El Español, qui rapporte que le Maroc a recommandé un nouveau lot de 150 drones israéliens WanderB et ThunderB capable d'opérer sur terre et sur mer Le journal prétend même qu'une partie de la production des avions sans pilote sera réalisée directement au Maroc, sans toutefois préciser sur quel modèle en particulier ni dans quelle phase d'intégration arrivera l'avion.
Alors pourquoi Bourita devrait-il se sentir inquiet puisque le Front Polissario même armé de drones iraniens serait bien à la traîne? À vrai dire ce n'est guère Bourita qui s'inquiète de cette perspective, mais son mentor israélien qui craint comme de la peste un Sahara occidental transformé en un champ de bataille où le Harop israélien se fasse rattraper par le Shahed 129 made in Iran des Saharouis et où les essaims de Ababil ratatineraient WanderB et ThunderB sionistes. Puis puisqu'il s'agirait d'essais dont l'action en Ukraine et en Arabie est bien présente sous nos yeux il se pourrait même que l'usine de drones israéliens y passe. Ce n'est d'ailleurs pas une probabilité, mais une certitude puisque le porte-parole de la diplomatie iranienne vient de mettre les points sur les i :
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a rejeté les allégations infondées du ministre marocain des Affaires étrangères concernant l'ingérence de l'Iran dans les affaires intérieures du Yémen et des pays arabes.
Rejetant les propos du chef de la diplomatie marocaine qui accuse l’Iran de s’ingérer dans les affaires intérieures du Yémen et des pays arabes, Kanaani a déclaré : « Au lieu de critiquer l’Iran et de lui porter des accusations infondées, le Maroc ferait mieux de s’inquiéter de l’insécurité qui menace les pays et les nations de la région à la suite de la normalisation de ses relations avec le régime d'apartheid sioniste ».
Lire aussi : Les sites énergétiques algériens dans le viseur des drones d'Israël
Kanaani a conseillé aux responsables marocains de permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination sur la base des lois et règlements des Nations unies, au lieu de demander l'aide du régime israélien.
Au Polissario l'Iran ne refusera pas ses drones dès lors qu'il s'agit de combattre Israël.
