Après les rapports qui ont révélé le rôle de la France dans l'agression contre le Yémen, la France a désormais donné la priorité au pétrole et au gaz dans ses mouvements suspects dans les provinces occupées du Yémen en raison de la crise en Ukraine.
Selon Al-Masirah, outre le soutien logistique et politique à Riyad et Abu Dhabi, Paris leur fournit les équipements et installations militaires nécessaires, et en plus, elle intervient directement dans les combats sur la côte ouest du Yémen.
Il n'y a pas longtemps, Abu Bakr al-Qurabi, l'ancien ministre des Affaires étrangères du Yémen, a annoncé qu'un groupe de forces militaires françaises était entré dans le port de Belhaf, au sud de la province de Chabwa, à environ 230 milles à l'est d'Aden. Des sources occidentales ont déclaré que le but de l'entrée de ces forces est d'y sécuriser d'importantes installations pour l'exportation de gaz naturel liquéfié (GNL).
L'installation de gaz GNL du Yémen à Belhaf est en production depuis 2006 et a été fermée en avril 2015, un mois après l'attaque de la coalition de l'agresseur saoudien contre le Yémen, et est restée inactive depuis. Depuis lors, Belhaf est devenue la principale base d'opérations des forces émiraties au Yémen.
Au moment de la guerre au Yémen, le gouverneur de Chabwa, Muhammad Saleh bin Adio, a accusé les Émirats arabes unis de s'emparer de Chabwa pour faire mainmise sur les installations gazières. Pendant longtemps, la zone autour de Belhaf a été considérée comme la base d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique, et les Émirats arabes unis ont également été accusés de leur fournir des armes. Une enquête menée par Amnesty International et CNN au début de 2019 a révélé que les armes occidentales vendues aux Émirats arabes unis se sont ensuite retrouvées entre les mains de groupes affiliés à Al-Qaïda.
Al-Masira a ajouté que malgré le changement de gouvernement français au cours des sept années qui se sont écoulées depuis l'invasion du Yémen, la position de Paris n'a pas changé. La position de la France envers le Yémen est une position hostile avant d'être une réponse à la demande de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Suite à la révolution du 21 septembre 2014, Paris ne voit pas l'indépendance du Yémen en sa faveur en raison de sa cupidité pétrolière, qui ne peut se réaliser qu'à l'ombre du leadership dépendant - à l'image des systèmes qui existaient auparavant au Yémen.
Bernard Cornut, expert des questions politiques s'exprime sur ce sujet