Le journal en ligne Eurasia Review a analysé le rôle clé de l'Iran dans l’Eurasie dans un rapport intitulé « Les drones et les voies de transport peuvent changer la géopolitique de l'Eurasie ».
Il n'y a pas si longtemps, la CIA annonçait que l'Iran vendait des centaines de drones de combat à la Russie. Néanmoins, en publiant cette nouvelle, les autorités américaines étaient moins inquiètes des actions de l'Iran que de « l’opération militaire » du président russe Vladimir Poutine en Ukraine.Cette information a fait surface après l'ouverture du premier centre de production de drones iranien en dehors de l'Iran, en l’occurrence au Tadjikistan. Cette usine produit des drones de surveillance, de combat et de suicide. Les pays du golfe Persique ne doutent plus de l’influence grandissante de l'Iran dont les alliés stratégiques sont la Russie et la Chine, dans un monde actuellement divisé en deux fronts. D'autre part, l'Iran est au centre du corridor de transport eurasien, ce qui aidera la Russie à contourner les sanctions américaines et européennes.
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L'Iran augmente ses profits géopolitiques en fournissant une route vers l'Inde pour accéder à l'Asie centrale et à l'Afghanistan ; une route qui permet à Delhi de contourner son principal ennemi, le Pakistan.
Subramanyam Jaishankar, le ministre des Affaires étrangères de l'Inde, a souligné ce mois-ci lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Tachkent, que le port iranien de Chabahar - qui est soutenu par l'Inde – doit être inclus dans le corridor de transport International Nord-Sud (INSTC). L'Organisation de coopération de Shanghai regroupe l'Inde, la Russie, la Chine, le Pakistan, l'Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan et le Tadjikistan. L'Iran devrait intégrer le bloc en 2023.Lors d'une réunion des dirigeants des pays riverains de la mer Caspienne qui s'est tenue au début du mois, Poutine a qualifié le corridor de "projet vraiment ambitieux" et a déclaré que le corridor était au cœur des efforts de la Russie pour améliorer l'architecture des transports et de la logistique dans la région.
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Si ce projet aboutit, il s'agira d'un corridor qui passera par la Russie, l'Asie centrale, les pays bordant la mer Caspienne comme l'Iran et la mer d'Oman, réduisant le temps de trajet de 40 à 60 jours à 25 à 30 jours et réduisant les coûts de transport de 30%. De plus, la coopération de la Géorgie, de l'Azerbaïdjan et de la Turquie apporterait une plus-value au projet.Pour tester ce corridor, en juin, une cargaison avec deux conteneurs et une autre en juillet avec 39 conteneurs transportant des feuilles de bois ont été envoyées de Russie au port de Jawaharlal Nehru à Mumbai, en Inde.
La cargaison a été transférée de Saint-Pétersbourg au port russe d'Astrakhan et de là au port d'Anzali sur la mer Caspienne. Ensuite, il a été envoyé à Bandar Abbas par les routes iraniennes avant d’atteindre Mumbai. L'ensemble du voyage dans les deux projets a duré 24 jours.Le corridor de transport international Nord-Sud est devenu encore plus important avec l'augmentation des échanges entre la Russie et l'Inde et en raison de l'augmentation des exportations de pétrole russe vers l'Inde.
D'autre part, suite à la visite de Vladimir Poutine à Téhéran pour assister au sommet d’Astana en présence du président turc, l'Iran et la Russie ont signé un protocole d'accord pétrolier, en vertu duquel le géant russe Gazprom s’engage à investir 40 milliards de dollars dans les champs d’extraction du pétrole et du gaz iraniens. Les deux pays ont également convenu de lancer un système de paiement alternatif à SWIFT. Le groupe basé à Bruxelles gère les transactions financières et les paiements entre les banques du monde entier.Par conséquent, la coopération en matière d'armement, l'assistance à la construction et à l'exploitation du corridor et, en définitive, la volonté commune de mettre fin à l'ordre mondial dominé par les États-Unis sont les pierres angulaires d’un nouveau chapitre des relations entre la Russie et l’Iran, deux puissances régionales.Téhéran et Moscou sont d'accord sur ces questions et tentent de neutraliser les sanctions en coopérant l'un avec l'autre. Bien qu'ils se fassent concurrence pour vendre du pétrole et du gaz en Asie, leurs coopérations ne sont sujettes à aucun chantage.
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