Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Éthiopie: les USA envoient les Shebab !
En Éthiopie, après l’échec des rebelles du TPLF et celui de l’enclenchement d’une guerre avec le Soudan, l’envoyé spécial américain Mike Hammer, a visiblement décidé de changer de stratégie pour déstabiliser l’Éthiopie, en impliquant maintenant les terroristes al-Shebab sur le territoire éthiopien.
Pour la première fois, le groupe terroriste des Shebabs somaliens ont mené une attaque de grande envergure à l'intérieur du territoire éthiopien. Les autorités locales ont confirmé cette attaque ce week-end, affirmant que les assaillants avaient été « complètement détruits ».
Maintenant que la poussière est retombée, on en sait un peu plus sur les durs combats qui ont eu lieu dans la lointaine région Somali, au nord-est de l'Éthiopie, pendant plusieurs jours. Le porte-parole de l'État a déclaré samedi dans un communiqué qu'un groupe de terroristes avait pénétré dans son territoire depuis la Somalie mardi dernier et qu'après trois jours de traque, il avait « été encerclé dans une sous-localité appelée Hulhul et complètement détruit ».
Il a évoqué plus d'une centaine de morts du côté de l'ennemi et treize véhicules saisis. L'incursion aurait visé à traverser la localité d'El-Kere, à plus de 100 kilomètres de la frontière avec la Somalie. Cette opération avait été précédée par l'attaque, jeudi dernier, de plusieurs bases des forces spéciales éthiopiennes sécurisant la frontière. Les autorités locales avaient alors estimé les terroristes à plusieurs centaines d’éléments et une vingtaine de véhicules.
Dimanche, le gouverneur de l'État Somali de l'Éthiopie a accueilli triomphalement ses forces spéciales.
C'est la première fois que les shebabs pénètrent en Éthiopie. Leurs attaques hors du territoire somalien jusque-là visaient plutôt le Kenya, comme le centre commercial de Westgate en 2013 ou l'université de Garissa en 2015 ou encore le Mozambique.
Ces dernières années, le renseignement éthiopien s’est considérablement renforcé.
Le groupe de travail conjoint éthiopien sur la sécurité et le renseignement, qui comprend le Service national de renseignement et de sécurité (NISS), les Forces de défense nationale éthiopiennes (ENDF), la Commission de la police fédérale et l'Administration de la sécurité des réseaux d'information (INSA), a arrêté 5804 membres « extrémistes de Fano » qui font l'objet d'une enquête pour tentatives de « propagation de la violence ».
Dans un rapport publié cette semaine, le groupe de travail conjoint a également déclaré que grâce à des opérations coordonnées, il a été en mesure d'éviter une menace majeure pour la sécurité nationale, y compris des "attaques terroristes" planifiées contre la capitale Addis Abeba et ses environs par des éléments affiliées à « Al-Shabaab », « Daech », « Shene », « le TPLF » et « extrémiste Fano ».
En conséquence, la mission conjointe a affirmé qu'après avoir mené "une opération coordonnée dans et autour de la ville d'Addis Abeba", a capturé 554 suspects. Parmi ceux-ci, il est indiqué que "51 sont des membres extrémistes de Fano, 174 membres du groupe de rebelle TPLF, 98 membres du groupe Shene, 100 suspects qui tentaient d'inciter à la violence dans la ville et 31 membres d'al-Shebab" qui tentaient « de s'infiltrer dans la ville et de commettre des attentats terroristes ».
Se concentrant sur le groupe "extrémiste Fano", le groupe de travail conjoint a félicité les "membres de Fano" qui, selon lui, ont "combattu" les rebelles tigréens "pendant la campagne de maintien de l'ordre dans le nord de notre pays" et a déclaré qu'ils "aidaient les forces de sécurité » et ont contribué à la paix et à la sécurité dans la région ». Mais il a accusé ceux qui opéraient « sous le couvert » du vrai Fano, mais répandaient la violence dans tout l'État régional d'Amhara en utilisant des armes illégales ; il les a également accusés de recruter "des jeunes dans le plus grand secret de les former en secret et de les armer illégalement afin qu’ils s’attaquent à l’Éthiopie.
Il a en outre déclaré qu'il appréhendait ceux qui tentaient d'infiltrer la capitale Addis-Abeba en "se rassemblant dans diverses zones de la région d'Amhara, ainsi qu'en s'organisant et en se coordonnant avec certains membres extrémistes de la diaspora dans des pays étrangers.
Au cours d'une opération conjointe d'un mois entre juin et juillet, dans l'ouest d'Oromia, "plus de 153 membres du groupe terroriste" ont été tués, et "plus de 900 sont arrêtés et font l'objet d'une enquête", indique-t-il. Il a également affirmé que "diverses armes collectives et individuelles utilisées par le groupe terroriste Shene, un grand nombre de munitions et d'entrepôts de munitions, des armures et vêtements militaires, des véhicules et d'autres biens ont été saisis" dans le cadre de l'opération.
L’Éthiopie sait pertinemment que les États-Unis ne laisseront pas le pays tranquille. L’arrivée du nouvel émissaire américain Mike Hammer, en est une preuve, surtout lorsqu’il dit que l’Éthiopie et l’Érythrée représentent sa priorité. Les échecs des anciens émissaires ont amené l’Éthiopie à se renforcer au niveau militaire et au niveau du renseignement. Mais plus important encore, ces conflits provoqués depuis l’extérieur ont uni les éthiopiens. C’est ce qui fait actuellement leur force !
2. RDC: l’ONU s’attaque à la population congolaise
Depuis hier, les populations de Goma en République Démocratique du Congo réclament le départ des Casques Bleus de la Monusco. Au cours d’une manifestation de protestations qui a dégénéré, des locaux de la mission onusienne ont été incendiés dans la ville.
Les 14000 Casques Bleus qui sont en RDC depuis des années ne donnent pas satisfaction aux populations. C’est un fait, puisque la RDC continue de vivre dans l’insécurité dans l’est. C’est pour protester contre cet état de fait que des centaines de manifestants se sont rassemblés hier à Goma pour faire partir la Monusco. Mais la manifestation s’est rapidement muée en affrontements avec les Casques Bleus, qui ont tenté par tous les moyens visiblement illégaux pour disperser la manifestation, qui pour rappel, était une manifestation pacifique.
Rouges de colère, les populations ont par la suite attaqué le siège local de la Monusco ainsi que sa base logistique, indiquent certaines sources. Certains ont escaladé les murs de la mission onusienne avant de saccager les lieux. D’autres se sont livrés à des larcins en emportant des équipements des Casques Bleus. Dans cette situation, plusieurs agents ont d’ailleurs dû être évacués par les airs.
« Nous sommes en train de faire l’inventaire des dégâts qui s’élèvent à plusieurs centaines de milliers de dollars, déplore Khassim Diagne, chef adjoint de la mission onusienne. Ce dernier indique que les membres de la mission sont « préoccupés par ce très grave incident qui d’ailleurs intervient au lendemain de propos hostiles et menaces émis de la part d’individus à l’encontre des Nations unies demandant à ce que l’on quitte la RDC. »
En visite récemment à Goma, le président du Sénat, Modeste Bahati, faisait partie de ceux qui demandent à la Monusco de « plier bagages ». Ce responsable congolais dénonçait l’inefficacité de la mission onusienne qui siège dans le pays depuis 22 ans. Cette présence est néfaste pour la RDC et particulièrement pour l’Est du pays. Mais visiblement, quand il s’agit d’attaquer des groupes rebelles, la Monusco trouve toujours des excuses pour ne pas se mêler à des conflits, mais par contre, pour s’attaquer à des manifestants pacifiques, la Monusco est présente !
Les médias mainstream titrent qu’un casque bleu et deux policiers de l’ONU auraient été tués selon la Monusco ou encore que la Monusco est un bouc émissaire.
Alors que du côté congolais, on dénombre, dans un premier bilan, au moins 7 morts et près d’une cinquantaine de blessés dans ces manifestations ! Et à notre grande surprise, très peu de médias en parle comme s’ils tentaient d’étouffer l’affaire et de ne pas montrer que des congolais ont été tués et blessés.
Cette manifestation ressemble à celle qu’il y a eu au Burkina Faso et au Niger, lorsque la population a stoppé un convoi militaire français. On a déploré plusieurs morts et blessés par balle, alors que les soldats français affirmaient avoir procédé à des “tirs de sommation” pour disperser les manifestants. Dans les propos des dirigeants de l’ONU concernant les manifestations dans l’Est de la RDC, il est dit que les congolais se sont emparés des armes de la Monusco et auraient commencé à tirer sur les Casques Bleus. Et visiblement, voici la version que le monde entier devrait retenir. Alors que beaucoup savent que les Casques Bleus ont reçu l’ordre de tirer sur les manifestants pour les disperser sans se douter que les manifestants allaient répondre aux attaques de la sorte. Une bavure de plus qui s’ajoute aux nombreuses autres et qui met la Monusco en difficulté.
Mais dans ce cas-ci, la question serait : qui serait apte à mettre en place une enquête transparente et impartiale lorsque des soldats de l’ONU commettent des crimes contre les civils ?
3. Macron fait chanter le Cameroun ?
Le président français Emmanuel Macron a fustigé, mardi, à Yaoundé, l’agenda russe en Afrique.
Macron s’exprimait en conférence de presse lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue camerounais, Paul Biya, au terme de sa visite au Cameroun.
Macron a commencé par évoquer la présence « d’une grande puissance politique et militaire qui a développé une relation avec plusieurs pays, comme c’est normal dans le grand concert des nations ».
Mais le président français y voit aussi une présence qu’il a qualifié « d’hybride », estimant que « la Russie a diffusé beaucoup de fausses informations sur le sol africain, avec des officines comme Russia Today ou Sputnik ».
Le président français a assuré, en outre, que la France, « en tant qu’ami de l’Afrique, fera en sorte que ce schéma ne se diffuse pas trop ».
Le président français s’est également attaqué à la coopération militaire entre la Russie et les pays comme la Centrafrique et le Mali.
« Les coopérations que nous avons vues se développer au Mali sont très préoccupantes », a-t-il déclaré.
Macron a eu la prétention de qualifier la position africaine dans la guerre en Ukraine « d’hypocrisie ».
« C’est bien la Russie qui a lancé la guerre. Nous avons décidé de tout faire pour stopper cette guerre sans y participer. Les Européens, se faisant, sanctionnent la Russie pour bloquer l’effort de guerre et l’isoler diplomatiquement. C’est là que nous avons besoin de vous également sinon ce schéma se répétera à vie » a-t-il prétendu.
Mais bien évidemment, les États africains savent également que derrière cette guerre, il y a des années de provocation de l’Otan et particulièrement des États-Unis, qui sont bien sûr, les seuls dans ce monde à ne pas respecter les accords ou bien suivre les règles internationales. Et c’est ce qui a mené à toutes les guerres ces dernières décennies. Mais le pire dans cette affaire, c’est qu’en tentant d’isoler la Russie, c’est l’Europe qui s’est isolée et s’est retrouvée en difficulté. Donc Macron appel l’Afrique au secours.
Répondant à la journaliste française sur la percée de la Russie en Afrique, le président français dit : Elle s’explique par des régimes faibles, illégaux et illégitimes qui voudraient se maintenir au pouvoir par des moyens militaires en faisant référence au Mali et la RCA. Mais également il explique cette percée par la propagande des médias mensonges Russes tels que RUSSIA TODAY et SPUTNIK dont il se félicite qui ont été interdit d'émission en Europe”. Ce qui est une fois de plus faux.
Comme la Chine, la Russie arrive en Afrique dans un contexte de partenariat gagnant-gagnant et de redéfinition de l’ordre mondial qui veut un monde unipolaire, eurocentrique avec comme seul Gendarme les États-Unis d’Amérique. Contrairement aux occidentaux, la Russie et la Chine ne s’ingèrent pas dans les affaires internes des États Africains et ce c’est sans parler des résultats de leur présence sur le terrain.
Pour le cas du Mali depuis l’arrivée de la fédération de la Russie, le Mali a récupéré plus de la moitié de son territoire là où les troupes d’occupation françaises de Barkhane présentent depuis 9 ans avait pratiquement tout perdu au point où les rebelles étaient arrivés aux portes de Bamako la capitale du pays.
Pour le cas le RCA, depuis l’arrivée de la Russie, la RCA a récupéré un peu plus de 90% de son territoire. Sans parler des informations des sources sécuritaires et du renseignement de ce pays qui font état du fait que la rébellion encore présente sur ce sol à savoir la CPC avec à sa tête l’ancien putschiste François Bozize serait soutenue par la France.
En ce qui concerne les médias de propagande, la France n’a pas de leçon à donner à la Russie ou à n’importe quel pays au monde. Mais ses médias de propagande de sa politique étrangère, France 24 et RFI ont été interdits en Algérie et au Mali pour motif de ”désinformation et manipulation”. Les médias russes RUSSIA TODAY et SPUTNIK ont été interdits en Europe pour la simple raison qu’ils apportent aux citoyens Européens une autre version du conflit que celle des oligarchies présentes actuellement à la tête des États Européens.
Pour terminer, pour le cas France 24 et RFI il serait intéressant également de suivre leur publication suite à l’arrivée du Président Français au Cameroun dans lequel clairement ils insultaient le Chef d’État Camerounais, après s’être rendu compte des multiples critiques à l’endroit de leur publication, ils l’ont modifié par à 3 reprises.
La question mémorielle a notamment été abordée. Emmanuel Macron souhaite un travail commun aux historiens français et camerounais et l’ouverture totale des archives.
Il y a sept ans, son prédécesseur François Hollande avait été le premier président français à reconnaître la répression des indépendantistes dans les années 1950 et 1960. La France d’Emmanuel Macron ira-t-elle plus loin ? Il se dit favorable à un travail conjoint d’historiens camerounais et français pour « faire la lumière » sur l'action de la France au Cameroun pendant la colonisation et après l'indépendance de ce pays, annonçant l'ouverture « en totalité » des archives françaises sur des « moments douloureux » et « tragiques ».
« Je prends ici l'engagement solennel d'ouvrir nos archives en totalité à ce groupe d'historiens qui nous permettront d'éclairer ce passé sur des situations individuelles, des épisodes que vous évoquiez et pour qualifier très précisément les choses. », a-t-il prétendu.
Lundi, un collectif de partis politiques camerounais avait appelé Emmanuel Macron à reconnaître les « crimes de la France coloniale ». « Nous avons un contentieux historique avec la France (...) Nous saisissons l'occasion pour réveiller les Camerounais par rapport au problème avec la France qui est de remettre tous les crimes de la France sur la table et le solder définitivement si on veut avoir une relation apaisée », avait déclaré lundi Bedimo Kuoh, membre du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), lors d'une conférence de presse à Douala.
Aucun calendrier n’a été donné pour la mise en place de ce comité mixte d’historiens et le rendu des travaux.
La seule chose qui nous a plu, c’est qu’il a confirmé que toutes les archives seront déclassifiées. Mais pour ce que nous demandions c’est-à-dire la repentance, la réparation, on ne voit pas pourquoi il faut des tonnes de mémoires d’histoire, pour arriver à constater des faits qui sont déjà établis.
Serait-ce une manière de faire chanter le Cameroun ?