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L’initiative de paix iranienne

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre des Affaires étrangères iranien Hossein Amir-Abdollahian (G) et son homologue syrien Fayçal Meqdad lors d'une conférence de presse. ©Al-Akhbar

Téhéran a officiellement enclenché son initiative de parrainer un processus de conciliation entre Damas et Ankara, sur le terrain, à travers la visite de son ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, à Damas.

L’initiative iranienne stipule l’activation des efforts coordonnés entre les deux parties pour éviter une nouvelle escalade de tensions dans la région et empêcher de nouvelles opérations militaires turques en Syrie, ce qui devra aplanir le terrain à la réconciliation et mette fin à plus d’une décennie de frictions et d’hostilité entre les deux pays, écrit le journal syrien Al-Akhbar.

« Quatre jours après la visite du ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, en Turquie, l’avion qui le transportait a atterri dans la capitale syrienne, Damas, pour résoudre autant que possible les différends en prélude à un dialogue sérieux entre les deux pays voisins qui garantissent d’ailleurs leurs intérêts respectifs.

La visite s’inscrit également dans le contexte des efforts iraniens depuis qu’Ankara a recommencé ses menaces de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie. De ce point de vue, les déplacements de M. Amir-Abdollahian constituent un appel aux voies diplomatiques pour éviter l’escalade dans cette région. »

D’après le journal Al-Akhbar, « Téhéran s’emploie en quelque sorte à investir dans la nouvelle approche politique d’Ankara, consistant à se concilier avec les pays qui lui étaient hostiles ; cela se traduit par sa réconciliation avec l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Égypte et l’on peut dire que l’Iran travaille à faire se reproduire cette approche également envers la Syrie. Les Iraniens s’aperçoivent pourtant qu’il s’agit là d’une tâche bien compliquée vu la “profondeur” des différends qui divisent les deux parties turque et syrienne ».

Sur ce fond, Al-Akhbar tient à apprécier la littérature utilisée par le haut diplomate iranien dans le cadre de ce rôle de médiation. 

« Amir-Abdollahian a tenu à démontrer cet effort au public, à travers des déclarations qu’il a faites avant même que son avion ne quitte la capitale, Téhéran, en soulignant qu’“une partie de sa visite à Damas vise à établir la paix et la sécurité dans la région entre la Syrie et Turquie”. Ce faisant, il a également cherché à réitérer l’engament iranien à ce rôle de médiation, tout en reconnaissant les préoccupations de chaque partie, et en essayant particulièrement de rapprocher leurs points de vue.

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Peut-être que le diplomate iranien a tenu à utiliser les termes “sécurité et paix” entre les deux pays, en référence à la nécessité de “déplacer les eaux stagnantes entre les deux voisins”, de découvrir dans quelle mesure la réconciliation pourrait être réalisée entre eux, et de mettre à l’épreuve la détermination des deux parties à s’engager dans un dialogue pour commencer à combler progressivement les grandes différences entre elles et mettre fin à l’éloignement en cours il y a plus d'une décennie.

Dans ses déclarations aux médias, il a clairement souligné “le rejet affiché par la RII de toute action militaire turque dans le nord de la Syrie, car elle déstabilise la région.

Ces déclarations étaient en fait une réponse indirecte aux commentaires erronés sur une parole qu’il avait auparavant prononcée en Turquie, où il avait affirmé que l’Iran comprenait les soucis sécuritaires de la Turquie en Syrie. Certains ont prétendu y voir le feu vert iranien aux opérations militaires turques en Syrie. »

Par la suite, Al-Akhbar fait allusion à la réaction de Damas envers ces évolutions : accueillir favorablement l’initiative iranienne et insister sur le retrait des forces turques du territoire syrien.

« Cette position a été clairement démontrée par le la déclaration du ministre des Affaires étrangères Fayçal Miqdad, selon laquelle “il y a eu une discussion approfondie sur les relations bilatérales et l’amélioration des relations entre les pays voisins”, indique clairement le soutien de Damas à l’initiative iranienne ».

Selon l’article d’Al-Akhbar, « Téhéran veut surtout profiter des développements actuels dans le nord de la Syrie, pour obtenir des deux pays des mesures sur lesquelles s’appuyer plus tard, à travers sa proposition de mettre en œuvre l’accord d'Adana entre les deux pays, ce qui permettra le déploiement de l’armée syrienne dans les zones attaquées, dissipera les préoccupations turques en matière de sécurité, et servira de base pour prendre des mesures ultérieures. Cependant, on ne peut ignorer que l’initiative iranienne pourrait à tout moment se heurter à des obstructions des Américains, au cas où ces derniers mettraient les Forces démocratiques syriennes (FDS) sous pression, afin qu’elles n’acceptent de se retirer de Manbij et de Tal Rifaat, ou de céder les deux zones administrativement et militairement à l’État syrien.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV