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Analyses de la rédaction :
Niger, un appel à coordination inter-africaine
Le président nigérien a rencontré des milliers de déplacés internes à Makalondi et Torodi, non loin de la frontière du Burkina Faso. Ces milliers de déplacés sont persécutés par des jihadistes. Mohamed Bazoum promet de les ramener en toute sécurité dans leurs villages. Par la même occasion, et ce malgré la terreur que font régner les terroristes sur ces populations, le président nigérien leur a tendu la main. Il leur a promis un plan de démobilisation. Le président nigérien a rencontré les populations déplacées internes à Makalondi et Torodi, non loin de la frontière du Burkina Faso. Ces milliers de déplacés sont persécutés par des jihadistes. Mohamed Bazoum promet de les ramener en toute sécurité dans leurs villages. Par la même occasion, et ce malgré la terreur que font régner les terroristes sur ces populations, le président nigérien leur a tendu la main. Il leur a promis un plan de démobilisation.
Ce sont deux localités, la commune rurale de Makalondi non loin de Kantchariau et la préfecture de Torodi qui ont reçu la visite du président Mohamed Bazoum. Des déplacés internes de 20 villages ont fui les exactions des jihadistes.
Le coup d’envoi du retour des déplacés dans le village a été donné par le président Mohamed Bazoum. Un dispositif vigoureux assuré par les états-majors des forces de défense et de sécurité. « Vous allez retourner chez vous, et nous allons mettre en œuvre ce dispositif de sécurisation de votre retour, mais nous allons surtout sécuriser votre vie de façon définitive ».
Malgré la terreur que font régner les jihadistes dans le Gourma, le président Mohamed Bazoum leur tend la main : « Notre porte est ouverte. Si on renonce à la violence, ils vont être réinsérés dans la société ». Les offensives militaires se poursuivent dans la zone. Quatorze terroristes ont été neutralisés en début de semaine.
En effet, il semblerait que malgré le redéploiement de Barkhane au Niger, le président Bazoum a bien compris que la question des déplacés est une question importante à traiter puisque ces déplacés peuvent servir de levier de pression à l’encontre du président, mais surtout il est important de savoir que l’exode massif de la population permet de diminuer la population de cette région frontalière avec le Burkina Faso et laisser la place au déploiement massif des forces étrangères.
Les trois pays, à savoir le Mali, le Burkina et le Niger tentent tant bien que mal de s’entraider dans la lutte contre le terrorisme. D’ailleurs, c’était en septembre 2021 que le président nigérien Mohamed Bazoum avait achevé une visite de deux jours dans la région du fleuve Niger à Tillabéry. Le chef de l’État s’était rendu non loin de la frontière malienne, dans la zone d’Anzourou, en proie à des attaques djihadistes depuis 2015. Il avait également tenu à se rendre au chevet des personnes revenues dans 23 villages après avoir fui les exactions. Comme à Baroua, dans la région de Diffa, ces populations sont retournées dans leurs villages sécurisés par l’armée.
Le Niger a mis en place un coup de force, au point qu’un nombre important des déplacés nigériens sont de retour dans leur village. Ce qui pour ainsi dire est un exploit immense, compte tenu du fait qu’en prenant l’exemple de la Syrie et malgré tout l’infrastructure qui a été mise en place pour sécuriser le territoire et éradiquer les groupes terroristes, les déplacés n’ont toujours pas regagné leur terre natale.
Et il est clair que l’on compte énormément de déplacés au Burkina voisin et au Mali, mais en voyant de plus en plus de ripostes de la part des armées nationales, et le retour des déplacés, on peut voir que les alliances intra-africaines sont beaucoup plus efficaces que la présence massive de soldats occidentaux sur le continent africain.
Tchad/exode : de nouvelles bases françaises dans le nord ?
Alors que les trois pays sahéliens, à savoir le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont plaidé pour une coopération interafricaine afin de faciliter le retour des réfugiés, au Tchad, il semblerait qu’un nouveau plan de déstabilisation soit en cours.
Les plans de la force d’occupation ayant fait échec dans le Sahel, les puissances occidentales, avec toute la technologie de pointe à leur disposition, n’ayant pas réussi à combattre le terrorisme, désormais ce sont les mercenaires à leur solde qui poussent à l’exode des populations pour laisser la place à l’exploitation des ressources naturelles, mais également à l’expansion de la colonisation des pays d’Afrique, et cette fois-ci notamment au Tchad.
Au Tchad, le président du Conseil militaire de transition s’est exprimé jeudi soir sur les affrontements qui ont causé la mort d’une centaine de personnes dans la nuit du 23 au 24 mai sur le site aurifère de Kouri Bougoudi, dans l’extrême nord du pays à la frontière libyenne. Dans un entretien diffusé sur les chaînes publiques, Mahamat Idriss Deby a déclaré que « ce qui s’est passé est à Kouri Bougoudi est plus grave qu’un "simple conflit intercommunautaire" » avant d’ajouter que l’État tchadien prendra ses responsabilités.
Kouri Bougoudi a longtemps été un « no man's land », la région étant restée hors de contrôle pendant de longues années. Les orpailleurs étaient le plus souvent armés afin de se défendre en cas d'affrontements. Mais la situation semble changer depuis le drame du 23 mai, quand une simple dispute entre deux orpailleurs a abouti à la mort d’une centaine de personnes.
Cette affaire semble être une nouvelle stratégie de clan occidental afin de pouvoir déserter cette région, pour en fin de compte mieux installer leurs effectifs. Cette hypothèse devient encore plus plausible quand on sait que cette région est située à la frontière libyenne.
Pour l’instant, les frontières entre les pays du Sahel sont très convoitées par les mercenaires. De plus en plus d'attaques ont lieu proche des frontières, avec comme but de pousser les habitants à l’exode pour conquérir les territoires.
Les populations sont chassées de leur terre au profit de ces déploiements militaires et également au profit des multinationales. Mais les Africains veulent arranger leur problème eux-mêmes et les États occidentaux qui se disent défenseur de la démocratie et des droits de l’homme, devraient plus s’occuper de leur propre peuple et la Communauté internationale devrait plus se pencher sur l’oppression que subisse les peuples en Europe et aux États-Unis plutôt que de jouer la carte de la défense des droits de l’homme et s’ingérer dans les affaires intérieures des autres pays.
RDC/Belgique : la réconciliation ?
Le roi Philippe de Belgique est à Kinshasa pour une visite d’une semaine en RDC, la première d’un souverain belge depuis douze ans. Sans surprise, la population congolaise ne s’est pas déplacée en masse pour accueillir le souverain de Belgique. Quels sont les objectifs de cette visite ?
Luc Michel, géopoliticien nous en dit plus.