Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Éthiopie : le TPLF s’attaque à l’Érythrée ?
Les rebelles du TPLF dans la région du Tigré ont déclaré que les combats avaient de nouveau éclaté avec l'Érythrée voisine.
Le porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), Getachew Reda, a déclaré sur Twitter le 31 mai que les forces érythréennes auraient bombardé la ville de Sheraro dans le Tigré les 28 et 29 mai.
Il a accusé l'Érythrée de tenter d'aggraver les tensions. L'Érythrée n'a pas encore répondu aux informations.
Le porte-parole du gouvernement éthiopien, Legesse Tulu, a déclaré à la BBC qu'il n'avait aucune information sur les combats présumés, mais a déclaré qu'il ne pouvait s'agir que d'une provocation de la part du TPLF qui utiliserait ce prétexte pour rejeter la faute sur le gouvernement érythréen et attiser ainsi les tensions.
En réponse, le porte-parole du gouvernement, Legesse Tulu, a déclaré à la BBC que « nous ne pensons pas que l'Érythrée puisse lancer l'attaque pour le moment ».
Les forces du TPLF se préparent à la guerre et pourraient planifier une provocation dans la région comme prétexte à la guerre, a-t-il ajouté.
Deux brigades et un bataillon, soit environ 6 000 soldats érythréens, auraient été engagés cette fois dans ce nouvel accrochage avec les rebelles du TPLF, le plus grave depuis des mois. C'est ce qu'affirme à RFI une source érythréenne, tandis que Getachew Reda, porte-parole du TPLF parle, lui, de la 57e et la 21e division de l'armée d'Asmara, soit plus du triple. Les combats ont eu lieu autour de la colline de Geza Gille, dans le Tigré, sur la route menant à la localité frontalière de Badme, le 24 mai, jour de la fête nationale célébrant l'indépendance de l'Érythrée en 1991.
Un bon connaisseur des acteurs de la région se demande quant à lui ce qu'était vraiment l'objectif des généraux érythréens, estimant que leur commandement n'était pas « totalement irrationnel ». Et puis il s'étonne aussi que les rebelles du TPLF aient attendu une semaine pour annoncer l'incident.
Le ministre éthiopien de la Communication, Legesse Tulu, pour sa part, a dit ne rien savoir sur l'incident. Mais il indique tout de même que les responsables sont certainement les rebelles tigréens qui, selon lui, ont compté de lourdes pertes dans les combats et tentent donc maintenant de retourner la situation.
Les rebelles du TPLF sont entre deux feux. D’un côté l’Érythrée qui les surveille de près et de l’autre l’armée fédérale éthiopienne qui sont à leur trousse. De plus, l’ONU a également été neutralisée en Éthiopie, donc il est également difficile pour cette instance de pouvoir fournir des armes au groupe rebelle terroriste.
Ce qui fait qu’il est difficile pour les rebelles de se réorganiser et de relancer des attaques. D’où leurs nombreuses tentatives de vouloir accuser l’Érythrée pour de nouveau faire intervenir la Communauté internationale dans cette affaire. Le TPLF a été neutralisé par l’Éthiopie et son voisin érythréen au grand dam de la Communauté occidentale qui a tout fait pour provoquer la chute d’Addis Abeba et empêcher l’Éthiopie de devenir une puissance régionale. Mais ce fut un échec total !
2. Mali : la Minusma creuse sa tombe !
Au Mali, la Minusma continue de fournir des rapports en tout genre contre Bamako et l’armée nationale et la coopération avec la Russie. Ce qui provoque la colère des Maliens.
Dans sa note trimestrielle sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire au Mali, la MINUSMA a indiqué avoir recensé plus de 800 cas de violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire. Ces violations ont été commises entre le 1er janvier et 31 mars 2022. Ledit rapport suscite déjà la colère des Maliens.
À en croire la mission onusienne au Mali, plus de 812 cas de violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire ont été recensés au Mali entre janvier et mars 2022. Ces données documentées, précise-t-on, représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. La MINUSMA indique aussi que « le nombre de personnes tuées a connu une hausse exponentielle de près de 324% ».
Durant cette période, les actions des FAMa et leurs partenaires ont été multiples, selon la MINUSMA. « Sur la période, les Forces armées maliennes (FAMa), appuyées à certaines occasions par des éléments militaires étrangers, ont multiplié les opérations militaires de lutte contre le terrorisme, notamment dans le cadre de l’opération Keletigui dont certaines se sont parfois soldées par des allégations graves de violations des droits de l’homme et/ou du droit international humanitaire », indique le communiqué qui ajoute qu’entre janvier et mars 2022, « 320 violations de droits de l’homme ont été attribuées aux forces de défense et de sécurité maliennes alors qu’au dernier trimestre de l’année 2021 seulement 31 violations leur étaient imputables ».
Des allégations qui sont étonnantes et absolument pas crédibles, ce qui fait que plus personne ne croie en ces rapports fallacieux. En effet, si la Minusma et ses alliés occidentaux comptent également la mort des terroristes dans leur statistique, en les mettant sous le compte d’assassinat de « civils », il est clair que le pourcentage devrait littéralement augmenter au fur et à mesure que l’armée malienne tue des terroristes.
Nombreux sont des Maliens qui ont demandé à « récuser » ce rapport de la Minusma. C’est d’ailleurs le cas du collectif pour la Défense des Militaires. Cette association a mis en garde la Minusma contre ce qu’elle qualifie de fausses allégations qui ne sauraient détourner l’attention du Peuple Panafricain Malien sur les Grandes Victoires des FAMa face aux terroristes ». Elle a invité la Minusma à « fournir les preuves tangibles de ses accusations infondées dans les 48 H qui suivent ». « Nous exhortons à cet effet les Partis Politiques, la Société Civile, les ONG et toutes les Forces Vives de la Nation œuvrant pour la stabilité au Mali à condamner sans réserve ce rapport insensé, produit et monté de toute pièce dans les bureaux climatisés ici à Bamako à travers des témoignages téléphoniques à la solde des terroristes et des ennemis du Mali » a-t-on indiqué dans le communiqué qui appelle les autorités de la transition à exiger le retrait « “pur et simple de la MINUSMA du Mali.
Ce rapport vise non seulement à cacher les succès de l’armée malienne dans son processus de sécurisation du territoire, mais également à diaboliser les nouvelles coopérations militaires. Personne ne croit à ces rapports au Mali. Le peuple malien et africain ont compris la manœuvre sournoise de l’ONU. Ce qui provoque la colère des Maliens, qui malgré les nombreux rapports publier et les fausses informations qui circulent dans les médias mainstream, n’ont pas hésité à descendre dans les rues pour montrer son soutien aux FAMAs mais également aux Autorités maliennes.
Le gouvernement malien a tout de même affirmé qu'il allait réagir à ce rapport au plus vite.
3. RDC/Rwanda : le clash !
Longtemps considéré comme étant le cheval de Troie des Occidentaux, l’étau se resserre sur le Rwanda.
Selon le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda soutient le groupe terroriste responsable des derniers attentats dans l’est du pays, le M23. Des accusations, documentées par Kinshasa, qui ont provoqué une escalade des tensions entre les deux pays voisins.
Le mouvement du 23-Mars (M23) est ‘soutenu indubitablement et de manière non équivoque par le Rwanda’. C’est ce qui ressortait du dernier Conseil des ministres de la République démocratique du Congo (RDC), présidé par Félix Tshisekedi, vendredi dernier.
Le même jour, Kinshasa a suspendu tous les vols de la compagnie rwandaise RwandAir vers la RDC. L’Ambassadeur rwandais a également été convoqué par le ministre congolais des Affaires étrangères Christophe Apala, qui l’a mis en garde.
Mercredi dernier, deux soldats rwandais ont été arrêtés par des villageois congolais dans la région de Biruma, proche de la frontière commune entre le Rwanda et la RDC. Si Kigali accuse les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), d’avoir ‘kidnappé’ les deux soldats, l’armée congolaise, elle, soutient que les deux soldats apportaient leur soutien au M23. Le groupe terroriste, inactif depuis 2013, a été responsable de quatre attentats meurtriers dans l’est de la RDC pendant le mois de mai.
Le gouvernement congolais affirme également avoir récupéré des équipements militaires rwandais lors d’une opération contre le M23 dans la région du Kivu. A savoir des tenues des Forces armées rwandaises (RDF) et des armes dont les numéros de série ont été révélés — qui correspondent à ceux utilisés par l’armée rwandaise.
Des affrontements ont également eu lieu sur la frontière entre le Rwanda et la RDC samedi dernier, à Rugari et à Kibumba. Ils auraient opposé d’un côté les FARDC et les Casques bleus de la MONUSCO, et des soldats rwandais et des éléments du M23 de l’autre.
Une montée des tensions qui a perturbé le Sommet de l’Union africaine (UA), qui s’était conclu samedi à Malabo sans cérémonie de clôture. La ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, a affirmé que le président du Sénégal et président de l’Union africaine, Macky Sall était en contact avec ses homologues congolais et rwandais.
‘Nous avons bon espoir d’arriver au moins à ce que les armes se taisent en attendant d’arriver à la solution politico-diplomatique de la façon la plus urgente dans cette partie sensible de l’Afrique où il y a déjà beaucoup de problèmes humanitaires et des droits de l’homme. Nous devons tout faire pour que cela ne s’aggrave pas’, a déclaré la diplomate. Même si, d’un autre côté, elle affirme que ‘tout peut déraper’.
Une médiation, dirigée par le président de l’Angola João Lourenço, aura lieu dans les jours suivants. Toutefois, le contexte semble très peu adéquat à une baisse des tensions entre les pays voisins.
En effet, depuis le début du mandat de Félix Tshisekedi en RDC, le chef d’État congolais a tout essayé pour calmer les tensions – historiques – avec son homologue rwandais Paul Kagame. Ce dernier a toutefois continué, dans ses déclarations, à provoquer Kinshasa.
Politiquement, Tshisekedi a souvent été tancé pour ses tentatives de normalisation avec Kigali. Actuellement, la condamnation du rôle rwandais dans les attentats terroristes du M23, par son gouvernement, ressemble plus à une tentative de se dédouaner.
Le Front commun pour le Congo (FCC), la plateforme politique soutenant le prédécesseur de Tshisekedi, Joseph Kabila, a accusé le gouvernement de complicité avec le Rwanda et le M23. Le FCC a également exigé ‘des explications claires sur les accords militaires et économiques signés avec le Rwanda, l’Ouganda et le Kenya’ de la part de Tshisekedi et son gouvernement.
Le parti de Tshisekedi, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a répondu aux accusations samedi dans un communiqué. ‘Personne n’ignore que c’est Kabila qui, par le mécanisme de brassage d’insertion, réinsertion, a fait entrer dans notre armée des officiers rwandais et des militaires rwandais qui continuent à poser des problèmes à notre pays’, accuse le parti présidentiel.
Ces derniers mois, le Rwanda se trouve dans une position d’isolement au niveau régional. Les nombreuses alliances régionales qui se sont mises en place pour lutter contre l’insécurité dans l’est de la RDC ont fait paniquer Kigali. RDC, Ouganda, Burundi, Kenya, Tanzanie, se sont alliés ces derniers mois afin de montrer que la présence de la Communauté occidentale ne sert qu’à amplifier l’insécurité. Plus de 200 groupes armés sont maintenant présents dans l’est de la RDC ces dernières décennies, grâce à l’aide de la Monusco. Les pays de la sous-région se sont alliés pour mettre un terme à cette insécurité qui sert les intérêts des Occidentaux et qui pourrit littéralement la vie de la population congolaise. La population en a marre de vivre dans ces conditions. Kinshasa a décidé d’y remédier coute que coute. Et peu importe si ça dérange certains acteurs comme le Rwanda qui du coup, perd son emprise dans la région.