Et si cette perspective de famine sans cesse brandie par l'Occident qui accuse la Russie de prendre en otage 250 millions de tonnes de blés ukrainien à Odessa, Poutine l'a faisait capoter avec l'aide de l'Iran? Déjà en matière de coopération anti-sanction, la presse américaine maudit l'Iran d'avoir appris à la Russie comment "transborder" son pétrole et parvenir par exemple à en augmenter ses ventes et à en tirer d’énormes profits -surtout qu'il est payé en rouble- en pleine période sanctionnelle et se moquer ainsi de 6500 sanctions imposées à la Russie, l'Iran ayant une très longue et brillante expérience dans ce domaine, lui dont les exportations atteignent 2.5 millions de barils par mois.
Confrontée aux sanctions occidentales, la Russie envisage de mettre en place de nouveaux corridors pour le transport international des marchandises, d’après Daily Mail. Au fait, lors d’une interview avec Interfax, le ministre russe des Transports, Vitaly Sauliev, a déclaré que les sanctions occidentales ont poussé Moscou à mettre en place de nouveaux corridors logistiques tels que le corridor de transport international Nord-Sud qui passe par l’Iran qui relie l’Inde l’Afghanistan, la République d’Azerbaïdjan, la Russie, l’Asie centrale et l’Europe. La Russie envisage d'envoyer des marchandises à l'Iran, via la République d'Azerbaïdjan et la mer Caspienne comme itinéraires alternatifs, dit le ministre, toujours cité par le journal.
Ayant récemment évoqué la saisie d'environ 80 avions russes à l'étranger en raison des sanctions, le ministre russe des Transports a affirmé que « les responsables russes sont à la recherche d’une solution à ce problème, en s'appuyant sur l'expérience de l'Iran, qui fait face aux sanctions depuis des décennies. La poursuite des vols et la fourniture de pièces détachées pour avions sont des solutions possibles que l'Iran nous a conseillés».
Même son de cloche du côté du secrétaire adjoint du Conseil de sécurité nationale russe, Dmitri Medvedev, qui a affirmé que Moscou devrait compter sur ses propres ressources internes, puisque les sanctions contre son pays pourraient durer des décennies, comme elles durent depuis decennie contre l'Iran : « L'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine n'est pas une raison pour que les pays occidentaux imposent des sanctions à la Russie. Nous savons très bien que les sanctions qui ont été imposées sont susceptibles de durer très longtemps et qu’elles n'ont rien à voir avec les opérations spéciales de la Russie en Ukraine. Il est clair que ces sanctions continueront pendant longtemps, comme c’était le cas dans le passé, y compris pendant l'ère soviétique. En d'autres termes, les sanctions sont en place depuis des décennies . C'est le même jeu que l'Occident mè,ne contre l'Iran mais là sous prétexte nucléaire», a-t-il noté.
Ceci étant, des experts se félicitent déjà de cette débouché qui tend à réaliser un vaste projet depuis longtemps exploré, le corridor nord-sud! Et dire que la guerre de l'Ukraine les Américains l'ont provoqué entre autres choses pour morceler la route de la soie chinoise! Dans ce contexte, le président de la Confédération des associations iraniennes de l'industrie alimentaire, Mohammad Reza Mortazavi, a annoncé que l'importation moyenne de blé vers l’Iran atteindrait 7,5 millions de tonnes grâce à ce corridor :
« Le processus d'importation de blé ne s'est pas arrêté. La société commerciale d'État (iranien) importe du blé et cette importation se poursuit à ce jour et 700 000 tonnes de blé sont importées dans le pays chaque mois ; au cours des derniers mois de l'année dernière, le montant des importations de blé par mois a d'ailleurs atteint 1 million de tonnes », a-t-il souligné.
Environ 14 à 15 millions de tonnes de céréales stockées en Ukraine doit approvisionner le monde par un moyen ou un autre, a-t-il dit, avant d’évoquer la hausse de la demande pour prévoir une hausse du prix des céréales en dépit de la poursuite de l’exportation du blé russe. Les commerçants de blé et de farine achètent en Russie et au Kazakhstan et transitent vers le Liban, l'Irak, l'Afghanistan et tout pays qui en achète ; c'est un commerce qui apporte d’importants bénéfices aux commerçants, a-t-il encore indiqué.
Selon le responsable iranien, la plus grande part du commerce du blé russe était avant les sanctions entre les mains des entreprises européennes. Or celles-ci " ont quitté la région, laissant une excellent opportunité pour les entreprises iraniennes de dominer l'entrepôt mondial de céréales.: « Les Russes ont environ 5 milliards de dollars d'importations de fromage et leurs besoins en légumes sont importants. Nous pouvons y répondre et recevoir du blé en retour », a déclaré Mortazavi, rappelant que les commerçants kazakhs veulent aussi des pommes iraniennes en très grande quantité. Qui aurait cru que la bêtise US à déclencher une quasi guerre mondiale en Europe aurait fait de l'Iran une tête de pont pour le transit céréalier du monde... Cela s'appelle la revanche de l'histoire. Surtout si on y ajoute ces yeux doux que fait l'Europe à l'Iran pour son pétrole et le gaz jusqu'ici boudé du fait des sanctions.
Le vice-ministre bulgare des Affaires étrangères, qui se trouve à Téhéran pour participer au troisième cycle de consultations Iran-Bulgarie, a rencontré Mehdi Safari, vice-ministre des Affaires étrangères chargé de la diplomatie économique, dimanche 1er juin. » Au cours de cette réunion, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères s'est déclaré satisfait de l'augmentation des échanges commerciaux entre les deux pays l'année dernière, et a considéré le transit et le transport comme l'un des avantages importants des relations entre les deux pays, qui pourraient élargir les relations bilatérales et coopération commerciale régionale. Le volume des échanges entre l'Iran et la Bulgarie a atteint 185 millions de dollars en 2021, soit une augmentation de plus de 30 % par rapport à l'année précédente.