Une fuite en avant ! La énième frappe aux missiles contre l'une des base illégale US en Syrie orientale, Connico, frappe soldée par d'énormes explosions et un bilan de pertes non annoncé, a fini par avoir raison des Yankee. Ils viennent de dispenser le nord-est de la Syrie de la loi César et des sanctions contre le pétrole de contrebande syrien ; évidemment non pas pour rendre service à Damas contre qui ils continuent de maintenir les sanctions, mais pour tenter de baliser le terrain au démembrement de la Syrie et à la création d'un Kurdistan syrien autonome à l'image de sa version kurde, avec en toile de fond le trafic de pétrole syrien vers Erbil et de là, vers la Turquie, l'Europe, voire Israël.
Sauf que ce trafic n'a plus rien de facile à cause des missiles et roquettes récurrents de la Résistance. Déjà en Irak, aucune semaine ne passe sans que la raffinerie du Holding Kar de l'homme d'affaire et agent kurde du Mossad ne soit pas prise pour cible de la Résistance. Alors une levée de la loi César est une marche arrière ou un marche en avant ? Ceux des analystes qui suivent l'état d'affaiblissement des Etats-Unis en Syrie et en Irak ou les troupes américaines sont ligotés par la Résistance optent pour la seconde perspective surtout que le nord-est syrien pourrait servir de plaque tournante à un mécanisme de contournement des sanctions US. Mais de quoi s'agit-il au juste ?
Washington autorisera certains investissements étrangers dans les zones contrôlées par les Forces démocratiques syriennes (FDS) – sans encourir de sanctions, ont annoncé mercredi les États-Unis.
Selon le site web américain South Front, le 12 mai, les États-Unis ont levé les sanctions sur les zones du nord de la Syrie où opèrent les terroristes, permettant des transactions dans plusieurs secteurs, dont l'agriculture et la finance.
« Le département du Trésor américain a délivré une licence générale autorisant les activités dans différents secteurs dans certaines parties du nord-est et du nord-ouest sans crainte de sanctions américaines », a-t-on appris de la même source.
Les activités seront désormais autorisées dans les domaines suivants : agriculture, information et télécommunications, infrastructure de réseau électrique, construction, finance, énergie propre, transport et entreposage, gestion de l'eau et des déchets, services de santé, éducation, fabrication et commerce.
La région nord-ouest d’Idlib, qui est détenue par le groupe terroriste Hayaat Tahrir al-Cham, affilié à Al-Qaïda, et la zone nord d'Afrin occupée par la Turquie, ont été exclues de la licence générale.
« Les États-Unis délivreront une licence pour faciliter les investissements étrangers dans les zones dont se sont emparées les FDS dans le nord-est de la Syrie sans être sanctionnés », a déclaré la sous-secrétaire du département d’Etat américaine Victoria Nuland le mercredi 11 mai lors d’une réunion au Maroc.
« Les États-Unis ont l'intention dans les prochains jours de délivrer une licence générale pour faciliter les activités d'investissement économique privé dans les zones libérées du joug du groupe terroriste Daech en Syrie », a-t-elle prétendu.
Les FDS soutenues par les États-Unis prennent le contrôle du territoire du nord-est de la Syrie. La province orientale, qui borde l'Irak, abrite les plus grandes réserves de pétrole de la Syrie.
Washington a imposé des sanctions sévères à Damas dans le but d'isoler le pays de la communauté internationale ; il a également injecté de l'argent dans des zones précédemment contrôlées par Daech, transformant le nord-est en terres occupées par les États-Unis.
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Selon Nuland, Washington a dépensé 45 millions de dollars dans ces zones, prétendant que les fonds sont destinés à des activités de stabilisation.
« Les États-Unis cherchent également à lever 350 millions de dollars pour des activités de "stabilisation" dans le nord-est de la Syrie », a-t-elle allégué, ajoutant que les États-Unis cherchaient un montant similaire pour l’Irak.
Un diplomate qui a longuement discuté de la question avec des responsables américains a affirmé que le permis ne s'appliquerait pas au pétrole, mais à l'agriculture et aux travaux de reconstruction.
« Ankara considère les FDS comme un groupe terroriste mais ne s'opposerait pas à la licence car elle couvre les investissements à la fois dans la zone détenue par les FDS et dans la zone détenue par les groupes qu'elle soutient », a déclaré le diplomate souhaitant garder l’anonymat.
Des élus américains républicains et démocrates ont appelé le lundi 8 juin 2020 le gouvernement américain à mettre en œuvre de manière « vigoureuse » les sanctions contre la Syrie prévues par la loi dite César. Ce texte prévoit notamment le gel de l'aide à la reconstruction et des sanctions contre le gouvernement de Damas, ou des entreprises collaborant avec celui-ci.
Selon les observateurs et les experts, les sanctions ont jusqu'à présent joué un rôle majeur dans l’intensification de la douleur et de la souffrance du peuple syrien déchiré par la guerre. En novembre 2021, le Bureau du contrôle des avoirs étrangers du Département du Trésor a modifié le règlement sur les sanctions syriennes pour étendre les autorisations accordées aux organisations non gouvernementales (ONG) de s'engager dans certaines transactions et activités.
Cette action - qui s'appuie sur les exemptions, exceptions et autorisations humanitaires de longue date du gouvernement américain dans le cadre du programme de sanctions contre la Syrie - prétend contribuer à assurer la fourniture continue de l'aide humanitaire.