Pour ceux et celles qui suivent avec patience le cours de la guerre en Ukraine, rien ne serait plus curieux que ce communiqué que le Pentagone vient d'émettre et où il disculpe la Russie de tout soupçon de la guerre biologique, chimique ou nucléaire. Et pourtant, ce fut ce même Pentagone qu'il n'y pas si longtemps accusait les troupes russes d'attaques chimiques à Boucha ou de la volonté d'en lancer, tout en mettant en doute la gestion de la centrale de Tchernobyl quand les Russes en ont pris le contrôle. Le virage est donc radical, le département américain à la Défense ayant avoué qu’aucune trace de l’utilisation par la Russie d’armes chimiques, biologiques ou nucléaires n’avait été trouvée en Ukraine.
Au 56e jour doc de l'action russe le porte-parole du Pentagone, John Kirby, vient de souligner qu’aucune trace de l’emploi par Moscou d’armements chimiques ou biologiques n’avait été découverte et il nie aussi le recours à l’arme nucléaire. Rappelons que cet aveu intervient à peine quelques heures après que le ministère russe de la Défense eut révélé ce mardi que l’Ukraine, bénéficiant du soutien occidental, avait l’intention de prendre des mesures en vue de mettre en œuvre de faux scénarios provocateurs à la veille de la Pâque.
C'est peut-être cette anticipation qui aurait fait reculer le Pentagone. D'ailleurs en termes de reculade, le porte-parole Kirby en a fait un autre, concernant la personne même de Biden qui s'était dit aux journalistes bien prêt à se rendre en Ukraine, une perspective que Kirby a écarté d'emblée.
" Malgré l’appel du président ukrainien à la visite de son homologue américain Joe Biden à Kiev, le voyage en Ukraine ne figure pas à l’agenda du président américain, a-t-il dit. Mais pourquoi alors cette marche-arrière, cette "disculpation" alors même que dans les faits, l'axe US/OTAN fait feu de tout bois, maintenant que la Russie ne s'est pas effondrée au bout de 56 jours du guerre ni militairement et encore moins économiquement, pour empêcher que la nouvelle opération russe pour prendre le contrôle de l'Est ukrainien soit un échec total?
Certains analystes tendent à y voir l'impact du naufrage de Moskova, ce navire amiral que la Russie a perdu il y a à peu près une semaine de cela, un navire avec à son bord quelques 500 marins et membre de l'équipage. Au fait les sources militaires russes ne l'ont pas trop commenté mais peu d'experts ont cru à la version avancée par les Ukrainiens et reprise par les Américains comme quoi deux missiles antinavire de type Neptun tirés depuis le port d'Odessa précédé d'une mission de reconnaissance menée par le drone Bayraktar aurait eu cette mastodonte de plusieurs milliers de tonnes de poids et un arsenal redoutable contenant le S-300 à son bord.
Avia.po dit : " Selon les données dont dispose Avia, lors de frappes contre des installations militaires des forces armées ukrainiennes, l'une de ces installations était le bureau de conception de Luch, où des travaux ont été effectués pour préparer le complexe Neptune au début de la production de masse. Jusqu'à présent, il n'y a aucune preuve fiable que le complexe ait été effectivement détruit. Cependant, selon les experts, depuis le début de l'opération spéciale militaire russe, le complexe n'a jamais été vu nulle part, bien que le rayon de son utilisation soit très limité."
Évidemment Avia et ses experts ne vont pas jusqu'à remettre radicalement en cause la version ukrainienne du naufrage de Moskova mais cela se lit entre les lignes. Est-ce une façon pour mettre cause l'US Navy, ses missiles de Harpoon dans l'attaque contre le Moskova? peut-être. Toujours est-il que certaines informations faisant état d'autres pistes vient de s'ajouter à ces débat. En janvier 2021, le méga navire ravitailleur et porte-hélicoptères iranien Kharg d’une capacité de déplacement de plus 33 000 tonnes à pleine charge pour une longueur de 207 mètres a fait naufrage dans des conditions similitaires à savoir des suites d'une explosion et d'un incendie ou l'inverse. A l'époque certaines sources n'ont pas écarté un ciblage à l'EMP vu que l'enquête n'avait conclu ni sur l'attaque aux missiles ni sur un feu accidentel, les système d'extinction de feu état eux aussi en bon état.
Le Moskova a-t-il coulé des suites d'un ciblage aux pulsions électromagnétiques? Possible. Toujours est-il que pour la première fois depuis ce naufrage la Russie vient d'annoncer son intention d'utiliser des armes " nouvelles" en combat.
Lors d'une récente rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, le vice-Premier ministre Yuri Borisov a annoncé de manière inattendue le développement de types d'armes uniques par des spécialistes et des concepteurs russes. Il s'agit d'armes non traditionnels qui fourniront clairement à la Russie une supériorité technique et militaire sur des adversaires potentiels.
"Il s'agit en effet d'armes basées sur de nouveaux principes physiques. Borisov a en particulier parlé du développement d'armes à énergie dirigée, d'armes cinétiques, ainsi que de systèmes et de complexes robotiques. "Le nouveau programme d'armement visera à créer des types d'armes qualitativement nouveaux, y compris non traditionnels, y compris des armes à énergie dirigée, des armes cinétiques, ainsi que des systèmes de contrôle de l'intelligence artificielle et des systèmes robotiques", annonce Avia.pro
Et le site d'ajouter : " À l'heure actuelle, les travaux sur la création de telles armes sont activement en cours. Dans le même temps, il convient de noter que d'ici 2023, un nouveau programme d'armement de l'État russe sera établi. Cela signifie qu'au milieu de la décennie, ces armes pourraient bien intégrer l'armée russe. Mais d'ici là la Russie pourrait être tenté d'avoir recours à ce genre d'arme"
Est-ce une menace directe contre les auteurs du naufrage de Moskova? visiblement, une menace qui a fait ses effets vu la marche arrière du Pentagone.