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Avec la vague de sanctions occidentales qui touchent principalement les pays optant pour un monde multipolaire, les pays touchés ne devraient-ils pas s'allier pour faire reprendre l’économie mondiale en main ?
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Mali/Afrique: vers un nouveau "Swift" de la Résistance ?
Avec la vague de sanctions occidentales qui touchent principalement les pays optant pour un monde multipolaire, les pays touchés ne devraient-ils pas s'allier pour faire reprendre l’économie mondiale en main ?
Suite à la situation concernant l’Ukraine, la Russie a fait l’objet de sanctions sévères. Le Mali qui fait également l’objet de lourdes sanctions parce que le gouvernement a décidé de suivre la volonté du peuple malien, fait partie des pays qui doit se rallier à cette alliance.
Mais tout d’abord, il serait bon pour le pays de se débarrasser de la monnaie coloniale, le Franc CFA, histoire de détacher entièrement le pays de ses liens avec la banque centrale française. Et visiblement, le Mali emprunte cette voie.
Le Professeur Mamadou Koulibaly, fer de lance de la lutte contre le Franc CFA, est à Bamako. Il prendra part à l’Assemblée citoyenne des peuples d’Afrique de l’Ouest, à l’invitation de l’Union des jeunes pour la paix et la nation africaine UJPNA. On rappelle qu’il était ministre du Budget de la Côte d'Ivoire lorsque celle-ci était sous sanctions internationales en 1999 et qu’il a réussi à financer, sur fonds propres ivoiriens, un référendum et des élections présidentielles et législatives durant cette période difficile de 10 mois.
Ce qui veut dire qu’il y a des économistes très qualifiés pour pouvoir contrer un système de contournement de l’hégémonie monétaire occidentale. Effectivement, le monde ne tourne pas seulement autour du dollars américain ou de l’Euro. IL est clair que ces monnaies sont considérées comme fortes dans le monde, mais sans être économiste, il est important de rappeler que c’est aussi la quantité d’or détenue dans un pays qui fait en sorte que sa monnaie soit forte. Et pourtant, le continent africain regorge d’or, mais la monnaie est faible. Ce qui est tout de même bizarre. Tout comme le fait que la plupart des Nigériens manquent d'électricité alors que l'Uranium vient de chez eux, et que la France qui pille cet uranium ne manque pas d'électricité.
Les alliés occidentaux ont adopté une nouvelle volée de sanctions financières contre Moscou après l’opération russe en Ukraine, en planifiant samedi d'exclure de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale.
Dans une déclaration commune, la Maison Blanche a déclaré que les leaders de la Commission européenne, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Royaume-Uni, du Canada et des États-Unis étaient résolus "à continuer d'imposer des coûts à la Russie qu’ils isoleront davantage du système financier international et de nos économies". "Nous nous engageons à exclure une sélection de banques russes du système de messagerie Swift", des mesures qui seront prises "dans les jours qui viennent", a ajouté la Maison Blanche.
Samedi, le réseau interbancaire a annoncé se préparer à mettre en œuvre dans les prochains jours les nouvelles mesures ciblant des banques russes. "Nous sommes en contact avec les autorités européennes afin de savoir quelles entités seront soumises aux nouvelles mesures et nous nous préparons à nous conformer aux instructions légales", était-il indiqué dans un communiqué.
Voici quelques repères sur les fonctions de la plateforme interbancaire Swift et la portée que peut avoir cette arme financière rarement utilisée. Qu'est-ce que Swift?
Swift est l'un des plus importants réseaux de messagerie bancaire et financière fondée en 1973. La société, acronyme de Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, est basée à Bruxelles. Non coté, Swift est organisé sous forme de coopérative de banques. La société se présente comme neutre. Elle est notamment à l'origine du code BIC, qui permet d'identifier une banque via un code unique composé de 8 à 11 caractères, prenant en compte le nom de la banque, son pays d'origine, sa localisation et l'agence ayant traité l'ordre en question.
Maintenant, étant donné que beaucoup de pays africains sont touchés par un régime de sanction mis en place par l’Occident pour clairement faire payer l’affront des États souverainistes envers les occidentaux encore néo-colons, imaginez un instant si l’Afrique lance son propre système Swift, mais qu’en plus ce système Swift s’unit à un autre système Swift extra-continental, englobant la Russie, la Chine, l’Iran, et bien d’autres pays qui sont touchés par un régime de sanction.
Pourquoi le monde est-il obligé de suivre un seul et unique modèle ? Une démocratie, des droits de l’homme, un système bancaire, une monnaie pour les échanges internationaux, etc. Et tout ceci, à la sauce occidentale. Alors que l’Occident n’a rien dans ses sous-sols par rapport à l’Afrique.
Le Mali tout comme la Russie et l’Iran fait l’objet de nombreuses sanctions qui, comme l’a confirmé le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maiga, ont été mises en place seulement pour faire tomber le gouvernement malien. Et c’est exactement le seul but de ces sanctions. Mettre la pression sur le peuple, et le retourner contre son propre gouvernement. Mais cela ne fonctionne pas pour les pays dont le peuple est patriote et soutient son gouvernement comme au Mali, en Iran, au Venezuela, en Russie, etc.
Alors, pourquoi insister ? Et surtout, pourquoi continuer à mettre la pression sur les populations de la sorte ? Ce qui amène à penser alors, pourquoi faut-il suivre un système aussi défaillant, qui simplement en actionnant un levier de sanction, tout un pays devrait se trouver en difficulté ?
Depuis début janvier, ou les sanctions ont été prononcées contre le Mali, le pays s’est vu ouvrir de nombreux nouveaux partenariats qui sont beaucoup plus bénéfiques pour le Mali, que le seul partenariat qui le liait à la France, cette dernière étant la seule à prendre les décisions pour le Mali.
C’est aberrant, certes, mais c’est une réalité. Actuellement, ces sanctions n’apportent aucun résultat, mais poussent plutôt le pays à entrer dans une économie de Résistance. C’est un système qui a très bien fonctionné avec l’Iran. Et c’est d’ailleurs, l’une des nombreuses raisons qui poussent de plus en plus de pays africains à lier des partenariats avec Téhéran et Moscou. Un cercle qui s’agrandit au fur et à mesure que les pays occidentaux veulent faire danser les pays du monde sur leur propre musique. Ce qui n’est plus possible, les événements montrent justement que de moins en moins de pays adhèrent à ce genre de pratique, surtout en Afrique.
2. Les valeurs panafricaines continueront d’inspirer
À l’heure où la donne multipolaire a pris le dessus dans les affaires internationales, l’Afrique observe les événements en cours avec la plus grande des attentions. En ce sens, le panafricanisme semble sur le plan continental prendre un réel envol face aux schémas qui étaient en vigueur depuis un bon moment.
Les processus propres au monde multipolaire n’échappent pas à l’Afrique, bien au contraire. Un continent riche, mais qui jusqu’à maintenant ne pouvait pas jouir pleinement de tous les atouts existants. Une chose est sûre : les valeurs souverainistes et panafricaines ne cessent de monter en puissance. Et les « mauvais » exemples d’hier deviennent aujourd’hui de véritables sources d’inspiration.
Les cas de la Centrafrique et du Mali, longtemps considérés comme des pays qui ne peuvent pas sortir du chaos dans lequel ils ont été plongés, sont devenus aujourd’hui pour de nombreux citoyens de pays africains comme des exemples inspirants, y compris en termes de mobilisation populaire. Cette capacité à mobiliser massivement la population civile face aux interférences occidentales était d’ailleurs parfaitement illustrée non seulement en RCA et en terre malienne, mais également dans un pays comme l’Éthiopie.
Les accusations proférées par nombre « d’experts » occidentaux, ainsi que par certains de leurs supplétifs locaux à l’endroit des Africains qui se revendiquent justement du panafricanisme et de la multipolarité – quant à leur prétendue « incapacité » à comprendre les enjeux géopolitiques ne font que renforcer le rejet des populations africaines de la vision occidentale des choses.
Le monde post-occidental est effectivement une réalité. Et ce n’est pas parce que l’Occident devait à la base être écarté des processus propres à la multipolarité, mais uniquement en raison des extrêmes arrogance et hypocrisie de ceux qui continuent encore aujourd’hui à faire référence à un ordre international révolu. Voulant par la même occasion forcer l’écrasante majorité de la population terrestre à y retourner. D’où la montée des sentiments anti-occidentaux – bien qu’il soit tout de même important de préciser – non pas vis-à-vis des peuples des pays concernés, mais bel et bien à l’encontre de l’establishment politico-médiatique occidental.
Par ailleurs, les menaces, intimidations, sanctions en tout genre – ne représentent plus des instruments capables de faire chavirer les processus en cours à l’échelle mondiale. Car si effectivement le monde multipolaire s’est définitivement imposé géopolitiquement parlant, sa mise en application continue encore de monter en puissance d’un point de vue avant tout humain, et avec les éveils de conscience qui en ressortent.
L’Afrique, qui possède de riches cultures et civilisations ancestrales, cela sans oublier les ressources naturelles censées pleinement lui appartenir – devra indéniablement devenir un bloc puissant de l’architecture internationale actuelle, avec tout ce que cela implique. L’Occident, qui ne veut pas voir des nations africaines fortes, stables et prospères, ne fait en réalité que répéter ce qu’il ne souhaite guère pour d’autres pays du monde, qu’ils soient puissants ou moins puissants.
Source : Observateur continental
3. Ukraine/Frontière: le blanc passe, mais pas un noir ?
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Le géopoliticien Luc Michel partage son avis.