Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
Bénin: prochaine cible de l'axe US-OTAN
Parallèlement à ce qui se passe au Burkina, où le chef des putschistes burkinabè, le lieutenant colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, continue à réformer « ses forces armées », on constate une montée en puissance de la violence sur les frontières burkinabés et plus particulièrement au Bénin.
Il semblerait que les réformes engagées par le chef des putschistes au Burkina qu’on appelle désormais le président du mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, n’ont pas trop réussi à assurer la sécurité.
Toute la semaine alors que l’armée burkinabé subissait des réformes, les terroristes semblait se masser sur les frontières avec le Bénin, sinon comment comprendre que ces attaques au Bénin interviennent quelques jours après le coup d’état au Burkina?
Le coup d’état au Burkina qui n’a pas été punit comme celui du Mali par la CEDEAO a-t-il un quelconque lien avec cette apparition jusqu’ici inouï du terrorisme dans le nord du Bénin ?
Mardi 8 février, six membres des forces de l’ordre béninoises ont trouvé la mort lors d’une embuscade dans un parc naturel transfrontalier géré par le Bénin, le Burkina Faso et le Niger, a annoncé mercredi African Parks, une ONG de défense de l’environnement.
Selon African Parks, des renforts militaires et des gardes forestiers supplémentaires ont été déployés dans le secteur. Une récente série de raids frontaliers dans les pays situés au sud du Sahel a confirmé les soupçons selon lesquels les groupes terroristes de la région cherchent à progresser vers la côte.
L’armée béninoise a renforcé sa présence dans le nord du pays après les deux premières attaques terroristes officiellement reconnues à la fin de l’année 2021. En janvier, deux soldats béninois ont été tués lorsque leur véhicule a été victime d’une attaque à la bombe artisanale dans le département de l’Atakora, dans le nord du pays.
Plusieurs personnes ont également trouvé la mort, samedi dernier, suite à des affrontements, à Monkpa dans la commune de Savalou au centre du Bénin, entre les populations locales et des membres d’une église.
Mais il faut dire que le coup d’état au Burkina n’est pas le seul événement en lien avec les déstabilisations au Bénin.
Depuis que les tensions se sont multipliées entre la France et le Mali, la France songe à un retrait ou plutôt une fuite de ce pays sahélien, mais ce n’est pas pour autant que la France quitterait l’Afrique ou encore le Sahel.
Voyons ce qu’en dit un article très significatif du site Ouest-France à ce sujet : « Quitter le Mali et rester au Sahel impliquera malgré tout une autre hyper-opération logistique qui verra le rapatriement vers la métropole du matériel devenu redondant ou obsolète. Certes, comme le précise l’État-Major des Armées, un pont aérien massif (d’où des affrètements d’avions civils tout aussi massifs) permettra de faire sortir du théâtre un certain volume d’équipement. Mais on ne fera pas l’économie d’un transit maritime. Pour le retrait des bases du nord du Mali et l’envoi du matériel vers le hub de Gao avant son retour en France, trois ports étaient disponibles : Abidjan, Cotonou et Douala. Ces trois ports sont toujours disponibles. Mais, le futur désengagement stratégique ne sera pas facilité par l’animosité populaire au Sahel, le trajet via le Burkina Faso en particulier risquant d’être mouvementé. D’où l’hypothèse sérieuse d’un transit via le Niger puis le Bénin vers le port de Cotonou (1474 km) avec un franchissement du fleuve Niger à Malanville. »
Ce pays d’Afrique de l’Ouest est devenu une cible que les Occidentaux veulent absolument frapper pour non seulement bloquer le soulèvement de la population contre la présence française, mais également pour freiner la propagation de ce soulèvement dans les pays voisins. Car, le point faible des troupes d’occupation occidentale dans le Sahel et le comportement néocolonialiste de ses chefs États, c’est bel et bien un soulèvement des populations sahéliennes. Si les peuples s’unissent dans le Sahel et se soulèvent simultanément, il est clair que toutes les puissances occidentales réunies ne peuvent plus rien faire face à une telle vague de protestation.
Quand la Révolution iranienne s'étend jusqu'en Afrique
En cette veille du 43e anniversaire de la victoire de la Révolution iranienne, une révolution qui a été faite par le peuple et pour le peuple, force est de constater que son message plait aux Africains, ce message qu'est celui du "non" d'un peuple à la ségrégation, à la discrimination, aux ingérences étrangères, au pillage systématique de ses ressources au ligotage de sa souveraine mais surtout par la tournure que cette révolution a prise une fois sortie victorieuse des décennies de lutte intestine. Au fait la révolution islamique de l'imam Khomeiny que l'axe néocolonialiste US/OTAN/Israël s'est juré dès le début des années 79 de saper par guerre, sanction, complot, assassinant et attaque de tout genre, si elle est singulière, c'est parce qu'elle n'a pas perdu son sens ni son essence.
Entre 1979, elle a été la révolution contre la tyrannie impérialiste. En 2022, elle le demeure. Et c'est de cela qu'est né le concept de la Résistance, une résistance à la fois armée, économique et sociale face aux puissances maximalistes, les mêmes qui pillent l'Afrique en vampirisant les ressources humaines et naturelles.
En cette année 2022, les Iraniens autant révolutionnaires qu'en 79, se reconnaissent à travers les Africains, ces Maliens qui sont sur le point de mettre à la porte la force d'occupation quitte à recouvrir leurs droits souverains, ces Burkinabé que les complots ne feront jamais fléchir et qui veulent que la criminalité de l'Occident à l'égard de leur révolution Sankariste soit reconnue ou ces Nigériens dont la lutte colonialiste est une lutte de tout instant...
Cette Afrique Résistante, l'Iran révolutionnaire la salue, l'admire, la respecte lui tend la main car la lutte pour la liberté et la souveraineté des Etats, ne peut se faire solitairement. Il faudrait des ponts, des liens, des alliances qui devront se faire entre les Etats nations qui partagent les mêmes valeurs et Iraniens et Africains ont beaucoup d'affinité en ce sens. Voici un témoignage d'un Nigérian, un musulman qui nous raconte sa perception de la révolution de l'imam Khomeiny. C'est intense, profond et touchant.
Un militant politique nigérian de la faculté d'ingénierie de l'Université ATBU (Université Abubakar Tafawa Balewa) a déclaré que la révolution islamique avait presque tout révolutionné en Iran et que des réalisations remarquables avaient été atteintes dans différents domaines du pays. Le 1er février 1979, l'imam Khomeiny, le fondateur de la révolution islamique, rentre à Téhéran au milieu d'un accueil enthousiaste du peuple après quinze ans d'exil.
À l'occasion du 43e anniversaire de la victoire de la Révolution islamique iranienne, les intellectuels continuent d'exprimer leurs opinions sur les réalisations remarquables de la révolution islamique.
Tout en parlant du fondateur de la Révolution islamique, le conférencier nigérian principal, le Dr Saeed Musa Yarima, dans une interview exclusive avec Iran Press, a déclaré que la révolution islamique doit être considérée sous différents angles et que tous les domaines, y compris l'armée, l'économie, la politique et l'éducation en Iran, ont évolué depuis la victoire de la révolution islamique.
Critiquant les idées du communisme et du capitalisme, le professeur d'université au Nigeria a déclaré que ces idées ont trompé toute l'humanité jusqu'à la victoire et la formation de la révolution islamique en Iran.
Saeed Musa Yarima a souligné que l'imam Khomeiny était un grand homme et un symbole de pouvoir ; Il était également respecté par les musulmans et les non-musulmans.
Il a également évoqué les sanctions illégales imposées à l'Iran par les États-Unis. Il a dit que l'Imam Khomeiny était le symbole de la résistance, c'est pourquoi l'économie iranienne est appelée une économie résistante ; le but des sanctions est de rendre l'économie iranienne critique et de la détruire, mais les Iraniens y ont survécu et non seulement ils sont vivants mais ils font des miracles.
Quels sont les enjeux géostratégiques de la visite du chef de l’état-major français à Abidjan?
Le chef d’état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, a effectué lundi 7 février un déplacement en Côte d’Ivoire, où il s’est entretenu avec le ministre ivoirien de la Défense, Tené Birahima Ouattara. Il a également visité l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme, située à Jacqueville, à l’ouest de la capitale Abidjan, et fraîchement inaugurée. "C'est l'armée ivoirienne qui commande. Et bien sûr, nous les soutenons. On a mis des moniteurs, il y a un adjoint qui est là et qui soutient. L'objectif est d'aller vers une plus grande autonomie", a-t-il déclaré, lors d’un point presse.
Cette visite survient dans un contexte particulier, aussi bien sur le plan militaire que diplomatique. En effet, elle a été précédée par la rencontre qui s’est tenue du 1er au 4 février, à Rome, entre les chefs d’état-major des armées des pays africains ou leurs représentants, 36 au total, et le chef du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom), le général Stephen Townsend. Par ailleurs, l’Africom a annoncé dans un communiqué l’organisation de manœuvres d’opérations spéciales du 15 au 28 février, en Côte d’Ivoire, avec la participation de 400 soldats des forces spéciales. Les États africains participants sont, outre le pays d’accueil, le Cameroun, le Ghana et le Niger. Les autres comprennent le Canada, la France, les Pays-Bas, la Norvège, le Royaume-Uni et les États-Unis. C’est également en pleine crise diplomatique entre la France et le Mali que le haut gradé français s’est déplacé, deux semaines avant le débat qui aura lieu le 22 février à l'Assemblée nationale française sur "l'engagement militaire du pays au Sahel".
Comment lire ces événements à l’aune des coups d’État survenus dans plusieurs pays africains, dont certains se tournent actuellement vers la Russie et la Chine ? Y a-t-il une nouvelle configuration de la présence militaire occidentale en cours en Afrique ? Quels sont les enjeux géostratégiques probablement visés par l’alliance France-Africom dans cette région du continent ?
Selon Abdelkader Soufi, expert et chercheur en géopolitique et politiques de Défense, sollicité par Sputnik "aussi bien pour les États-Unis que pour la France et le Royaume-Uni, il s’agit de sécuriser la voie maritime, passant par le Golfe de Guinée, d’approvisionnement en hydrocarbures et en métaux stratégiques en provenance d’Afrique équatoriale et de l’Ouest, et de la région du Sahel. Le fait est que, dans l’actuel bras de fer entre Washington et ses alliés notamment au sein de l’Otan d’un côté, et l’axe eurasiatique Pékin-Moscou-Téhéran et tous les pays qui pourraient rejoindre ce bloc dans le futur -à l’instar du Pakistan- de l’autre, la voie maritime stratégique traversant le détroit de Bab el-Mandeb, sur le golfe d’Aden, qui relie la mer Méditerranée orientale à l’océan Indien, via la mer Rouge et le canal de Suez, devient très problématique pour les Occidentaux. Ceci dans un contexte inédit où la présence française, notamment militaire, est très fortement contestée et remise en cause par les populations africaines".
Bien que la France ait une présence militaire "aux Émirats arabes unis, depuis 2009, et à Djibouti, notamment depuis la confirmation, en décembre 2011, de l’accord de défense bilatéral, pour pallier toute menace contre ses intérêts dans cette zone sensible du monde, il n’en demeure pas moins que l’Armée française, notamment sa Marine, n’a pas les moyens d’y faire face seule. D’où la nécessaire aide américaine en attendant la mise sur pied d’une force militaire européenne autonome, en dehors de l’Otan qui demeure sous domination anglo-américaine, chose que les États-Unis sont encore loin de permettre", analyse l’interlocuteur de Sputnik.
Dans ce contexte, "les États-Unis ont mis au point une stratégie soigneusement étudiée pour remplacer la France au Sahel et en Afrique de l’Ouest, craignant une présence russe, chinoise et iranienne de plus en plus importante dans la région, notamment après les deux coups d'État au Mali et Burkina Faso", précise-t-il. En effet, pour lui, "à la lumière de cette nouvelle donne, l'approche américaine était claire: mettre le paquet sur la Mauritanie, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Sénégal, le Niger et le Nigeria, en faisant d’eux des partenaires de premier plan via le renforcement de groupements de forces spéciales".
Enfin, M.Soufi souligne que "les États-Unis, tout comme la France, qui voient d’un très mauvais œil la présence militaire de la Russie au Soudan, où elle s’apprête à construire une base navale à Port-Soudan au large de la mer Rouge, en République centrafricaine, au Mozambique et dernièrement au Mali, soutenu par l’Algérie, son allié stratégique au Maghreb, appréhendent sérieusement le déploiement militaire chinois et iranien sur le continent. En effet, l’implication de l’Iran au Yémen et la présence militaire chinoise à Djibouti et probablement en Guinée équatoriale, donne de sueurs froides au Pentagone qui voit un danger sur le détroit de Bab el-Mandeb et le golfe de Guinée".
"Le dernier sommet entre Vladimir Poutine et son homologue iranien, puis sa rencontre avec le Président chinois à l’occasion de l’ouverture des Jeux olympiques, présagent de beaucoup de changements majeurs dans le monde, qui commenceront à apparaître dans les quelques semaines à venir, face à un bloc occidental affaibli et désorganisé", conclut-il. "L’Afrique sera certainement au cœur des enjeux !"
Avec Sputnik