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Quels risques posent les missiles chinois montés en Arabie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane. (Photo d'illustration)

Certains médias évoquent le début d'une nouvelle course aux armements au Moyen-Orient et d’autres y voient une grande concurrence à savoir celle opposant la Chine aux États-Unis, mais quelle est la réalité ?

Au milieu des années 1980 et au moment où Téhéran et Bagdad étaient enfoncés dans une longue guerre d’usure, le dictateur irakien, Saddam Hussein, a tenté de cibler les infrastructures militaires et économiques de l'Iran avec des missiles balistiques.

Au début, c'étaient les villes proches de la frontière, qui ont été en proie de ces missiles, mais par la suite, la profondeur de l'Iran et même la capitale Téhéran ont été visées.

En représailles, l’Iran en utilisant initialement les missiles Scud-B vendus à Téhéran par l’ancien Leader libyen, Qaddafi, et ensuite ceux fournis par la Corée du Nord a pris pour cible des positions irakiennes. Une telle bataille longue et massive a amené d'autres pays du Moyen-Orient à saisir la valeur des missiles balistiques dans une grande bataille. Ainsi, chacun d'entre eux a cherché à se procurer ces missiles ou des armes du même type. L'Arabie saoudite était l'un de ces pays.

A cet effet, les Saoudiens ne pouvaient pas compter sur les Américains. L'accès aux missiles balistiques leur ouvrait la voie à les utiliser pour le lancement des armes nucléaires.

Sans surprise, les sionistes ont fait tout leur possible et usé leur lobbying pour empêcher les Saoudiens d'atteindre un tel objectif. A l’époque tout achat d'armes à l'Union soviétique constituait une ligne rouge. Par conséquent tous les regards étaient tournés vers la Chine. Les Saoudiens ont mis la main sur un missile qui a même surpris les Chinois. Il s’agissait du DF-3 dont la portée est estimée à près de 3 000 kilomètres. Bien que son niveau de précision soit faible, le missile était capable de porter des têtes lourdes autrement dit des bombes nucléaires !

Un missile pourtant pas très populaire en Chine, car il était destiné uniquement au transport des armes nucléaires. Pourtant dans les années 1980, lors des négociations secrètes Pékin- Riyad à Hongkong, les Saoudiens ont acheté 50 missiles de ce type. Il est à mentionner que jusqu'à présent, aucun document n'a été publié sur l'utilisation de ces missiles dans une vraie bataille ni dans un test et qu’ils n’ont été montrés que dans des défilés. Certains avancent cette hypothèse que les Saoudiens cherchent à acheter des armes nucléaires au Pakistan.

Les Saoudiens ont même rejeté les protestations depuis la Maison-Blanche contre l'achat de ce type de missile. Ils sont allés jusqu’à expulser l'ambassadeur américain en Arabie saoudite.

Pendant ce temps, la publication d'un rapport de CNN sur une usine de combustible solide pour missile a suscité une nouvelle controverse sur la nature du programme balistique saoudien.

Il faut également préciser que l’Arabie coopère en même temps avec d'autres pays dans le domaine des missiles balistiques dont l’Ukraine. Contrairement à la Chine, l'Ukraine coopère avec l'Arabie saoudite pour le développement de missiles balistiques à courte portée.

Le système de missile Grom est un missile balistique avec une portée de 300 kilomètres qui peut détruire des cibles avec une grande précision. La conception de ce système de missiles remonte à l'ère soviétique, et l'Ukraine n'est pas en mesure d’en terminer le développement faute de budget. Mais grâce à participation de l’Arabie, riche en pétrole, le plan doit aboutir et faire partie de l'arsenal balistique du pays. L'Arabie saoudite n'est pourtant pas le seul investisseur dans ce projet, les Émirats arabes unis s’y intéressent également.

La nouvelle controverse sur le complexe saoudien de carburant pour missiles pose désormais une sérieuse question à savoir : Est-ce que les Saoudiens se sont lancés dans une véritable course aux missiles ?

Les Saoudiens enlisés dans leur guerre yéménite ont bien saisi les capacités dissuasives et défensives des missiles balistiques. Bien que l'Arabie saoudite se soit traditionnellement concentrée sur le développement de ses capacités aériennes, mais la puissance offensive des missiles balistiques a amené Riyad à s’intéresser à investir pour cette arme.

Cependant, les Saoudiens font face à de nombreuses difficultés pour devenir une puissance balistique à part entière.

Il ne faut pas oublier que même si Riyad réalise un tel projet, il reste toujours dépendant des autres pays, car sa technologie militaire n’est pas locale, ce qui constitue une grande lacune.

Face aux grandes puissances telles la Chine et les États-Unis, il semblerait que l'Arabie saoudite, tout comme les Émirats arabes unis, aient des options limitées, et que son projet balistique connaîtra le sort d'autres plans ambitieux de ces pays avant d’être concrétisé.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV