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Zoom Afrique du 20 septembre 2021

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed

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Comme à son habitude, à la moindre contrariété, Washington a recours au régime de sanction, cette fois-ci, c’est l’Éthiopie qui est dans la ligne de mire...

Actualité en Afrique :

  • La Guinée équatoriale et le Cameroun discutent du renforcement de la coopération dans le secteur des hydrocarbures
  • Centrafrique : l’ONU retire 450 Casques bleus gabonais après des accusations d’abus sexuels
  • Côte d'Ivoire : lancement des travaux de la route côtière pour un coût de 308 milliards Fcfa
  • Restructuration des zones non loties au Burkina Faso : Plus de 882 milliards de FCFA à mobiliser

Analyses de la rédaction :

1. L'Éthiopie: nouveau membre de la Résistance ?

Comme à son habitude, à la moindre contrariété, Washington a recours au régime de sanction, cette fois-ci, c’est l’Éthiopie qui est dans la ligne de mire.

Le président américain Joe Biden a signé, vendredi 17 septembre, un décret autorisant à imposer des sanctions contre les belligérants du conflit en Éthiopie. Ce ne sont pas encore des sanctions à proprement parler, mais un dispositif permettant de les déclencher en cas d'absence de progrès sur le terrain. Dimanche, la rébellion tigréenne et le Premier ministre éthiopien lui ont répondu.

S'agissant de l'Éthiopie, visiblement, la patience américaine selon un haut responsable, se compte « en semaines et pas en mois ». Le but annoncé par Washington est, en effet, d'obtenir vite, selon cette même source, « des mesures significatives pour entamer des pourparlers en vue d'un cessez-le-feu négocié et permettre un accès humanitaire sans entrave ». Faute de quoi, les États-Unis se disent prêts à prendre des « mesures agressives », dont des sanctions contre « des dirigeants, des organisations ou des entités », pour reprendre les mots du chef de la diplomatie Anthony Blinken, donc incluant tous les belligérants : fédéraux, Amharas, Érythréens ou Tigréens.

Les premiers à réagir ont été les rebelles terroristes du TPLF. Dans un communiqué, le dirigeant du TPLF a exprimé son « appréciation pour les efforts cohérents et constructifs » des Américains. Mais manifestement, sa position n'a pas changé : il a répété son accord pour des négociations immédiates, à condition que ses adversaires reviennent à leurs positions d'avant la guerre, c'est-à-dire notamment avant la conquête de certains territoires disputés par ses ennemis.

Quant au Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, il a signé une longue lettre ouverte à Joe Biden dimanche, affirmant être incompris et calomnié, et d'avoir à faire à des forces « terroristes », il a bien précisé que l'Éthiopie « ne succomberait pas aux conséquences d'une pression conçue par des individus mécontents ».

Le nouveau dispositif donnera au département du Trésor "l'autorité nécessaire" pour imposer en temps voulu des sanctions contre le gouvernement éthiopien, le gouvernement érythréen, le Front de libération du peuple du Tigré et le gouvernement de la région de l'Amhara, selon le communiqué du président.

Faute de courber l’échine à Washington, les États-Unis sont "prêts" à sanctionner des individus ou des entités "dans les semaines" à venir, a dit le haut responsable, sans donner toutefois les noms des personnes physiques ou morales qui pourraient être visées.

Les avancées concrètes permettant d'éviter des sanctions pourraient être d'accepter une médiation de l'Union africaine (ce qui a déjà été fait mais pas concernant les rebelles du TPLF, mais concernant le barrage de la Renaissance NDLR) ou de permettre des convois humanitaires quotidiens, a-t-il été précisé dans la diplomatie américaine. "Une autre voie (que celles des sanctions) est possible", a-t-il été indiqué.

Alors que le gouvernement d’Addis Abeba envoie régulièrement de l’aide humanitaire pour la population tigréenne et un cessez-le-feu unilatéral avait même été mis en place toujours à des fins humanitaires. Mais apparemment cela ne plaît pas à Washington. Pour que cela plaisent à Washington, il faut impérativement que le gouvernement d’Addis Abeba ne fasse rien par rapport aux rebelles du TPLF mais aussi, qu’il laisse les convois humanitaires de l’ONU et des ONG occidentales faire comme bon leur semble avec un accès total sur l’entièreté du territoire éthiopien.

Comme déjà précisé précédemment dans Zoom Afrique, il est clair que si le sort des populations était si important pour Washington, il est clair qu’on aurait déjà pu voir le même type de pression contre le régime de Riyad qui a bombardé le Yémen pendant plusieurs années, lui imposant des blocus inhumains terrestre, aérien et maritime ?

Ce qui nous laisse à penser que la politique souverainiste de l’Éthiopie dérange fortement Washington, et que toutes les tentatives de créer une guerre régionale dans la Corne de l’Afrique ont été mises en échec. C’est pourquoi il y a cette guerre médiatique contre l’Éthiopie depuis plusieurs mois. Addis Abeba continue de tenir tête à Washington et ses alliés, et au pire, on a bien vu que le régime de sanction américaine était plutôt bénéfique pour les pays ciblés. Ce qui poussera l’Éthiopie à rejoindre l’axe de la Résistance.

 

2. Mali : la situation se complique pour l'axe US/France...

Au Mali, la situation se complique pour l’axe américano-français !

Une arrivée des militaires russes dans le pays, l’implication de l’Algérie, et pourquoi pas, de l’Iran, dans la stabilité du Mali commence visiblement à bousculer Paris et Washington.

Les choses deviennent assez bizarres depuis que les médias mainstream n’arrêtent pas de parler de l’arrivée des Russes au Mali.

L’évènement n’est pas encore confirmé, les dirigeants maliens et les russes gardent encore le flou dans cette affaire. Pourquoi tant de chichi pour la signature d’un accord ?

Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maiga s'est exprimé, vendredi, sur l'envoi éventuel dans le pays de mercenaires russes du groupe de sécurité Wagner sans toutefois confirmer ni démentir l’information révélée récemment par l’agence Reuters.

Le chef du gouvernement a indiqué qu'au regard de l'annonce du départ de la force Barkhane, les autorités ont engagé une réflexion sur un éventuel plan B pour pouvoir rétablir l'autorité et la souveraineté de l'État sur l'ensemble du pays.

« Vous savez après le changement du 18 août 2020 sinon bien avant, il y a des partenaires qui ont décidé de quitter les lieux pour se replier sur d'autres pays. Il y a des zones qui sont abandonnées et qu'il faut occuper aujourd'hui pour ne pas laisser la place au vide », a expliqué Choguel Maiga.

Revenant sur le devenir du pays après de départ des forces étrangères, il a déclaré « s'ils décident de quitter demain qu'est-ce qu'on fait ? On est obligé de nous interroger. Est-ce qu'il ne faut pas se préparer à avoir un plan B ? D'autant plus qu'on a vu des pays lâchés et livrés à leur sort ».

Selon le Chef du gouvernement, c'est cette réflexion qui a conduit à des débats aujourd'hui où les autorités sont accusées de vouloir changer de stratégies.

« Le président de la Transition a dit simplement à la CEDEAO qu'on ne peut plus accepter d'être interdits d'accéder à certaines zones au prétexte que ce sont des zones d'entraînement d'autres forces partenaires », a précisé Choguel Maiga ajoutant que cette situation ne peut pas continuer.

Il a en outre ajouté : « on ne peut pas nous interdire d'acheter du matériel avec un pays avec lequel on a un accord parce qu'un autre ne veut pas. On ne peut pas nous empêcher d'envoyer des gens pour être formés dans un pays donné parce qu'un autre pays ne veut pas ».

Rappelant que la mission de l'intervention des forces étrangères est de lutter contre le terrorisme et d'aider l'État malien à rétablir son autorité sur l'ensemble du territoire, Maiga a regretté que le terrorisme se soit étendu et l'autorité et la souveraineté de l'État ne soient toujours pas restaurées.

« Au regard de toutes ces situations, nous estimons qu'il faut qu'on ait la possibilité de regarder vers d'autres horizons, qu'on élargisse les possibilités de coopération pour maîtriser notre défense nationale. Ce n'est pas plus compliqué que ça naturellement tout ce qui est changement est difficile à accepter, mais il n'y a rien d'autre derrière », a déclaré le chef du gouvernement malien.

La direction de l'information et des relations publiques de l'armée a affirmé que le Mali n'a encore signé aucun accord avec la société russe en question. D’un autre côté, la ministre française des Armées a également tenté de mettre cette nouvelle dans le sac des rumeurs. Mais l’affaire est bien trop grosse pour n’être qu’une rumeur. Est-ce un recul de la part des dirigeants maliens ou est-ce que les différentes menaces et les chantages en tout genre de Paris et de Washington contre Bamako ont porté leur fruit ?

Visiblement, nous devons encore attendre pour obtenir plus de réponses.

En tout cas, ce qui est sûr, c’est que les Maliens ne veulent plus de la présence occidentale sur leur terre et même sur le continent. Les Africains en ont marre de la mascarade néocolonialiste qui n’a pour but que de tuer les Africains, de rejouer la conférence de Berlin et de piller impunément l’Afrique. Les populations ne sont plus du tout décidées de se laisser faire. Et le vrai pouvoir est entre leurs mains.

 

3. Les coups d'État deviennent légitimes en Afrique ?

Ces derniers mois, on a pu constater que plusieurs coups d'État ont eu lieu en Afrique, avec en dernier lieu, en Guinée Conakry où les forces spéciales guinéennes, conduit par le commandant Doumbouya, qui a, à plusieurs reprises, prêté allégeance aux États-Unis, ont renversé le président Alpha Condé. 

Est-ce que les coups d'État en Afrique deviennent légitimes ? Analyse du géopoliticien Luc Michel.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV