Dépourvue d’équipements de défense aérienne efficaces, saignée par un accord d’armements de 100 milliards de dollars avec les États-Unis de Donald Trump, l’Arabie saoudite, dont les installations vitales sont devenues des cibles faciles pour l’armée yéménite, frappe à la porte de la Russie afin qu’elle puisse combler le vide en matière d’armements en achetant des systèmes de défense aérienne y compris S-400. Compte tenu des relations agitées entre les États-Unis et la Russie, si un accord en matière d’armement était conclu entre l’Arabie saoudite et la Russie dans un proche avenir, il serait possible que l’Amérique de Biden intervienne pour le mener à l'échec, et ce d'autant plus la politique rusée s’est avérée efficace en enflamment les relations diplomatiques entre des pays au profit des intérêts américains comme en témoigne le cas de la crise des sous-marins entre la France et l’Australie dont les graines ont été semées par les États-Unis.
Après que les États-Unis ont commencé à faire retirer leurs systèmes antimissiles d’Arabie saoudite, Riyad s’est tourné vers la Russie pour négocier l’achat d’armes russes, y compris les systèmes de défense aérienne comme S-400.
« L’Arabie saoudite se tournera vers la Russie comme la seule alternative logique pour remplacer les systèmes de missiles THAAD et Patriot par le système de défense antiaérienne et antimissile S-400 russe », rapporte le journal Al-Arab.
Alireza Taghavinia, un analyste politique, se penchant dans un article sur les raisons pour lesquelles Riyad se rapproche de Moscou a fait part de l’avenir des relations entre l’Arabie saoudite et les États-Unis.
Se référant au récent accord militaire signé entre l’Arabie saoudite et la Russie, Alireza Taghavinia y voit la prise de position de l’Arabie saoudite vis-à-vis du changement fondamental des politiques américaines dans la région en particulier à l’encontre de l’Arabie saoudite.
Cela fait environ deux ans que le pays a demandé l’adhésion permanente à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), ce qui n’a pas encore été approuvé. À cet égard, l’Arabie saoudite a participé en tant que partenaire de dialogue au récent sommet de l’OCS tenu vendredi 17 septembre à Douchanbé, capitale tadjike.
Il est à noter que l’adhésion de nouveau pays à l’OCS est soumise au vote affirmatif de tous les pays membres. Par conséquent, un seul vote négatif suffira à empêcher l’Arabie saoudite d’adhérer au groupement.
L’Arabie saoudite et l’Égypte insistent pour rejoindre l’OCS, alors qu’elles comptent parmi des alliées des États-Unis et au cours des dernières décennies ils ont reçu les armes made in USA les plus avancées, ce qui soulève des questions sur la cause de l’insistance des deux pays.
La raison en est que l’Arabie saoudite est convaincue que la Maison-Blanche est contrainte de réduire sa présence en Asie de l’Ouest et dans le golfe Persique. Par conséquent, les autorités saoudiennes ne peuvent plus compter sur le soutien américain pour assurer leur sécurité. C’est pourquoi ils font maintenant de leur mieux pour se rapprocher des pays puissants de l’Est.
D’une part, Washington tentera probablement de bloquer l’accord Riyad-Moscou, ce qui pourrait pousser l’Arabie saoudite à tirer profit de la présence des bases américaines dans le pays comme un levier de pression contre les États-Unis.
D’autre part, l’une des conditions d’adhésion à l’OCS est de ne pas permettre aux États-Unis et aux États membres de l’OTAN d’établir une base militaire sur leur territoire.
En conséquence, l’Arabie saoudite sera confrontée à de sérieux obstacles pour rejoindre l’OCS et profiter de ses avantages, notamment la nécessité de se séparer du bloc occidental, en particulier des États-Unis, de démanteler ses bases militaires et d’obtenir le consentement de l’Iran pour ne pas apposer son veto aux Saoudiens.
Compte tenu des développements dans la région et des récentes positions saoudiennes, on peut conclure que le changement de politique des États-Unis envers l’Arabie saoudite a conduit les responsables saoudiens à se rendre compte que les États-Unis ne méritent pas qu’on leur fasse confiance. C’est la raison pour laquelle ils n’ont d’autre choix que de reconsidérer leurs politiques.