Le ferme soutien de la Chine à la position de l'Iran dans les négociations sur la levée des sanctions et la relance de l’accord nucléaire iranien prennent les Américains au dépourvu. En effet, l'Iran a approfondi ses relations avec les pays de la région comme la Chine et amélioré son potentiel économique et d'expansion malgré le régime de sanctions auquel il est soumis.
Dans un message à l'occasion du 100e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois, le ministre des Affaires étrangères de la République islamique d'Iran, Mohammad Javad Zarif, a exprimé l'espoir que les relations entre Téhéran et Pékin se développent davantage.
« A l'occasion du 100e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois, je tiens à exprimer mes plus chaleureuses félicitations au parti pour ses remarquables acquis », a-t-il écrit sur Twitter.
Soulignant que ces cent ans se sont écoulés avec fierté et prospérité, M. Zarif a ajouté : « J'espère que sous la direction du Parti communiste chinois, ce pays deviendra plus autonome et que les relations entre l'Iran et la Chine se développeront encore plus qu'auparavant. »
Parallèlement au message de Zarif, le ferme soutien de la Chine à la position de l'Iran dans les négociations sur la levée des sanctions et la relance de l’accord nucléaire iranien a vivement surpris et déconcerté la partie américaine.
Alors que les pourparlers de Vienne semblent dans l'impasse et que contrairement aux attentes du gouvernement de Hassan Rohani, les sanctions n'ont pas été levées au cours du dernier mois de sa présidence, Pékin a affiché une position claire en faveur de l'Iran.
Gang Shuang, le représentant permanent adjoint de la République populaire de Chine auprès des Nations unies, a déclaré que le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire iranien avait exacerbé la méfiance entre Washington et Téhéran. Il a souligné que la demande de l'Iran d'une garantie des États-Unis de ne pas se retirer de l’accord nucléaire iranien était tout à fait compréhensible.
« La communauté internationale a appelé à plusieurs reprises les États-Unis à lever les sanctions contre l'Iran, et le secrétaire général de l'ONU a souligné dans un récent rapport la nécessité de lever les sanctions américaines contre l'Iran. Nous espérons que les États-Unis tiendront compte de toutes ces revendications », a-t-il poursuivi.
Au début de son discours, le haut diplomate chinois a également évoqué les exigences importantes de la Chine dans son interaction avec les États-Unis pour s'opposer à l'unilatéralisme de Donald Trump. Il a déclaré: « Les États-Unis se sont retirés unilatéralement de PGAC et c'est à eux de faire le premier pas pour revenir à cet accord sans conditions préalables. Après quoi, l'Iran remplira tous ses engagements. Dans le cadre du PGAC, les États-Unis ont déclaré à plusieurs reprises qu'ils étaient revenus au multilatéralisme, mais ils doivent faire plus pour y parvenir. C'est un vrai test pour les Etats-Unis qui déterminera s'ils sont vraiment revenus ou pas au multilatéralisme. Les questions liées au programme balistique et spatial de l'Iran ne devraient pas être incluses dans les négociations de Vienne car cela complique le processus en cours. »
Le site Web de la Commission des relations économiques et sécuritaires américano-chinoises exprimant son inquiétude quant à divers aspects de l'expansion de la coopération entre l'Iran et la Chine rapporte qu'« auparavant les relations sino-iraniennes s’inscrivaient dans le cadre d'une coopération pragmatique limitée, mais ces dernières années elles se sont transformées en un partenariat stratégique qui est en contradiction avec le système international dirigé par les États-Unis ».
Le rapport poursuit : « Les actions prétendument déstabilisatrices du gouvernement iranien au Moyen-Orient défient et compliquent également les efforts des États-Unis pour se concentrer sur l'Indo-Pacifique. L'Iran, pour sa part, considère la Chine comme l’une de ses portes d'entrée économique et un soutien diplomatique contre la pression américaine. La signature d'un pacte stratégique de 25 ans en mars 2021 est le dernier signe de la volonté des deux parties vers une coopération plus étroite.
L'un des facteurs limitant la coopération de la Chine avec l'Iran pourrait être la crainte du gouvernement chinois de la perspective d'un éventuelle conflit militaire entre l'Iran et les États-Unis. Tout conflit avec l'Iran pourrait déstabiliser les marchés énergétiques dépendants de la Chine. »
Alors que selon ce rapport, Pékin pourrait bénéficier également de l'effet stabilisateur de la présence militaire américaine dans la région, lui permettant de se déplacer librement dans la région, il faut bien noter que le bilan de l'Amérique dans le monde montre qu'elle n'a jamais recherché une interaction gagnant-gagnant avec les autres nations et s'efforce toujours de créer un système unipolaire et vaniteux à la réalisation duquel il n'hésite même pas à détruire des pays, à renverser des gouvernements et à soutenir le terrorisme.
Autrement dit, il y a une crise partout où vont les États-Unis comme en témoignent les néfastes conséquences de la présence américaine en Irak ou en Afghanistan.
Sans évoquer la position cruciale économique, politique, et militaire de l’Iran dans la région, le rapport prétend que l'approfondissement des relations diplomatiques, économiques et militaires de la Chine avec les pays rivaux de l'Iran, tels que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, était un autre facteur limitant les relations sino-iraniennes.
Cependant, l'économie iranienne, contrairement à certains autres pays de la région, ne repose pas uniquement sur le pétrole. Son potentiel économique est multilatéral. En outre, sa force militaire est exemplaire et a toujours encouragé les autres pays à établir des partenariats.
Par des moyens astucieux et en contournant les sanctions américaines, la Chine a aussi continué à importer du pétrole iranien. En outre, ce qui s'est passé en 2020 n’a pas laissé les médias du monde indifférents et a suscité l'ire de Washington : la vente de l'essence au Venezuela via des petites flottes de pétroliers sans aucune dissimulation. Les cinq pétroliers Faxon, Fortune, Petunia, Forest et Clavel faisaient partie de la première flotte expédiée par l’Iran. Au total, ce sont 1,53 million de barils d'essence qui sont arrivés au Venezuela. Aucun de ces pétroliers n'avait désactivé son système de localisation, contrairement aux procédures habituelles d'exportation de pétrole et de produits pétroliers sous le régime de sanctions.
Autre point souligné : en matière de défense, la Chine soutient depuis des décennies le programme balistique iranien.