Un méga débarquement de troupes US aux portes d'Alger alors même le couple Biden-Austin font savoir par presse "sioniste" interposée que la politique US au Sahara occidental reste la même et qu'en d'autres, le but de préserver un maximum de tension entre le Maroc et l'Algérie. "L’administration Biden ne reviendrait pas sur la reconnaissance par le président Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, du moins pour le moment », écrit le journal américain en ligne Axios qui cite « deux sources proches de l’appel » téléphonique échangé vendredi entre Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères et Antony J. Blinken, secrétaire d’Etat américain.
Dans le jargon journalistique, « proches de » signifie des personnes directement impliquées dans le dossier, ou bien des sources autorisées qui ne veulent pas être citées. Cette citation non officielle, de la part d’un journal habitué des scoops sur l’administration américaine, est cohérent avec les faits puisque Biden ou Trump, cela revient au même, il s'agit pour les Etats-Unis de créer un foyer de tension propre à déboucher sur une escalade militaire.
En effet, alors même que la "normalisation" perd totalement son sens dans la région du golfe Persique, face à un axe de la Résistance qui a carrément encerclé Israël, au sol, en mer et même dans le ciel au point de pousser Riyad à chercher à reprendre langue avec l'Iran, cette même normalisation a servi l'entité sioniste à déployer ses forces non loin des frontières algériennes, quitte à baliser le terrain au conflit futur. Le consulat américain à Dakhla restera donc là où il est, le plan américain consistant à multiplier les zones de guerre au Sahel, à les étendre au besoin au Maghreb dans le stricte objectif d'apprivoiser les récalcitrants".
C'est pour atteindre cet objectif que plus de 740 soldats de la Garde nationale de Géorgie (USA) participeront à l'exercice African Lion. Une partie des exercices se dérouleront à Tan-Tan. Les préparatifs de l’exercice militaire African Lion se poursuivent d'ailleurs. Des engins de la Garde américaine de Géorgie ont été transportés, le 28 avril 2021, à destination du Maroc, pour leur utilisation lors de l’exercice prévu du 7 au 18 juin prochain. Cette Garde nationale de Géorgie est aussi doté d'une milice aérienne qui devra être particulièrement active au cours de cette manœuvre.
More than 740 U.S. Army Soldiers from the Georgia Army National Guard will participate in training exercise African Lion 21 in the country of Morocco June 7-18. pic.twitter.com/9TbLYiIbQ9
— GA National Guard (@GeorgiaGuard) April 27, 2021
Et puis au total, environ 4.000 militaires américains vont rejoindre ces 700 soldats et 5.000 autres membres des forces armées marocaines, tunisiennes, sénégalaises et des participants des forces armées de l’Italie, de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas, ainsi que des observateurs militaires de plus d’une douzaine de pays dans un exercice qui a parfaitement l'allure d'un débarquement.
Les unités de la Garde nationale de Géorgie comprennent le quartier général basé à Fort Benning, 648e Brigade d’amélioration des manœuvres; la 420th Signal Company, le 1er Bataillon basé à Elberton, le 1er bataillon basé à Forsyth, le 121e régiment d’infanterie et la 48e équipe de combat de la brigade d’infanterie. Les opérations seront donc aérienne, et terrestre. Pire, cette Garde nationale de Géorgie qui aura sans cesse les yeux tournés vers les frontières terrestres et aériennes de l'Algérie, devra commander des soldats des armées marocaine et tunisienne au cours de l’exercice. Ou ce qui revient au même, elle devra apprendre aux Maghrébins comment faire la guerre aux Maghrébin. Car dans cet espace nord africain, il n'y a plus aucune partie à part l'Algérie qui ne soit soumise.
A quoi s'exercera cette Task Force? Les manœuvres comprennent l’exploitation de poste de commandement tactique, la conduite de voies d’exercice d’entraînement situationnel, la conduite d’exercices d’entraînement sur le terrain et la qualification de table de tir indirect. Elles se termineront par un exercice combiné et conjoint de tir réel, ce qui devra boucler le boucle. Le message est bien clair : l'US Army est prêt à envahir le Sahara s'il le faut. Mais l'Algérie est-elle surprise?
Pas vraiment. Bien avant l'annonce de cet manœuvre, l'ANP a effectué le 10 avril un exercice tactique d’ampleur sous le slogan évocateur: «une frappe préventive dans la profondeur d’un territoire ennemi». L’exercice, le deuxième du genre au cours du mois a été effectué au niveau du polygone central de l’air à Hassi Bahbah dans la wilaya de Djelfa.
La manœuvre a été supervisée par le général-major Mohamed Laraba, commandant des Forces aériennes, avec la participation de différents types d’avions et d’hélicoptères. L’exercice, qui s’est déroulé simultanément à Mecheria, Reggane et Tamanrasset, entre dans le cadre du programme de préparation au combat au titre de 2020-21, notamment la disponibilité opérationnelle des militaires algériens déployés le long des frontières. Bref toute tentative d'infiltration au sol sera heurtée à une riposte terrestre et aérienne, ce dont devrait se souvenir la Garde nationale de Géorgie qui projette de centraliser sa démonstration de force sur la composante terrestre.
Au cours de la manouvre, le chef d'état-major algérien a exhorté les militaires dans cette zone à « consentir davantage d’efforts dévoués, afin de contrecarrer et avorter toute tentative susceptible de menacer l’intégrité territoriale de notre pays et porter atteinte à sa souveraineté nationale, sachant que les évènements et évolutions successifs que connaît notre environnement géographique, ainsi que tout ce qui se passe à proximité de nos vastes frontières nationales, constituent un motif fondamental pour redoubler de vigilance et accroître la prudence ».
C'est dire que les Algériens se tiennent prêts : les ingérences occidentales au Sahel, celles au Tchad et en Libye ou encore la "sionisation" de l'armée marocaine ne leur échappent pas ni non plus cette simulation de la conquête du Sahara auquel veut jouer Afican Lion.
