Miller, le ministre US de la Défense s'est voulu le plus sobre possible mais la mesure est si lourde en sens qu'aucune tournure langagière, aussi habile soit-elle, ne saurait la maquiller : Alors même que tous les données de renseignement donnent la "riposte de l'axe de la Résistance "à l'assassinant de Soleimani pour être imminente, l'USS Nimitiz se barre !
D'aucuns diraient que ce porte avion US depuis qu'il se trouve dans la région n'a fait que d'évacuer de soldats - tantôt d'Afghanistan tantôt de Somali) au lieu de s'atteler aux affaires de guerre, n'empêche que les Américains avaient fait un tas d'une présence navale que tous les experts militaires qualifiaient plutôt de "fardeaux" si une guerre venait à éclater contre l'Iran. Au fait, sans l'USS Nimitz dans la région, région qu'il quitte avec ses 61 avions à bord et ses destroyers et corvettes d'escorte, les B-52 US, là encore largement mis à profit médiatique ces derniers jours, ne serviraient pas à grand chose, même si ces vieux appareils nés dans les années 50 continuent à roder sur les frontières syro irakiennes, dans le ciel du golfe Persique ou ailleurs.
Pour plus d'un chroniquer militaire occidental, le retrait de Nimitz s'avère gênant puisque a décision a été prise un jour après que des bombardiers B-52 de l'armée de l'air américaine eurent volé sans escale depuis les États-Unis vers le golfe Persique, laissant entendre qu'une campagne de bombardement contre les sites nucléaires iranien étaient pour pas plus tard que d'ici quelques jours. Surtout que pendant les jours qui ont précédé le retrait du navire de guerre, des officiers militaires américains anonymes se succédaient pour affirmer aux journalistes que les États-Unis avaient détecté des signes indiquant que l'Iran s'était préparé à d'éventuelles attaques contre des cibles américaines ou alliées en Irak ou ailleurs au Moyen-Orient et que par conséquent, l'USS Nimitz devrait foncer droit vers le détroit d'Hormuz où l'USS Georgia, sous marin nucléaire doté de ses 105 Tomahawk attendait de pieds ferme.
Mais l'USS Nimitz a rebroussé le chemin avant et surtout parce que dans tout clash à avenir, il n'a aucune chance face à l'Iran. Certes c'est une mastodonte de la mer comme aiment à le décrire la presse US, mais une mastodonte au pied d'argile : en août 2020, sa réplique que les Iraniens ont conçu depuis des années pour besoin d'exercices militaires, ramené depuis Bandar Abas sur les lieux de l'exercice Grand Prophète 14 a été visé et coulé sous les caméras des satellites américaines et ce, de la la manière la plus proche des circonstances de guerre qui soit, les Iraniens n'ayant pas trop de gout pour des scènes hollywoodiens.
Mais l'USS Nimitz parti, il reste l'USS Geaorgia, diraient les chroniqueurs militaires. Mais là encore il y a des réserves à formuler : cet après midi soit à la veille du premier anniversaire de l'assassinant du général Soleimani à l'aéroport de Bagdad, le commandant en chef du CGRI, le général de brigade Salami s'est rendu sur l’île stratégique iranienne de Bou Moussa qui avec la Grande et la Petite Tombe constituent un rempart insulaire face à toute action ennemie. Il a inspecté les unités de la DCA et les unités balistiques sur place.
"L'Iran a prouvé dans l'acte et la parole que tout frappe ennemi, il la riposterait de façon décisive, irrévocable et forte. Aucune menace ni agression qui se dirigent contre nous, n'échappe à notre réponse et là à Bou Mossa, le monde entier est témoin d'une partie de larges capacités marines du CGRI. Ces capacités s'étendent à sub-surface faisant de l'Iran une puissance sous marine aussi bien en termes d'interception que d'attaque. Et puis l'Iran, on le sait bien, dispose des milliers de mines marines d'une extraordinaire capacités. Il y a aussi des bombes intelligentes à bord nos drones marines ou nos hélicoptères et avions. Et tout ceci, on l'a conçu spécifiquement pour détruire les objectifs au fond de la mer. "
L'absence d'une ouverture visible sur la coque et la petite taille du sous-marin indiquait lors de la cérémonie de son dévoilement en mai qu’il s’agit d’un UUV. Dans le détroit d'Hormuz et le golfe Persique, l'Iran a juste besoin de ce genre de submersibles vu l’étroitesse des lieux. C’est un excellent levier dont se dote le CGRI en cas de confrontation avec les navires US de surface mais de sub-surface. Surtout si "Ya Mahdi" soit doté de torpille supersonique Hoot ou reconverti en un plate-forme kamikaze pour réserver aux navires américains des surprises "bien profondes".