A l’approche de la fin du mandat du président américain, la mission secrète du navire de guerre de l’US Navy au large de l'Afrique de l'Ouest a pour objectif d’empêcher un prisonnier de s’échapper, celui-ci étant accusé d'avoir aidé le gouvernement Maduro à contourner les sanctions américaines contre le Venezuela.
L’histoire du croiseur l'USS San Jacinto illustre l’animosité de l’administration Trump envers le Venezuela, mettant en scène comment la purge postélectorale des principaux dirigeants du Pentagone ébranle l’armée, a écrit le New York Times dans son numéro paru le 22 décembre. Au cours du mois dernier, le croiseur San Jacinto avait quitté le Cap-Vert, État insulaire d'Afrique de l’Ouest, pour effectuer une mission secrète visant à aider à porter un coup dur au président Nicolas Maduro au Venezuela, adversaire avoué de l’administration Trump.
La mission a été lancée début juin, quand Alex Saab, un homme d'affaires colombien largement considéré comme l'architecte des accords économiques du gouvernement Maduro, a été arrêté au Cap-Vert.
Condamnant l'arrestation, Jorge Arreaza, ministre des Affaires étrangères du Venezuela l'a qualifiée de « violation du droit et des normes internationales » et a déclaré que le gouvernement vénézuélien ferait tout son possible pour protéger « les droits humains d'Alex Saab ».
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L’arrivée furtive du navire de guerre américain qui a suivi a coïncidé avec le limogeage par le président Trump du secrétaire à la Défense Mark T. Esper début novembre. Pendant des mois, M. Esper avait repoussé les demandes des départements d'État et de Justice de déployer un navire de la marine au Cap-Vert pour dissuader le Venezuela d’éloigner Saab de l’île, arguant que l'envoi de la marine constituait un abus de la puissance militaire américaine.
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Dans les derniers jours du mandat de Donald Trump, l'histoire du San Jacinto et de sa mission improbable d'un mois illustre ce que les critiques disent être l'utilisation capricieuse par l'administration américaine des forces armées - déployant un jour des troupes à la frontière sud-ouest, en tirant brusquement le lendemain du nord-est de la Syrie.
New York Times de conclure : l’affaire de Saab est le dernier rebondissement dans la relation tendue entre les États-Unis et le Venezuela. En 2017, Trump a déclaré qu'il n'exclurait pas une «option militaire» pour confronter le Venezuela. En 2018, l'administration Trump a tenu des réunions secrètes avec des officiers militaires rebelles du Venezuela pour discuter en vain de leurs projets de renversement du président Maduro.