Cet ex-chef du Mossad qui avoue avoir reçu des "coups douloureux et précis de l'Iran", sans oser l'avouer par crainte que les Israéliens ne perdent pas le peu de sommeil qu'il leur reste encore, sait sans doute à quoi riment ces changements précipités à la tête de l'appareil du renseignement sioniste. Depuis le 27 novembre, date de l'assassinat du physicien nucléaire en chef iranien, Fakhrizadeh, assassinant commis près de Téhéran par des voies peu habituelles, le clivage Netanyahu-Gantz ne cesse de s'amplifier, la perspective d'une riposte iranienne pesant extrêmement lourde sur la scène intérieure sioniste. Cette perspective aurait même mis sens dessus dessous tout appareil de renseignement israélien qui subit de toutes parts des "coups d'origines invisibles".
Selon la presse sioniste, la posture à adopter à l’égard de l’Iran est à l’origine de tensions croissantes entre le Mossad et le service de renseignement militaire israélien, Aman, alors que tous deux scrutent avec attention l’arrivée prochaine de Joe Biden à Washington. Conscient de l’inclination de la prochaine administration américaine pour de possibles négociation avec l'Iran, le chef d'Aman, Tamir Hayman, préconise un soutien à cette politique, à l'opposé de ""D"".
D qui issu du département des opérations du Mossad, restera probablement enclin à suivre la ligne actuelle, quitte à s'opposer à une armée sioniste qui "se croit la cible favorite des opérations de riposte de l'axe de la Résistance" et de l'Iran et qui en a déjà fait les frais en Syrie, au Liban et à Gaza et ailleurs. Ces dissensions interviennent alors que la récente visite de Benjamin Netanyahu en Arabie saoudite, gardée secrète mais rapidement éventée, a déjà soulevé les foudres de l’armée israélienne dirigée par Aviv Kochavi, chef des renseignements militaires de 2010 à 2014. Aussi, le schisme est total entre Aman et Mossad et partant entre Armée sioniste et renseignement sioniste. Belle occasion pour amplifier des opérations en plein cœur des territoires occupés et ce, sur le dos d'un appareil de renseignement totalement atomisé?
D'ors et déjà, Aman et son Unité 8200 anti-cyber attaque souffrent de ces divisions continuant à cumuler des cybercoups signé l'Iran. La cyberattaque contre la compagnie d’assurance sioniste Shirbit a divulgué les informations personnelles de milliers d'Israéliens, dont certains hauts fonctionnaires du régime occupant Qods. Selon The Jerusalem Post, des informations personnelles, notamment des numéros d’identification, des permis de conduire et des formulaires d’inscription ont été divulgués après une récente cyberattaque contre la compagnie d’assurance Shirbit. La Direction nationale du cyberespace et l’Autorité des marchés financiers ont annoncé mardi qu’elles travaillaient avec la société pour enquêter sur l’attaque présumée et que les détails de l’assurance avaient été divulgués dans le cadre de l’attaque, selon une enquête initiale.
La société aurait de nombreux clients qui travaillent dans le gouvernement, y compris le président du tribunal de district de Tel-Aviv, Gilad Noitel. Un groupe de hackers appelé Black Shadow s’est attribué le mérite de la cyberattaque, tweetant : "Une énorme cyberattaque a été menée par l’équipe Black Shadow. Il y a eu une attaque massive contre l’infrastructure réseau de Shirbit Company, qui se trouve dans la sphère économique israélienne [sic]." Le groupe a également tweeté des photos de cartes d’identité, de permis de conduire, d’e-mails et de formulaires contenant des informations privées, notamment des noms et des adresses, ainsi que des fichiers contenant des données supplémentaires. Black Shadow a affirmé que l’attaque avait causé "de graves dommages aux centres de données" et que tous les identifiants des clients et des employés avaient été piratés.
Ces derniers mois, le taux de cyberattaques contre les organisations et les entreprises israéliennes a nettement augmenté. Il y a environ un mois, l’électricité a été coupée dans de grandes parties de la Palestine occupée, y compris Qods occupée, Tel-Aviv, Haïfa, Ashdod, Orakifa, Netanya, Rahofout et certaines colonies sionistes autour de la bande de Gaza. Le régime sioniste a annoncé que des cyberattaques étaient à l’origine de la coupure d’électricité sans oublier de pointer de doigt l'Iran.