Les réactions arabes se poursuivent après l'annonce par les États-Unis de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Les Palestiniens ont condamné la décision que le Hamas a qualifiée de « péché politique ». L'Organisation de libération de la Palestine a exprimé son rejet de la mesure qui « augmenterait l'arrogance d'Israël et son déni des droits du peuple palestinien ».
En revanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est félicité d'un accord « historique », notant que des « vols directs » seraient bientôt lancés entre les deux pays. Le président égyptien Abdel Fattah El-Sissi l'a décrit comme une « étape importante » pour la région.
Cause palestinienne : l’hypocrisie à la Marocaine
Lors d'un entretien avec la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a déclaré que cette décision avait abouti à deux ans de contacts avec l'administration américaine, soit par le biais de délégations, soit par des interventions directes du roi du Maroc.
Bourita a souligné que « la reconnaissance américaine du Sahara marocain pour la première fois constitue un changement fondamental dans ce dossier ».
Il a ajouté que le bureau de liaison avec Israël, qui a été inauguré en 1994, rouvrira et le roi du Maroc a contacté directement le président palestinien Mahmoud Abbas et l'a informé de ces développements.
Il a prétendu que la consolidation de la marocanité du Sahara ne se fait pas au détriment de la cause palestinienne.
Le ministre marocain des Affaires étrangères a allégué que la reconnaissance par l'Amérique de la souveraineté du Maroc sur le Sahara n'a rien à voir avec la reprise des relations avec Israël. « Le Maroc adhère aux principes de base de la solution à deux États et de la négociation comme base pour résoudre la crise », a-t-il prétendu encore.
Colère palestinienne
Dans la bande de Gaza, le Hamas a considéré la décision de normaliser les relations entre le Maroc et Israël « un péché politique qui ne sert pas la cause palestinienne », selon le porte-parole du Mouvement.
Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a déclaré que cette décision représentait « un péché politique qui ne sert pas la cause palestinienne et encourage l'occupation à démentir et bafouer les droits de notre peuple ».
« L'occupation profite de tous les cas de normalisation pour augmenter sa dose d'agressivité envers le peuple palestinien et ses intrusions dans les colonies de peuplement », a-t-il dénoncé.
De son côté, le mouvement Jihad islamique de la Palestine (JIP) a déclaré dans un communiqué que « l'annonce de la normalisation des relations entre le Maroc et l'entité sioniste usurpatrice est un nouveau revers pour le fragile régime arabe qui cherche à consolider les piliers de son régime tyrannique à l’aide de l'Amérique et du régime israélien ».
« Ce que le régime au pouvoir au Maroc a fait, c'est trahir les principes fondamentaux de l'islam et aliéner Qods et la cause palestinienne. Le peuple marocain rejette fermement la normalisation avec le régime de Tel-Aviv, et le Maroc ne sera pas un foyer pour les Sionistes, car le peuple marocain et ses forces politiques rejetteront la normalisation et l'affronteront », précise le JIP dans son communiqué.
Le FPLP condamne la normalisation Maroc/Israël
Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a également considéré dans un communiqué la normalisation des relations du Maroc avec Israël comme « un jour noir dans l'histoire du peuple et de la nation arabe ».
Le FPLP a considéré dans un communiqué que les annonces successives de la normalisation avec l'ennemi sioniste, soulignent la nécessité de conjuguer tous les efforts patriotiques et nationaux pour affronter ces régimes et leurs trahisons d'une part, et pour protéger les droits et les objectifs de la nation palestinienne.
« L'annonce de la normalisation des relations du régime marocain avec l'ennemi sioniste n'était pas une surprise. Il était évident pour les membres clairvoyants de l’Oumma musulmane », a déclaré dans un communiqué le mouvement palestinien al-Ahrar.
Réaction d'Ansarallah
Mohammed Abdul-Salam, le porte-parole du Mouvement Ansarallah du Yémen, a également réagi à cette annonce sur son compte Twitter.
« Toute normalisation des relations entre les pays arabes de l'Ouest et de l'Est avec le régime sioniste est condamnée et rejetée, et tout gouvernement qui prétend être arabe ou musulman n'a aucune justification pour établir des relations avec l'ennemi sioniste », a-t-il réaffirmé.