Le message secret que les États-Unis viennent d'envoyer à Ansarallah et dont le Conseil politique suprême du Yémen en a révélé partiellement lundi soir le contenu, cache mal une crainte, celle de voir la Résistance yéménite mettre, une fois Maarib libérée, le cap sur Mahra où les USA veulent faire transiter le pétrole saoudien par crainte en contournement du détroit d'Hormuz et où surtout ils comptent créer un vaste complexe militaire avec la péninsule de Socotra située juste en face, et ce, pour dominer à la fois la mer Rouge, le détroit de Bab el Mandeb et le nord de l’océan Indien. Certes, la Chine possède sa base militaire à Djibouti, au large de la mer Rouge tout comme la Russie qui,elle, a pris de court le camps atlantiste tout en annonçant l'ouverture instamment sous peu de sa première base navale dans la région laquelle devrait même accueillir les navires à propulsion nucléaire. Ceci étant, c'est à Ansarallah que le géant au pied d'argile qu'est l'Amérique envoie sa lettre secrète. Pourquoi? Car, c'est la Résistance et elle seule qui frappe l'empire.
Mais que dit la lettre?
Mohammad Ali al-Houthi écrit sur sa page Twitter : « Les Américains nous ont envoyé un message par intermédiaire disant que si nous n'acceptions pas le plan de la paix au Yémen, il n'y aurait alors aucune paix et cela même si l'Arabie saoudite, elle, le voulait ». Et Houthi d'ajouter : "l'ambassadeur américain, présent aux négociations de la paix au Koweït, avait menacé que Washington détruirait le rial yéménite".
A la première lecture, rien de nouveau donc sous le soleil américain qui continue à menacer l'adversaire. Mais à bien lire, il y a un séisme dans ce message : Au bout de six ans de guerre contre la Résistance dans la mer Rouge, les États-Unis d'Amérique suppriment d'un coup de missive l'Arabie des Salmane de l'équation pour s'imposer en adversaire d'Ansarallah! Il semblerait que le Qods-2 a bien eu l'effet qu'il faut . Puisque depuis la fameuse réunion MBS-Netanyahu-Pompeo à Neom en ce fatidique 22 novembre et le tir de missile qui a frappé ce soir-là Djeddah, les événements se précipitent : Salmane a appelé la Royale Army british à la rescousse , lui demandant de faire ce que les Patriot US n'ont pu faire en six ans de guerre, à savoir la protection des sites pétroliers saoudiens. Or, d'ors et déjà, les forces de sa Majesté montrent leur extrême limite.
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Cette semaine, Ansarallah a procédé à trois attaques au drone visant le sud saoudien, Jizan, Najean et Asir et à en juger les vidéos qui parviennent des stations-service dans ces trois provinces, les trois drones d'Ansarallah ont été aussi parfaits que le missile Qods-2. De très longues queues de ces groses voitures saoudiennes auxquelles manque l'essence comme il en manque depuis six ans aux milliers de Yéménites. Autre évolution, pour la première fois depuis 2015, date à laquelle l'axe US/Israël/Riyad s'est attaqué au Yémen, la presse américaine reconnait la présence des forces spéciales de l'armée américaine, connues sous le nom de « Bérets verts » (Green Berets), ce qui cadre à merveille avec la lettre secrète US à Ansarallah.
Mais, il existe un autre aspect dans cette lettre aux dimensions régionales : la menace US contre Ansarallah qui se fait sur le dos du valet saoudien de l'Empire, reflète la crainte de voir la Résistance yéménite s'en prendre à Israël, non pas seulement à Socotra, mais bel et bien en territoires occupés. Depuis le coup de Djeddah, l'Amérique n'a plus aucun doute qu'Eilat est en ligne de mire d'Ansarallah. Le mouvement yéménite a déjà frappé Riyad, Djeddah, Khamis Mushait et Abqaiq, le cœur de l’industrie pétrolière saoudienne, il n'y aucune raison qu'en soutien à l'Iran, il n'en fasse pas autant pour Eilat.
"Une première possibilité consiste à ce que la Résistance yéménite prenne pour cible d’une attaque au missile ou au drone-missile de croisière simultanée, le port d’Eilat, situé à l’Éxtrême-Nord du golfe d’Aqaba. Cela serait une cible possible, car les missiles et les drones d’Ansarallah ont déjà atteint le port saoudien de Yanbu au nord-ouest du royaume, et le port d’Eilat n’est qu’à quelques centaines de kilomètres, c’est-à-dire qu’il est à portée de ces missiles. Une deuxième possibilité consisterait à viser les navires israéliens à l’entrée du détroit de Bab el-Mandeb, ou dans le sud de la mer Rouge, avec des missiles navals ou des vedettes rapides, comme ce qui est arrivé aux navires émiratis et saoudiens au cours de ces cinq années de guerre ou ce qui vient tout juste d'arriver à un cargo britannique au large de Mahra, estime un analyste qui ajoute :