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Comment la Turquie a vendu le mythe d'une guerre gagnée à coup de drone?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le drone turc en Ukraine. (Archives)

Au Caucase-sud, on ne cesse de parler d'un nouveau modèle de guerre que l Turquie altantiste aurait réussi à fonder : la guerre à gagner à peu de frais. Les drones Bayraktar aurait été ainsi à même de pulvériser les unités de DCA lourdement armées de conception russe de l'Arménie. Mais pourquoi la Turquie si largement présente aux côtés de Bakou aurait-elle fait le choix de ne pas recourir à sa flotte aérienne composée des F-16 entre autres? 

Le renvoi de centaines de pilotes de chasseurs F-16 par le gouvernement turc après la tentative ratée de coup d’État en 2016 aurait sérieusement affecté l’opérationnalité de l’armée de l’air de ce pays, et un recours à cette flotte face à une Arménie dotée de S-300 aurait été trop risqué, C’est ce qu’a écrit dans son article l’analyste militaire Michael Peck sur les pages du magazine américain The National Interest. 

« La formation de pilotes militaires est très coûteuse. Selon l’armée de l’air américaine, la formation d’un nouveau pilote pour piloter un avion comme le F-35 coûte 11 millions de dollars, tandis que l’expérience de plusieurs années d’un pilote vétéran n’a pas de prix », indique le journaliste.

Cependant, pour des raisons politiques, le gouvernement du président turc Recep Tayyip Erdogan « a si radicalement fait le ménage dans son armée de l’air pour se débarrasser des pilotes et des instructeurs potentiellement déloyaux que maintenant il peut à peine contrôler ses chasseurs F-16 », poursuit l’expert.

Après la tentative ratée de coup Éd’tat, le gouvernement turc a renvoyé des milliers de militaires pour des liens présumés avec le mouvement Hizmet du prédicateur islamique Fethullah Gülen, qui est considéré comme l’un des organisateurs et « inspirateur idéologique » du putsch militaire. Selon Michael Peck, quand plus de 300 pilotes turcs se sont retrouvés sans travail, les autorités ont commencé à chercher des spécialistes à l’étranger pour compenser leur déficit. Mais les États-Unis ont rejeté la demande turque d’envoyer des instructeurs de vol et d’aider leur allié de l’Otan à former de nouveaux pilotes de F-16. Puis la Turquie a demandé de l’aide au Pakistan qui possède également de tels chasseurs bombardiers américains dans son parc, « mais cela n’a pas fonctionné », affirme l’analyste, sans expliquer les raisons de l’échec des plans d’Ankara pour établir la coopération avec Islamabad.

Selon Michael Peck, le manque d’effectifs dans l’armée de l’air turque et la baisse de son potentiel opérationnel qui en découle ont poussé le commandement à prendre des mesures asymétriques sous la forme d’un achat rapide à la Russie de systèmes antiaériens S-400. Le contrat en question a été signé avec Moscou en 2017, et deux ans plus tard la Turquie a obtenu la première partie de ces systèmes de défense. Mais cet achat a permis entre autres  à Ankara de mieux comprendre la technologie russe. Cette maîtrise lui a servi lors du récent conflit du Haut-Karabakh. Les drones turcs de technologie australienne et canadienne et qu'Ankara fait monter ont largement contribué au déchifrage de la technologie russe. Pour le reste, les S-300 qu'ils ont frappés auraient été largement localisés des semaines avant le combat? 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV