Si le général de brigade Ali Mamlouk, conseiller en chef pour la sécurité nationale syrienne a jeté à la figure des émissaires personnels de Trump un "méga NON", alors que ces derniers, réduits au rang de "mendiants", étaient venus dans son bureau à Damas le supplier de mettre en liberté au moins "un des 500" ressortissants US détenus par Assad et ce en échange de l'abrogation de la Loi César, c'est que cette loi entrée en vigueur avec fracas depuis juin 2020 n'a jamais cessé d'être qu'un "pétard mouillé". Selon le journal Al-Watan, le puissant général aurait demandé à l’envoyé spécial de Trump chargé des affaires d’otages, Roger Carstens, puis à son haut responsable de la "lutte contre le terrorisme", Kash Patel, s’ils avaient un plan de retrait des forces US du territoire syrien, à commencer par la zone riche en pétrole et en gaz du nord-est de la Syrie. Ils auraient prétexté, alors ne pas avoir l’autorité nécessaire pour discuter du retrait de toutes les forces US, ce qui aurait poussé le général à dire : " Dans ce cas, pas d'échange". À quoi rime cette fermeté du général syrien alors qu'on sait la Syrie être sous sanction?
C'est qu'en Méditerranée, il se passe des choses totalement inouïe propre à effrayer les USA et leur bande, bien que les médias à leur solde fassent tout du matin au soir pour prouver le contraire : La semaine dernière, le pétrolier Samah, battant pavillon iranien, est entré en Méditerranée par le canal de Suez, chose parfaitement habituelle puisque c'est l'Iran qui alimente la Syrie en hydrocarbure au mépris total des sanctions US. Après quelques miles, le pétrolier de 300 m a cessé de donner sa position et sa destination, s'étant dirigé vers la Syrie, et pour la première fois escorté par 2 navires de la marine russe dont le destroyer Vice Admiral Kulakov. Paradoxalement, Southfront rapportait le même jour un vaste exercice de ce même destroyer contre un "hypothétique" sous-marin ennemi qui aurait tenté de barrer la route aux navires marchand en Méditerranée orientale :
" Selon le scénario des manœuvres, un navire marchand a été attaqué par un sous-marin ennemi. L’équipage du navire est chargé de trouver et de détruire un sous-marin ennemi. L'hélicoptère russe Ka-27 a décollé du navire à quelques kilomètres de la côte, près du port syrien de Baniyas. À bord du navire, il y a tout un ensemble de systèmes électroniques pour détecter les sous-marins même à de grandes profondeurs. Après avoir survolé la zone aquatique, l’hélicoptère a trouvé une cible sous-marine et a envoyé un message au capitaine de l’amiral Kulakov, qui a décidé d’attaquer le sous-marin ennemi virtuel avec des bombes marines. Il est possible que le sous-marin n'ait pas opéré seul. La tâche de tous les navires d'assemblage participant à l'opération est de surveiller la situation en profondeur et en surface, et d'établir une zone de sécurité pour le passage des navires de commerce, affirme Southfront cité par la chaîne russe de Zvezda.
De toute évidence le pétrolier iranien Samah n'aurait été guère étranger à cet "exercice naval inhabituel" de la marine russe, exercice qui piloté depuis le port de Tartous, coïncide simultanément aux appels expresses des USA à Assad pour que ce dernier accepte un deal propre à se présenter comme un trophée de guerre, maintenant que Trump a réellement peur pour sa réélection.
La Royal Navy qui s'est exercé en 2019 à une périlleuse entreprise de piraterie de mer quitte à prendre en otage le pétrolier iranien Grace 1 à Gibraltar pour empêcher que sa cargaison pétrolière atteigne la Syrie, commente en ces termes cet événement:" Le rôle joué par la Russie dans la protection de la cargaison iranienne pourrait changer les choses en Méditerranée orientale. Par le passé, des pétroliers iraniens se dirigeant vers la Syrie, ont été interceptés par la Royal Navy. Alors que le Samah s’éloignait du canal de Suez, navire russe, l’Akademik Pashin, se dirigeait depuis la côte syrienne vers le sud.
Les deux bâtiments se sont probablement rejoints le 14 octobre, puisque, le lendemain, une photo satellite les montrait ensemble, faisant route au nord, vers la Syrie. Ils étaient accompagnés de surcroît par un bâtiment de guerre, qui serait le destroyer Vice Admiral Kulakov (classe Udaloy). Au matin du 17 octobre, le Samah était ancré au large du terminal pétrolier syrien de Baniyas. En pleine bataille de gaz en Méditerranée, l'Iran et la Russie sont sur le point de créer une coalition maritime qui bénéficie de l'appui indirect de l'Egypte", écrit le site avant d'ajouter :
"Tout le monde sait qu'en Méditerranée se joue une partie de poker gazier qui est lié à l'avenir des exportations énergétiques russes vers l'Europe? Israël et la Turquie font tout pour déposséder la Russie, l'Iran et leurs alliés de voie de transite, il semblerait que la riposte est sur le point d’être formée ; jeudi, le site du ministère égyptien de la Défense a fait publier une vidéo mettant en scène les récents exercices navales Russie/Égypte avec une séquence particulièrement alarmante des tirs de missiles antinavires de la marine égyptienne en 1967 contre le port israélien d'Eilat. Or c'est ce port qui est destiné à faire transiter le gaz israélien et ce, au détriment du canal de Suez".
L'idée d'une coalition maritime "invisible" impliquant à la fois Russie/Iran/Égypte se trouvait une autre illustration à l'appui des frappes particulièrement intenses de l'aviation russe dans la nuit de vendredi à samedi visant un site de contrebande de pétrole syrien non loin des frontières turques. En effet, ce ne sont pas uniquement des camps d'entrainement de terroristes qu'Ankara envoie vers le Caucase sud qui passent ces jours-ci sous le tapis de bombes russo-syrien. Selon Al-Masdar News, des bombardiers russes ont largué vendredi 23 octobre, des bombes sur les frontières turco-syriennes faisant plusieurs dizaines de morts dans les rangs des terroristes de Hayat Tahrir al-Cham.
Aussi, les entrepôts contenant des produits pétroliers et les sites de contrebande de pétrole à destination de la Turquie ont été réduits en un tas de ruines. La frappe aérienne a touché la ville de Jarablus, située à une dizaine de kilomètres de la frontière turque d’où le transit des terroristes depuis la Turquie est effectué. Le site pétrolier a été touché par les "missiles guidés de haute précision" près des villes d'al-Kussa et d'al-Dabis. De puissants explosions et incendies s'en sont suivis.
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Bel coup quand on sait que les USA ont trafiqué rien que ce jeudi un convoi de 40 camions citernes bourrés de pétrole syrien vers Erbil pour le faire écouler par Turquie interposée. Il semblerait qu'après avoir repris les frappes contre la poche d'Idlib transformé en un foyer d'exportation de terroristes vers le Caucase, la Russie tout comme l'Iran, aidés par l'Égypte reprennent la main en Méditerranée. Mercredi dernier, les missiles iraniens de l'armée syrienne ont visé les positions d'Ankara à Morek, poussant ce dernier à y faire place nette. En mer, d'autres surprises Syrie/Iran/Russie attendent le camp d'en face. Vendredi, les sources russes faisaient état de nouveaux systèmes de DCA qui arrivent à Hmeimim...