Alors que les autorités américaines prétendent que les sanctions contre d’anciens ministres du gouvernement libanais visent à dénoncer la corruption des politiciens au Liban, un expert a déclaré à Sputnik que l’action récente de Washington s’inscrit dans la lignée d’une campagne occidentale de longue date, mais infructueuse, pour contrôler le Liban.
« Les alliés politiques du Hezbollah devront “choisir entre les balles et les bulletins de vote”, car ils sont tenus pour responsables de toute activation des activités terroristes et illicites [du Hezbollah] », a rapporté mardi dernier Arab News citant le secrétaire d’État adjoint américain aux Affaires du Proche-Orient, David Schenker.
Ces déclarations ont été faites lors de la visite de deux jours au Liban de la tournée de Schenker au Moyen-Orient, qui comprenait également des escales au Qatar et au Koweït.
Le même jour, le Bureau du contrôle des actifs étrangers (OFAC) du Trésor américain a sanctionné l’ancien ministre libanais des Transports et des Travaux publics, Yusuf Finyanus, et l’ancien ministre libanais des Finances Ali Hassan Khalil, qui, selon Washington, « ont fourni un soutien matériel au [Hezbollah] et qui sont impliqués dans la corruption ».
Laith Marouf, productrice multimédia primée ainsi que consultante en politique des médias et en droit au Community Media Advocacy Center, a déclaré à Sputnik : « Ce qui se passe actuellement est la continuation de vingt et quelques années de tentatives de Washington et des “forces impériales” pour prendre le contrôle du gouvernement libanais. »
Marouf a expliqué que Khalil est membre du mouvement Amal, qui est « allié au Hezbollah », et Finyanus est aligné avec le parti Christian Marada de Suleiman Frangieh. Ces partis sont « alliés aux mouvements souverainistes au Liban », ce qui signifie pratiquement qu’ils « représentent la majorité de la population [du pays] ».
Pour cette raison, a-t-il affirmé, les tentatives des États-Unis de prendre le contrôle ont échoué. « La majorité des Libanais ont vécu les crises », a-t-il dit, faisant référence à un « cycle » d’agression militaire occidentale et de sanctions qui s’est produit dans les années qui ont suivi la guerre civile libanaise.
« Il n’y aura pas de changement dans la démographie de la population sans une guerre majeure », a-t-il soutenu.