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Macron à Beyrouth : le message d’Israël au Hezbollah ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un hélicoptère éteint un incendie sur les lieux d'une explosion dans le port de Beyrouth, la capitale libanaise, le 4 août 2020. ©Getty Images

Les insanités dépitées par le journaliste Malbrunot, décrivant le Hezbollah comme une force militaire, éperdument en quête d'une reconnaissance "française" sinon "occidentale", une force dont l'arsenal l'aurait fait entrer dans la "cour des Grands", ne trompe personne: Au Liban l'axe US/Israël/OTAN est mis échec et mat ! 

Plus d'un mois après la double déflagration à Beyrouth sur quoi ce même axe avait tout misé pour d'abord en accuser le Hezbollah sur la base de cette ridicule histoire du nitrate d'ammonium, avant de procéder par étapes successives et à la faveur de ces navires de guerre et de ces unités aéronavales "humanitaires" que l'OTAN a plantés sur la côte libanaise, au désarmement de la Résistance, le "bon flic" qu'est Macron en est à déclarer forfait. Car personne n'est dupe, si le président Macron, ami d'Israël et des Rothschild, menace de sanctionner tous les dirigeants libanais, s'ils ne se soumettent pas à ses exigences de représentant émérite du FMI, et ce, sans qu'il n'ose envoyer la moindre flèche à l'adresse du Hezbollah, c'est que ce dernier a entre ses mains une "méga carte" qui aurait fait capoter le scénario du 4 août au moins partiellement. Mais c'est quoi cette carte?

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Il y a évidemment cet arsenal composé de milliers de missiles et de missiles de précision braqués sur Israël, missiles que l'Iran a pactisés avec la Syrie dans le sens d'un renforcement de la DCA syrienne, s'est même lesté d'une composante aérienne la plus mystérieuse qui soit. Il y a une dizaine de jours, la Résistance libanaise a intercepté en plein ciel du sud du Liban l'un des drones bien sophistiqués d'Israël et a réussi à le faire atterrir au sol, et ce, sous les yeux ahuris des militaires israéliens qui ont décidé de le confirmer sans aller plus loin. Mais qui dit interception de drone de reconnaissance, dit aussi système radar, système de guerre électronique, etc.

Mais ce n'est pas tout: le 31 août, à peine quelques heures après que le président Macron a débarqué au Liban pour venir promettre monts et merveilles aux Libanais, l'entité sioniste a refait le coup du 21 juillet, tirant des vagues de missiles de croisière contre le sud et le sud-ouest de Damas. Pour la troisième fois consécutive, il a eu le droit à réaliser qu'il ne reste plus rien de sa suprématie aérienne. À l'appui des images vidéo, les sources militaires russes ont montré un semblable de bulle de feu dans le ciel de la Syrie qui pourrait appartenir non pas à un missile intercepté, mais bel et bien à un F-16 israélien. Ces mêmes sources indiquent que cette « importante évolution » renvoie à l'émergence d'une DCA syro-libanaise qui composée de batteries antimissiles iraniennes et installée désormais sur la frontière syro-libanaise, a braqué sur les F-16 israéliens. 

Aussi ce « Le Hezbollah a des députés élus par les Libanais, il fait partie de la scène politique» qu'a lancé M. Macron à la journaliste libanaise pro-Riyad qui, absorbée par le système, a eu l'outrecuidance de qualifier la Résistance de « terroriste », ne devrait guère étonner. Malbrunot le décrit : « Sous-entendu: Macron ne peux pas rayer le Hezbollah de la carte ».

Mais un vrai décryptage devrait aller encore plus loin: l'incapacité à rayer le Hezbollah est désormais le sentiment dominant au sein du camp adverse surtout depuis que le Hezbollah a décidé de se jouer d'Israël et de lui faire comprendre qu’il est capable de le rendre militairement exsangue rien que par sa menace de vouloir venger le sang de l'un de ses combattants. Depuis dimanche, jour où Nasrallah a parlé d'une équation "sang contre sang", il est bien clair pour l'axe US/OTAN que l'armée israélienne ne tiendra pas bien longtemps : le recours aux poupées, l'abandon des chars et on en passe, ce sont des symptômes de cet état de totale étargie dans lequel est plongé Israël. D'où cette phrase attribuée par Malbrunot au président Macron lors de sa rencontre avec le député Raad : « On ne vous ennuie pas sur la question de vos armes et sur deux ou trois points qui vous importent ; mais en contrepartie, vous mettez de l’oxygène dans le système. Acceptez de jouer le jeu, car on ne peut plus continuer comme cela, et vos partisans couleront avec le système ».

À quoi joue le président français? Dans un entretien avec la chaîne Al-Mayadeen, l’ancien président libanais Emile Lahoud apporte ses éclaircissements: « La France veut dicter la paix avec Israël au Liban » et il veut entrer par la porte de la seule partie qui pèse de tout son poids et sans qui cette "paix à l'Émiratie" ne peut avoir lieu. 

« La France veut la paix entre le Liban et Israël, la même chose qu’ont faite les Émirats arabes unis et que fera bientôt l’Arabie saoudite », a dit Lahoud. Mais Jupiter réussira-t-il sa mission? Le rôle de bon flic que les USA, complètement désarmés face au Hezbollah, lui ont confié risque de lamentablement échouer. Dimanche, le Secrétaire général du Hezbollah a affirmé que même si tout le monde arabe reconnaissait Israël, même si tout argent du monde s'offrait à la Résistance, sa réponse serait "non"… Mais il a dit aussi : « Au sujet de l’explosion au port, nous réclamons la poursuite des enquêtes par respect aux victimes et aux maux de leurs familles. Nous appelons l’armée à annoncer les résultats de l’enquête pour mettre fin aux campagnes de mensonges que nous entendons. Qu’on confirme au public si vraiment des missiles et des armes étaient cachés dans le port ». 

Au moment où le président Macron cherche à faire une percée rothschildienne au sein de l'axe de la Résistance, heureux d'avoir été pris au sérieux, le Hezbollah a réfléchi à sa riposte qui pourrait aller bien plus loin que la liquidation d'un soldat sioniste. L'insistance du Hezbollah à ce que l'armée libanaise publie les résultats de son enquête sur la double explosion du 4 août n'est pas anodine : Le Hezbollah dispose-t-il de quoi renverser de fond en combe la donne? Possible. Le camp peine à s'imposer malgré de colossaux efforts qu'il nourrit contre le Hezbollah. Et puis, les satellites russes survolent sans cesse le ciel du Liban et des images satellites sur la catastrophe du 4 août pourraient ne pas être si rares. Quant aux Chinois, auquel Nasrallah a déjà fait allusion, ils continuent à vouloir offrir leur assistance au peuple libanais, et ce, sans nulle contrepartie. C'est tout ce qui fait la différence. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV