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L’ANP n'a plus d'autre choix, l'axe US/Israël/OTAN veut Syrte puis l'Algérie puis la Tunisie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Alger et Tunis craignent le danger turc pour leur sûreté nationale. ©news.gnet.tn

Ce mercredi, le Sultan Erdogan s'est entretenu avec le président Trump de la Libye sur fond d'une parfaite entente sur "la nécessité d'une solution négociée" pour éviter que l'armée turque n'ait évidemment pas à guerroyer contre l'Egypte. Car pour dire la vérité, cette "suite de guerre libyenne" que l'Amérique a déclenchée en 2011 à la faveur des bombes de la France sarkozyste n'a pas de belligérants : les Emirats, la Turquie, l'Egypte l'Arabie saoudite, la France et l'Italie sont tous soit membres de l'OTAN, soit ses alliés et partant, acolytes des Etats-Unis. La seule partie à jouer potentiellement les troubles fêtes, c'est la Russie. Mais pour Ankara, la guerre avec Moscou est une autre paire de manches. Au fait, le coup de fil turco-américain marque le coup d'envoi contre les principales cibles de la guerre "inter-libyenne" que sont l'axe Algérie/Tunisie, le Maroc étant depuis longtemps une base arrière des Israéliens, et des Otaniens et des Américains. 

Le coup de fil Erdogan-Trump intervient après les toutes dernières menaces du président turc, ce qui montre bien que les mercenaires étrangers devraient quitter la ville pétrolifère de Syrte et la laisser entre les mains de l'axe US/OTAN. 

Après l'implantation de deux bases à al-Watiya et à l'aéroport de Tripoli sur les frontières tunisienne et algérienne, puis une troisième sur la frontière algéro-marocaine, les médias font état de l'existence de satellites-espions marocains qui cartographient 24 heures sur 24 l'Algérie... Sputnik a révélé que l’armée marocaine a diffusé une vidéo montrant des photos prises par des satellites « qui révèlent l’existence de plusieurs bases militaires algériennes non-loin de la frontière avec le royaume chérifien », histoire de faire comprendre à l'Algérie et à son armée que l'heure H est enfin arrivée et que davantage d'obstination à ne pas céder la souveraineté et l’indépendance algérienne pourrait coûter bien cher à l'Algérie. Idem pour la Tunisie qui comme toutes les années, et à l'approche de la saison touristique, vient de déjouer des attentats, visant à faire capoter l'afflux des touristes, et partant, à baisser les recettes pétrolières. 

L'axe Algérie-Tunisie restera-t-il encore les bras croisés à exiger la fin des ingérences militaires occidentales et à prêcher la "médiation politique"? Il est sûr et certain que l'Amérique et ses alliés ont décidé d"éliminer tout bonnement" Alger de la course alors que le transit maritime et aérien des terroristes depuis Idlib vers la Libye se poursuit de plus belle, terroristes qui n'iraient pas forcément se battre contre l'Egypte ou les Emirats mais contre les soldats algériens et tunisiens. 

Mardi, le président tunisien, Kais Saied a reçu le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, porteur d’un message du président algérien, Abdelmadjid Tebboune. La rencontre était une occasion « pour évoquer la situation dans la région, notamment en Libye, et réitérer l’importance de la poursuite des concertations entre la Tunisie et l’Algérie, en vue d’aider les Libyens à surmonter l’épreuve que traverse leur pays, à travers un cessez-le-feu et le retour à la table des négociations ». Sabri Boukadoum s’est dit « soulagé de la concordance des positions envers la crise en Libye », et a souligné « la détermination des deux pays à travailler ensemble en vue de surmonter le blocage actuel ». Cela veut dire qu'une coalition Tunisie-Algérie pour faire face au front US/Israël/OTAN est une réalité car « l’affaire libyenne est une question de sûreté nationale pour les deux pays, et la contribution à son règlement est un devoir que requièrent le destin commun et le bon voisinage », comme le dit le président tunisien. 

Surtout que le président turc, Recep Tayyip Erdogan commence peu à peu et sur l'ordre US/Israël à trier parmi ses disciples et à séparer les mercenaires maghrébins d'Idlib avant de les envoyer aux portes de la Tunisie et de l'Algérie. Selon certaines informations, Ankara a engagé plus d’un millier de militants tunisiens, rapportent les sources russes. "Ils ont été transportés par des avions turcs d’Idlib à Istanbul, puis à Misrata en Libye. La ville sur la côte méditerranéenne est maintenant utilisée par les contingents armés turcs comme point de transit. Les extrémistes tunisiens doivent rejoindre les militants des groupes, fidèles au soi-disant accord national du gouvernement libyen. De telles actions sont associées à l’attaque future contre la ville de Syrte et la base aérienne d’al-Jufra dans le centre-nord de la Libye afin de chasser les unités de l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar". 

Et les sources d'ajouter : "Dans le cadre de la prochaine opération en Libye, une zone militarisée a déjà été créée. Tout mouvement à l’intérieur est interdit". Et ceci alors que le Parlement libyen, proche de l’Armée nationale libyenne (ANL) a pour sa part demandé à l’Egypte d’intervenir militairement pour protéger la sûreté nationale des deux pays. Bref, la guerre s'approche des portes de l'Algérie et de la Tunisie ou en d'autres termes, l'affaire a dépassé le stade de protocole, de proposition de médiation, de menace verbale creuse. 

Le Parlement libyen, partisan des forces de l'Armée nationale libyenne sous le commandement de "Khalifa Haftar", a publié lundi soir un communiqué appelant l'armée égyptienne à une intervention militaire pour défendre la sécurité nationale des deux pays, selon Al-Quds Al-Arabi.

Que compte faire l'alliance Algérie/Tunisie? Les nombreux exercices militaires effectués par l’ANP pourraient signifier un retournement de la tendance. L'Algérie dispose de l'Armée de l'air la plus puissante de l'Afrique du Nord et elle peut compter sur des amis fidèles au sein de l'axe de la Résistance dont la Syrie. Quant à la Russie, elle n'irait jamais choisir la Turquie en lieu et place de l'Algérie.  

Le Caire a pour sa part qualifié de dangereuses les déclarations de la Turquie concernant les préparatifs d’une opération militaire à Syrte en Libye.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh al-Chokri, a démenti les déclarations de son homologue turc concernant des négociations entre les deux pays. 

« En effet, il n’y a eu aucune consultation entre l’Egypte et la Turquie. Les déclarations répétitives qui sont faites en dehors du cadre des relations naturelles entre les deux pays sur la scène internationale viennent à l’appui de cette affirmation », a affirmé Sameh Chokri.

Il a qualifié les déclarations de Mevlut Cavusoglu, ministre turc des Affaires étrangères concernant l’existence des préparatifs d’une opération militaire à Syrte, de dangereuses et de contraires à la résolution du Conseil de sécurité et la loi internationale.

Auparavant, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, avait considéré la ville de Syrte et la base aérienne d’al-Jufra de sa ligne rouge que ni les forces du gouvernement d’union nationale ni les mercenaires à la solde de la Turquie ne doivent pas franchir.

Al-Sissi a averti que l’Egypte jouit d’une légitimité internationale pour intervenir en Libye. « Le Caire est prêt à donner des formations militaires au peuple et aux tribus libyens », a-t-il assuré.

Le président égyptien a appelé à des négociations politiques pour trouver une solution à la crise libyenne.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV