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Interviewé par la chaîne Al-Jazeera, le haut conseiller du Leader de la Révolution islamique et ancien ministre de la Défense, le général Hossein Dehghan, a commenté certaines informations qui font état du soutien de l'Iran au général Haftar. « C'est une prétention ridicule. La crise en Libye n'a pas de solution militaire », a dit le général tout en affirmant que ce qui est soutenu par l'Iran, c'est l'idée d'un État uni et intègre qui peut décider de son sort, loin des ingérences étrangères.
PressTV a interrogé l'ex-ambassadeur iranien en Libye, Hossein Akbari, qui appuie les propos du général. Pour l'ex-ambassadeur, la scission de la Libye en deux parties est et ouest a eu lieu au lendemain même de l'intervention de l'OTAN de 2011: « Depuis lors, la guerre civile a commencé pour ne jamais finir... Il y a plus d'un an, les mêmes puissances qui ont divisé de facto la Libye ont misé sur un nouveau conflit, mais ont décidé d'avance à image couverte : le fait que Serraj et le gouvernement de Tripoli soient soutenus par la Turquie et le Qatar soit des Frères musulmans ou que l'Ouest libyen avec le pétrolifère Syrte soit contrôlé par les anti-Frères musulmans que seraient Haftar et ses forces, n'est qu'à vrai dire le devant du décor. Tripoli n'est pas plus pro-Frères musulmans que Syrte, tout comme Syrte qui n'est pas plus contre cette confrérie qu'ailleurs en Libye. Au fait, il s'agit d'une division imaginaire inventée par les puissances qui méprisent les intérêts du peuple libyen et qui cherchent à s'emparer du gaz offshore de la côte libyenne tout comme de la seule région pétrolifère libyenne qui exporte du pétrole à savoir Syrte pour leurs propres intérêts. Les Frères musulmans libyens ne se reconnaissent d'ailleurs pas dans ces divisions.
Ceci étant, l'Égypte a le droit de s'inquiéter puisque la Turquie, est l'OTAN, une fois maître de Syrte elle empêcherait la Libye d'avoir des relations normales avec son voisin de l'est. Mais de là à dire que Sissi finirait par s'engager directement en Libye pour faire face à l'armée turque. Je n’y crois pas, car les deux pays s'y battent par mercenaires interposés et n'ont aucun intérêt à se battre entre eux. C'est une querelle de clocher ultra médiatisée qui vise à éclipser une réalité qui depuis la chute de Kadhafi est de vigueur en Libye : c'est un peuple pris en otage des grandes puissances. Que Syrte reste entre les mains de Haftar ou qu'elle tombe entre les mains de Serraj, peu importe, l'argent va droit à la banque centrale. Or cette banque est avant tout sous l'emprise du FMI et des Occidentaux... »
Hassan Alibakhshi, analyste des questions africaines et Luc Michel, géopoliticien s'exprime sur le sujet.