Le racisme du président américain Donald Trump est à l’origine des émeutes aux États-Unis, et il est probable que ces troubles se transforment en une révolution qui renversera son pouvoir, a écrit le rédacteur en chef du journal arabophone Rai al-Youm.
Malgré le couvre-feu et les poursuites engagées contre le policier accusé d’avoir tué George Floyd, les manifestations aux États-Unis continuent de prendre de l’ampleur.
Cela fait cinq jours que la vidéo, brutale, de la mort de George Floyd, a été diffusée sur les réseaux sociaux. Cet Afro-américain de 46 ans est mort après son arrestation, lundi soir. Il avait été plaqué au sol par un policier blanc qui a maintenu son genou sur son cou pendant de longues minutes.
Évoquant le meurtre de George Floyd, Abdel Bari Atwan a noté que ce crime a révélé une fois de plus la discrimination raciale ancrée au sein des services de police et de certaines d’autres institutions américaines.
« La discrimination existe toujours malgré le fait qu’un Noir (Barack Obama) soit devenu président, deux autres (Condoleezza Rice et Colin Powell) ministres des Affaires étrangères et une autre (Susan Rice) conseillère à la sécurité nationale », a-t-il précisé.
Les statistiques officielles montrent que l’espérance de vie parmi les Noirs américains est 20 ans moins que leurs concitoyens blancs. Les noirs américains représentent 43 % du total des prisonniers alors que les Noirs représentent 13 % de la population américaine. Sur les 100 sénateurs, seuls deux sont des sénateurs noirs tandis que 44 des élus à la Chambre des représentants sur un total de 435 sont de la communauté des Noirs.
Selon Atwan, l’arrivée du Donald Trump à la Maison-Blanche grâce au soutien des Blancs racistes, la poursuite de leurs objectifs, ses attaques contre l’ancien président Barack Obama lui demandant de retourner au Kenya, le pays natal de son père, les soupçons sur les documents de sa naissance et ses attaques contre les immigrants notamment les musulmans, sont autant de raisons qui ont exacerbé les pratiques racistes dans un pays qui prétend être « le leader de l’égalité et de la liberté dans le monde ».
Trump a implicitement confirmé le crime dans ses messages sur Twitter : « Quand les pillages démarrent, les tirs commencent. »
Le message du président américain a été délibérément masqué par le réseau social pour avoir fait « l’apologie de la violence ».
« Ce n’est pas une exagération de décrire Trump comme le “Gorbatchev” des États-Unis qui a semé les graines du démembrement dans son pays avec sa politique raciste et son soutien aux racistes et suprématistes blancs qui l’ont amené au pouvoir. C’est la première fois dans l’histoire des États-Unis d’Amérique que le pouvoir est repris par un dirigeant qui est un menteur professionnel qui invite ses partisans dans les États dirigés par les démocrates de descendre dans la rue pour s’opposer aux mesures de confinement pour la lutte contre l’épidémie de coronavirus », a-t-il souligné.