Ce qui se passe en ce moment même au Minneapolis aux Etats-Unis intéresse à plus d'un titre des Irakiens. Cela fait plus de 16 ans que les Etats-Unis d'Amérique nourrissent par tous les moyens possibles et imaginables, "divers scénarios de guerre civile" en Irak dans l'objectif de démembrer le pays en trois régions et d'en piller plus facilement les richesses et la profondeur stratégique. Les Irakiens ne peuvent s'empêcher de voir tant de bâtiment en feu, tant d'affrontements dans la ville de Minneapolis où George Floyd a été sauvagement exécuté par des policiers US aux allures de Daech. C'est justement à des moments pareils qu'on comprend que le crime terroriste au Moyen Orient plutôt que d'être endogène est un projet exogène.
Fazel Jaber, député de la fraction majoritaire Fath, prévoit même que la guerre civile qui vient d'être déclenché aux Etats Unis avec un président qui a donné l'ordre de tirer sur des gens "finira par provoquer l'implosion de l'Amérique"." Ce n'est pas la première fois que les USA donneurs de leçon de démocratie envoient d'eux l'image d'un pays raciste où les revendications sociales sont réprimées de la pire manière qui soit", a dit le député en une claire allusion aux propos incendiaires des officiels US qui en 2019 ne laissaient échapper pas une seule occasion pour dénoncer "la violence contre les manifestations anti-gouvernementales en Irak". Ce samedi, les propos du député Jaber a fait un effet de boule de neige et une grande partie des députés du Parlement ont dénoncé "une démocratie US qui tue les protestataires" et qui "veut s'imposer en Irak". Mais en Irak, ce n'est pas uniquement Minneapolis, qui est décrié comme un contre-exemple US. Sur le terrain des combats, les forces armées continuent à faire capoter les plans américains sur la quasi totalité des fronts que les USA ont ouvert par terroristes interposés dans l'espoir de pouvoir peser de tout leur poids dès l'ouverture des pourparlers "stratégiques" au mois de juin, pourparlers qui devraient décider du maintien ou pas des troupes US en Mésopotamie.
Au fait; à l'approche de ces pourparlers, les forces armées irakiennes semblent être sur le point de se reconstituer et ce, à l'appui parfaitement sensible du renseignement irakien dont la traque anti terroriste permet régulièrement la neutralisation des attaques terroristes, à Salaheddine, à al-Anbar, à Mossoul et à Diayala entre autres : dans une interview exclusive avec la chaîne Al-Sumaria News, Nayef al-Shemri, chef de la Commission de sécurité et de défense du Parlement irakien, a relevé cette tendance : « Au cours des derniers jours, de nombreux responsables ont été remplacés au sein des services de sécurité, des instances militaires et de la police. Cela s’inscrit dans le cadre d’un plan visant à éviter des contre-performances des forces armées et des services de sécurité et surtout à empêcher la répétition des erreurs passées qui nous ont fait autant de torts ».
Et Nayef al-Shemri d'ajouter : « De nouvelles mesures sont attendues qui ne prennent pas en compte les les tendances politiques. Ce sont des mesures destinées à assurer un soutien indéfectible à tous les services sécuritaires et militaires qui ont jusqu’ici mobilisé leurs efforts pour éradiquer les terroristes. »
Selon les analystes politiques il y a là tout une batterie d'initiatives qui risquent de s'avérer bien "compromettantes" pour les Américains qui travaillent si intensément à l’intensification du terrorisme de Daech pour rester. Au demeurant, les opérations qui battent leur plein dans des régions comme Diyala ou Salaheddine, ont fait émerger quelques-unes de ces belles surprises dont les USA devraient tenir compte.
Dans un communiqué publié vendredi 29 mai, les Hachd al-Chaabi ont fait part d’une opération antiterroriste conjointe, menée par les combattants du commandement de l’opération de Diyala et les forces des 23ème et 24ème Brigade des Hachd, visant à identifier les éléments de Daech près du lac de Hamrin.
« Lors de cette opération, toutes les localités entre le lac de Hamrin et Qara Tappeh, au nord de Bakouba, ont été reprises », indique le communiqué. Les Hachd al-Chaabi annoncent y avoir abattu un drone d à Diyala, tout en faisant état de la découverte du plus grand réseau d'organisation terroriste dans cette province frontalière de l'Iran. Les monts Hamrin qui s’étendent jusqu'en Iran sont désormais placés pour une majeur partie sous le contrôle des Hachd. Il s'agit des régions particulièrement difficiles d'accès. Le fait de pouvoir y chasser des drones devrait servir d'avertissement aux Américains : selon Sadeq al-Hosseini, un commandant des Hachd, "les hauteurs qu'on vient de contrôler sont inaccessibles depuis 10 ans aux Irakiens. On fait là une énorme percée". Il s'installe en Irak comme une ambiance pré- avertissement. L'accord sécuritaire, Washington ne saura l'avoir aussi facilement qu'en 2010.