A peine sorti d'un exercice militaire d'envergure organisé le 21 et 22 mars dans le cité d'al-Hamra à Abou Dhabi que d'aucuns disent avoir été "un remake" d'une opération de débarquement visant les villes irakiennes de Najaf ou de Samara voire quelque ville au sud de l'Iran (!), le prince héritier émirati Ben Zayed, a appelé le président Bachar Assad pour lui offrir aide et assistance dans la lutte contre la Covid-19.
Ce 31 mars, la Syrie déplore le deuxième décès suite à cette maladie tandis qu'aux Emirats on en est déjà à décompter la 100ème mort. S'il est vrai que les concepteurs de cette bio-arme ont largement misé sur la Covid-19 pour voir l'armée syrienne et ses alliés lâcher du leste, il est aussi vrai que la pandémie a offert aux alliés-loups US l'occasion de se déguiser en brebis! mais à quoi jouent les Emirats?
Il est vrai que Ben Zayed a ouvert en 2019 son ambassade à Damas et ne s'est fait trop parler de lui dans les évolutions en cours en Syrie. N'empêche que son oeuvre maléfique continue à faire des victimes au Yémen où les Emirats occupent, tuent, pillent le peuple yéménite. De ce fait l'axe de la Résistance dont la Syrie fait partie, tient bien compte sans toutefois perdre de vue le pourquoi du manège émirati. Pourquoi Abou Dhabi aurait-il choisi ce moment particulier pour normaliser avec la Syrie?
A Idlib la Syrie et ses alliés de la Résistance combattent en effet une Turquie expansionnistes avec de notables succès qui ont toutes les chances de mettre totalement Ankara hors jeu. Ce qui est loin d'être le cas des Emirats en Libye qui malgré d'intenses efforts et argents investis, et la contribution effective des parties pro-Haftar, a du mal à en faire autant en Libye. La défaite d'Erdogan à Idlib ne pourrait qu'enchanter Ben Zayed, dont les forces sont toutefois impliquées dans de pires massacres au Yéménites.
Et c'est là qu'un second élément entre en jeu : une normalisation avec Assad, pourrait croient les Emirats, édulcorer les impacts des échecs successifs de la coalition Riyad/Emirats au Nord du Yémen où Ansarallah vient de reprendre tour à tour Nehm, al-Jawf et bientôt Maarib.
Un début de bras de fer direct en été 2019 avec l'axe de la Résistance a valu aux Emirats la crise des pétroliers et la fuite des capitaux avant qu'Abou Dhabi vienne frapper à porte des médiateurs et demander à ce que l'axe de la Résistance mette de l'eau das son vin. A présent, c'est pareil. La Covid-19 qui a fait des dizaines de morts aux Emirats a fait de Dubaï une contrée quasi fantôme. Les projets d'investissements sont gelés et les capitaux commencent à quitter le pays. D'où sans doute ce message de MBZ qui concerne plus les Emirats que la Syrie: « Dans ces circonstances exceptionnelles, que les pays ignorent les problèmes politiques et privilégient les questions humanitaires, car tout le monde est confronté à un défi commun ».
Au fait, la Syrie offre un réel débouchée: la reconstruction de la Syrie pourrait récompenser la saignée financière à laquelle fait face le régime émirati. Surtout que la guerre pétrolière lancée par son vrai-faux rival, le Saoudien Ben Salmane n'arrange pas les choses et a fait plonger les cours à mois de 20 dollars le baril.
Mais Ben Zayed saura-t-il pêcher en eaux troubles de la région en mettant à profit la pandémie de coronavirus? Certains milieux affirment qu'il pourrait être le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie et à consacrer ainsi le retour de l'Etat syrien au sein du monde arabe. A la bonheur! Reste que pour ceci il faut bien lâcher du leste et ce "leste" pourrait à la fois se situer au Yémen ou encore en Israël. Après tout, les Emirats sont le seul pays arabe dont les forces ont été convoquées en même temps que celles d'Israël par "Big Brother" pour des exercices militaires d'envergure à connotation anti-Iran et ce, en dépit, de l'épidémie planétaire!