Un avion-espion saoudien a été intercepté puis abattu mercredi par la DCA des forces yéménites, au sud de l’Arabie saoudite par l’un des missiles sol-air récemment dévoilés par Ansarallah. L’appareil s’est écrasé dans la zone frontalière d’As Suh à Najran, dans le sud-ouest de l’Arabie, selon Al-Masirah. Selon des sources proches de la Résistance yéménite, c’est un Fater-1 qui serait à l’origine de la destruction de ce méga drone de fabrication chinoise.
Ce lundi, Ansarallah a présenté publiquement quatre systèmes de missiles antimissiles « Saqeb-1 », « Saqeb-2 », « Saqeb-3 » et « Fater-1 » lors d’une exposition militaire à Sanaa.
Pour plus de détails : Le Yémen dévoile quatre systèmes antimissiles
Pour les observateurs militaires, le fait que les quatre composantes de la DCA yéménite sont capables d’abattre à la fois des drones et des avions ultra-sophistiqués prouve une technicité parfaitement adaptable au contexte et à la situation. Le système radar dont disposent les combattants yéménites serait autrement à l’origine de ces exploits répétés. Le royaume saoudien et ses alliés filent carrément du très mauvais coton.
Dans son édition de ce mercredi 26 février, le journal Rai al-Youm avait noté que Riyad et ses soutiens avaient bien été pris de court par quatre évolutions : une DCA optimisée, puissante et de précision propre à défier la coalition dans le ciel ; deuxièmement, des capacités navales de plus en plus avérées qui se manifestent dans le détroit de Bab el-Mandeb et au cas du maintien de l’embargo pourraient parfaitement donner de la file à retordre aux navires de la coalition ; troisièmement, des capacités de missiles de croisière et de drones propres à viser les sites vitaux des pays de la coalition. Il s’agit de trois éléments qui brouilleront les cartes en 2020.
Ces évolutions pourraient-elles faire de la sixième année de guerre au Yémen une année différente des précédentes? Les systèmes de missiles de l’armée yéménite pourront-ils conduire à un « grand événement inédit » et contrecarrer l’armée de l’air saoudienne, tout comme les missiles balistiques qui ont mis fin au règne du Patriot ? Fort possible. En tout état de cause, la surprise viendra du ciel. Le 14 février, Ansarallah a affirmé avoir abattu un avion saoudien de type Tornado à l’aide d’un missile sol-air perfectionné. L’appareil est tombé à 23h45 locales vendredi (20h45 GMT) dans la province de Jawf.
L’arsenal soviétique des forces armées yéménites ne compte pas en effet que des missiles balistiques ou des missiles antimissiles. Début 2000 l’ancien président Ali Abdullah Saleh a acheté aux Russes 24 Mig29-SMT, tous dotés des missiles R27, R73, R77. Ce sont ces mêmes missiles qui constituent aujourd’hui le noyau dur de la DCA yéménite. Et des MiG, Ansarallah saura-t-elle s’en servir? Le génie militaire d’Ansarallah, capable désormais de produire des batteries de missiles antimissiles propres à abattre des Tornado, a brillé de tout son éclat au point de surprendre même les experts russes. Il est fort possible qu’il en soit aussi capable de s’engager dans le domaine de combat aérien.
Pour en savoir plus: Al-Jawf : un Tornado abattu par un nouveau missile
Pour le reste, la situation des mercenaires pro-Riyad est trop mauvaise pour qu’ils s’aperçoivent de ces rapides et fulgurantes évolutions. À al-Mahra, sur les frontières avec Oman où Riyad veut la richesse pétrolière, des attaques anti-saoudiennes se multiplient. Une forte explosion dans le port de Nishtun (province d’al-Ghaydah) où étaient stationnés des mercenaires saoudiens, a fait des morts et des blessés. Selon le site d’information Almashhad-Alyemeni, des inconnus ont jeté une bombe artisanale sur des réservoirs de pétrole, provoquant ainsi une forte explosion. L’attaque a visé à priver Aramco de s’implanter dans cette région. Signe que la contrebande du pétrole yéménite n’est plus désormais facile.
Dans cette même région à Al-Ghaydah, une attaque armée contre les mercenaires de la coalition dirigée par Riyad a fait cinq morts.