Le ministre iranien de la Défense, le général de brigade Amir Hatami, a déclaré que les lanceurs de satellite n’ont rien à voir avec les activités militaires et étaient totalement une question civile et non liée à la défense.
« Les lanceurs de satellite n’ont rien à voir avec le sujet des missiles et constituent une question totalement indépendante des questions militaires et défensives », a déclaré Hatami après une réunion du gouvernement à Téhéran mercredi.
Selon le ministre de la Défense, un satellite pourrait être utilisé à des fins liées à la défense, mais les lanceurs sont de nature totalement non militaire.
Dimanche, l’Agence spatiale iranienne a déclaré que le lanceur Simorgh a « propulsé avec succès le satellite Zafar dans l’espace, mais le lanceur n’a pas atteint la vitesse nécessaire pour mettre le satellite sur l’orbite voulue ».
L’agence a ajouté que les données du lancement seraient utilisées pour optimiser les futures tentatives de lancement.
Comme pour tous les pays qui ont expérimenté les satellites, la nation iranienne a également le droit de se doter de la technologie, a-t-il ajouté, notant que le pays poursuivra donc fermement ses plans à cet égard.
Le ministre iranien de la Défense a apparemment réagi aux positions de la France et des États-Unis concernant le programme spatial de Téhéran après le lancement.
Réagissant au lancement mardi, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a accusé l’Iran d’essayer d’améliorer ses compétences en matière de missiles balistiques par le lancement du satellite et a menacé d’exercer plus de pression sur l’Iran.
Un jour plus tôt, la France avait également critiqué le lancement et suggéré qu’il était incompatible avec la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui « appelle » l’Iran à ne pas entreprendre d’activités liées aux missiles « conçues pour être capables de » porter des ogives nucléaires.
Dans une déclaration interventionniste, le ministère français des Affaires étrangères a condamné le tir de lanceur spatial qui selon lui, fait appel à des technologies employées pour les missiles balistiques.
La condamnation intervient alors que le président français, Emmanuel Macron, vient tout juste de rendre public le nombre de 300 ogives nucléaires dont dispose la France tout en appelant à la modernisation de l’industrie nucléaire de son pays.
Commentant les activités de missiles iraniens, Hatami a noté que le programme de défense était en parfait accord avec les réglementations internationales interdisant le développement de projectiles capables de transporter des ogives nucléaires.
« Rien de tel n’existe en République islamique », a déclaré Hatami. « Tous nos missiles, dont nous sommes fiers et qui constituent un facteur important de la défense et de la puissance militaire de l’Iran, sont fabriqués avec des ogives conventionnelles. »
« Les projectiles sont d’une grande précision, ce que les Américains ont bien compris à Ain al-Assad [base aérienne] », a-t-il déclaré.
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Le ministère iranien des Affaires étrangères a également rejeté le communiqué du Quai d’Orsay sur le programme spatial de l’Iran et l’a qualifié d’interventionniste. « Le programme spatial fait partie des droits légitimes de l’Iran », a précisé son porte-parole, Abbas Moussavi.