Moscou qualifie d’inacceptable le lancement par la troïka européenne du mécanisme de règlement des différends dans le cadre du plan d'action global conjoint.
Le représentant permanent de Russie auprès des instances internationales à Vienne a déclaré que son pays souhaitait que le lancement du mécanisme de règlement des différends dans le cadre du PGAC ne complique pas davantage la situation.
« La troïka européenne (France-Allemagne-Royaume-Uni) a décidé de lancer le mécanisme de règlement des différends. Elle a annoncé l’avoir fait avec la bonne foi et en vue de préserver l’accord nucléaire, disant que cette démarche n’avait rien à voir avec la politique de pression maximale de Washington à l’encontre de Téhéran. Nous espérons que cela ne compliquera pas davantage la situation à propos du PGAC », a écrit Mikhaïl Oulianov sur Twitter.
Il est à rappeler que l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont annoncé mardi le lancement d'un mécanisme de règlement des différends pour l’accord nucléaire avec l'Iran en raison du « refus de Téhéran de remplir une partie de ses obligations au titre du document », a déclaré la déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères des trois pays européens.
« Nous considérons inacceptables les actions de l'Euro-3, qui vont à l'encontre des objectifs du Plan global d'action conjoint », a dit le représentant russe.
Dans ce droit fil, le ministère russe des Affaires étrangères, cité par Sputnik, a souligné que « la décision de Paris, Berlin et Londres de déclencher le mécanisme de règlement des différends stipulé dans le texte de l’accord de Vienne pourrait provoquer une nouvelle escalade dans l’affaire du nucléaire iranien et empêcher la réalisation de l’accord dans le cadre des conditions initialement prévues ».
Le ministère russe des Affaires étrangères s’est dit « extrêmement déçu et sérieusement préoccupé » par la décision de Paris, Berlin et Londres de saisir la commission mise en place dans le cadre du mécanisme de résolution des différends créé par l'accord de Vienne afin de contraindre l’Iran à respecter ses engagements.
« Nous ne voyons aucune raison pour une telle démarche. Nous n'excluons pas la possibilité que les actions irréfléchies de la troïka européenne puissent conduire à une nouvelle escalade autour du PGAC et rendre impossible le retour vers l’accord nucléaire dans ses conditions initiales, ce que la troïka cherche prétendument », indique un communiqué de la diplomatie russe.
Le ministère rappelle que le mécanisme a été créé « à des fins complètement différentes ».
« Les raisons des problèmes de mise en œuvre du PGAC sont largement connues et ne sont pas liées à l'Iran. Lorsque le mécanisme a été développé, personne n'aurait imaginé que le PGAC serait unilatéralement rompu par les États-Unis », souligne le ministère.
Moscou estime que la décision de Téhéran de s’affranchir des limites fixées par l’accord de Vienne était une réaction aux actions des États-Unis et que le programme nucléaire iranien reste toujours sous contrôle complet et profond de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
L'Iran respecte pleinement le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), met en œuvre l'accord avec l'AIEA sur les garanties globales et applique le Protocole additionnel. La transparence des activités nucléaires de l’Iran est un élément clé de tout l’accord nucléaire », poursuit Moscou.
En fin de communiqué, la diplomatie russe a exhorté la troïka européenne « à ne pas aggraver la situation et à abandonner les mesures qui remettent en question les perspectives de l'accord sur le nucléaire iranien ».