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Ansarallah : "la riposte à l'assassinat du commandant Soleimani dépassera l'Iran"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les raffineries d'Aramco, attaquées au drone et aux missiles de croisière le 14 septembre 2019. ©AFP

L'Arabie des Salmane que le secrétaire d'État US a remercié lors d'un contact téléphonique samedi, à peine quelques heures après l'attentat américain contre le haut commandant Soleimani, est inquiète : la première composante de l'axe de la Résistance à réagir et à réclamer la vengeance a été Ansarallah dont le haut membre Mohammed Abdessalam a appelé à ce que "Téhéran agisse vite" au méga affront des Yankees.

Samedi, alors que certaines informations faisaient état de l'appareillage de l'USS Harry Truman hors du golfe Persique en direction de Bab el-Mandeb pour éviter que le porte-avions n'ait pas à subir le même sort que "Steno Impero", le conseiller politique du Conseil suprême yéménite, Abdelallah Hajar a affirmé que "la réaction à l'assassinat par les criminels américains du commandant Soleimani ne se réduit pas à l'Iran"! " En assassinant le général de corps d'armée Soleimani et du commandant en chef-adjoint des Hachd, Abou Mahdi al-Mohandes, "l'ennemi américano-israélien " a voulu mettre à l'épreuve la volonté de la Résistance et bien qu'il le fasse, la riposte de la Résistance dépassera l'Iran". 

Samedi soir, la coalition pro-Riyad a perdu un 15ème drone à Jizan en l'espace de quatre semaines, à l'appui de cette hypothèse désormais largement répandu dans les milieux militaires selon laquelle les capacités de la Résistance dans le détroit de Bab el-Mandeb, régulièrement fréquenté par Américains et Israéliens devront les inquiéter. Mais il y a aussi Riyad qui peine toujours à se remettre de l'attaque spectaculaire du 14 septembre, mais dont l'organe officielle Okaz soutient sans vergogne l'assassinant du général : Okaz s'en prend à la Syrie puis au Hamas pour avoir condamné le lâche assassinat et affirmé leur indéfectible engagement aux côtés de Téhéran pour toute guerre à venir. Mais malgré cette rhétorique bourrée de vantardise, le royaume tremble en coulisse. Car Ansarallah ne ment jamais tout comme l'Iran qui pourrait viser les bases américaines en Arabie saoudite.   

 Le journal Asharq al-Awsat a fait part de la réunion de hauts commandants militaires saoudiens pour "faire le point sur d'éventuelles attaques de la Résistance yéménite contre l’Arabie Saoudite" et des pays membres de la coalition d'agression et ce, en guise de représailles à l'assassinat du commandant Qassem Soleimani.    

Selon le journal une rencontre a eu lieu samedi entre les officiers militaires supérieurs saoudiens et leurs homologues des pays membres de la coalition pro-saoudienne pour "débattre d'éventuels actes de représailles" des combattants de l’axe de la Résistance du Yémen : "Cette réunion a été consacrée à l'examen de la stratégie à adopter et des moyens à mettre en place pour faire face aux combattants d’Ansarallah du Yémen au cas où ces derniers passeraient à l'action et attaqueraient des infrastructures militaires et économiques des membres de la coalition d'agression, dirigée par Riyad."

 Asharq al-Awsat prétend que cette soi-disant stratégie de la coalition consisterait à "se préparer pour cibler les dirigeants du gouvernement de Sanaa", attaque qui serait, prétend le journal, "douloureuse pour ceux qui ont abandonné la solution politique". Les observateurs relèvent que ce à quoi Riyad et Ben Salmane se préparent est ni plus ni moins un remake des attentats ciblés US/Israël et ce dans le cadre d'une répartition des tâches qu'ont définie Américains, Israéliens et Saoudiens et Émiratis. 

Selon le journal arabe, l'Arabie saoudite, "incapable de protéger le sud saoudien, envisagerait des attaques à  mener par "des systèmes sophistiqués d'interception et de ciblage" qui "sont actuellement entrés au Yémen, y compris le déploiement des avions de combat des membres de la coalition pro-saoudienne", ainsi que "des radars et de systèmes de défense aérienne et des armements uniques et modernes de la coalition sur le territoire yéménite". Comme si depuis 2015, ceci n'était pas le cas. 

Histoire de faire diversion et de tenter d'éloigner Ansarallah de l'axe de la Résistance, le journal cite, tout en brandissant des menaces d'une escalade, un certain responsable saoudien qui dit que malgré tout, Riyad reste attaché "aux tentatives de cessez-le-feu avec Ansaralalh". Seulement la mayonnaise ne prend pas. Dans un tweet émouvant, le chef du comité suprême de la Révolution yéménite, organe politique d'Ansarallah, Mohammad Al-Houthi dit " : "Que l'Iran fasse vite pour tirer vengeance de la Résistance.... Car, la patience ne servira pas notre cause. La paix ne se fera pas sans la guerre". Signe que la composante de la l'axe de la Résistance est plus pressée que l'Iran à venger Soleimani. 

En sentant le péril se rapprocher du Palais, le vice-ministre de la Défense, Khaled ben Salmane est attendu ce dimanche ou lundi aux États-Unis puis en Grande-Bretagne, pour discuter de la nécessité d'apaiser les tensions avec les autorités de ces pays.

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV