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Détroit d'Hormuz: le Japon a-t-il cédé aux pressions US?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Japon envoie des troupes militaires en Asie de l'Ouest. ©Getty images

Un journal japonais à grand tirage a déclaré que la décision de Tokyo d’envoyer des troupes en Asie de l’Ouest était simplement une capitulation devant les États-Unis.

Dans son éditoriale, le journal Mainichi a critiqué la décision du cabinet d’envoyer des troupes dans les eaux méridionales de l’Iran et a écrit que cette décision soulevait de nombreuses questions.

« Si le Japon devait rejoindre l’alliance américaine pour protéger les navires traversant le détroit d’Hormuz, les relations amicales avec l’Iran n’existeraient plus. Tokyo a donc choisi une autre voie avec un déploiement militaire unilatéral », a écrit le journal nippon.

Se référant aux conditions calmes du détroit d’Hormuz et du golfe Persique depuis juin (la date où un pétrolier japonais a été attaqué près du détroit d’Hormuz), Mainichi s’interroge ainsi : « Alors pourquoi les forces d’autodéfense de l’armée japonaise sont-elles maintenant déployées ? ... Ce n’était qu’une reddition à l’Amérique. »

Ce qui pose problème, c’est l’utilisation par le gouvernement japonais d’une disposition sur les missions d’enquête et de recherche du ministère de la Défense pour envoyer des forces militaires en Asie de l’Ouest. Le journal ajoute que cette disposition est généralement le motif des opérations d’alerte précoce et de surveillance menées par les forces d’autodéfense dans les eaux et l’espace aérien entourant le Japon.

« Si les forces envoyées au Moyen-Orient veulent simplement recueillir des informations à des fins de recherche, on peut facilement dire qu’il n’y a aucune intention d’exercer une pression militaire sur l’Iran. Cependant, il est plutôt faible comme fondement juridique pour une décision politique sérieuse d’envoyer des troupes à l’étranger. C’est beaucoup trop déséquilibré », a souligné l’éditorial du journal nippon.

L’article estime que « la délimitation de la mer d’Oman jusqu’au nord de l’océan Indien et la non-couverture du détroit d’Hormuz par le destroyer japonais envoyé dans la région sont dues à la considération de Tokyo envers Téhéran ». « Il y a probablement une deuxième raison : rester loin des eaux dangereuses et évaluer la situation. »

« Un seul destroyer (dans la zone déployée) ne peut pas faire grand-chose lorsque des pétroliers seront attaqués. Bien que Tokyo se montre neutre envers les tensions dans la région, les activités du corps expéditionnaire seront toujours considérées comme celles d’un allié américain », ajoute le journal Mainichi.

« Ces informations sont partagées avec l’US Navy et il semble que les forces japonaises travaillent en fait avec la coalition américaine. Les avions de patrouille P-3C envoyés dans le golfe d’Aden dans le cadre de la mission anti-piraterie recevront également de nouvelles tâches », toujours d’après le journal.

« L’approche du gouvernement [du Japon] de ne pas évaluer la question et l’adopter rapidement au sein du cabinet est problématique... C’était le retrait américain de l’accord nucléaire qui a transformé la sécurité dans le détroit d’Hormuz en un phénomène », ajoute l’article, soulignant que les ennemis américains considéreraient probablement les activités maritimes de Tokyo en Asie de l’Ouest comme étant celles de Washington.

Le journal japonais à grand tirage recommande aussi la poursuite des mesures diplomatiques pacifiques pour apaiser les tensions dans la région de l’Asie de l’Ouest.

Le Japon, en tant qu’allié américain qui entretient des relations amicales avec l’Iran, a rappelé qu’il déploie des forces militaires pour protéger ses navires sans rejoindre l’alliance américaine.

Hier, le porte-parole du gouvernement japonais Yoshihide Suga a annoncé l’approbation du plan d’envoi de troupes dans les eaux méridionales de l’Iran.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV