L’actualité en Afrique:
L’analyse de la rédaction :
1. Mali: comment expulser Barkhane ?
Depuis trois ans déjà Zoom Afrique accorde une grande partie de ses émissions au grand Mali, pays musulman, riche en culture et en civilisation, que le néocolonialisme a tenté de détruire quasi-simultanément avec la Libye mais où il a lamentablement échoué.
Barkhane et compagnie commencent à réaliser que leurs efforts, leurs complots et leurs manigances faits sous le masque de la lutte anti-terrorisme se sont retournés contre eux et que ce peuple malien qu'elle a tout fait pour diviser en peul et en dogon, en touareg et non touareg, en nordiste et en sudiste ....est un et indivisible.
Mais y-a-t-il un moyen pour mettre à la porte une puissance d'occupation qui affirme ne pas vouloir lâcher prise?
Sans doute. Au contraire de ceux et celles au Mali qui croient qu'il faut une tierce partie pour chasser Barkhane, Russie, Chine entre autres, il y a ceux des observateurs qui tendent à miser tout sur les Maliens eux-mêmes. Il y a au Grand Mali une force insoupçonnée autour de laquelle tout peut se réunir. Même l'État et cette force est bien capable d'expulser les occupants étrangers. Elle s'appelle la foi et la religion, et la force d'occupation en connaît bien le potentiel rassembleur. Sinon comment comprendre qu’à Labbezanga les « terroristes », à savoir les supplétifs des forces d'occupation, s'en soient pris à l'imam de la mosquée pour provoquer l'exode de la population? Lisons cette info de Maliweb:
« Labbezanga est un village de la Commune rurale de Ouatagouna dans le Cercle d’Ansongo. Distante de 200 km de la ville de Gao, cette bourgade abrite le principal poste de sécurité à la frontière entre le Mali et le Niger. Ce poste était occupé par des éléments de la police de frontière, de la gendarmerie, de la douane et un détachement de militaires. Mais depuis la mi-novembre 2019, les éléments du poste de sécurité de Labbezanga se sont repliés à Ansongo sur instruction de la hiérarchie. Cette situation a ainsi créé une psychose chez la population de Labbezanga qui se sent abandonnée. L’inquiétude des habitants est montée d’un cran avec l’assassinat, le mercredi 3 décembre dernier, de l’imam de la mosquée du village, Youssouf Ongoïba, par des hommes armés non identifiés.
Le conseiller communal de la Commune de Ouatagouna, Alassane Issiaka que nous avons joint au téléphone a affirmé que cette situation a créé le déplacement de certains habitants vers le Niger et dans la localité de Gao. "Ceux qui sont restés sur place subissent les agressions des terroristes qui écument la zone", a témoigné Alassane Issiaka. »
À ce qui paraît, la foi des Maliens est le plus grand danger pour les forces d'occupation car cette foi est capable de les rassembler tout : l'État, l’armée et la population...l'option mérite d’être prise au sérieux.
2. La face cachée de la présence US au Sahel:
Il y a quelques jours une fakenews rapportait largement que l'Amérique voulait retirer ses forces d'Afrique. Même le média atlantiste RFI n'y croit pas. Il dit:
Le magazine en ligne américain The Intercept a publié ce week-end des documents sur la présence militaire des États-Unis en Afrique. Ces documents révèlent une présence militaire plus importante que ce que l’armée américaine a toujours reconnu, avec des bases qui sont concentrées dans les zones où sévit le terrorisme.
La lutte contre le terrorisme est au cœur de la stratégie d’Africom, le commandement américain en Afrique. Et la carte de ses installations militaires - 34 sites recensés - est là pour le prouver.
Elles sont concentrées essentiellement autour de la Somalie, en Afrique de l'Est pour faire échec aux Shebabs, dans le Sahel et en Libye pour contrer al-Qaïda, le golfe de Guinée et ses pirates ou encore le lac Tchad avec Boko Haram.
Les États-Unis ne comptent environ que 7 000 hommes engagés sur le continent africain. Ce que montrent surtout les documents d'Africom, c'est le poids grandissant des drones qui permettent des missions aussi bien d'attaque que de surveillance.
Et même si cette présence se veut très discrète, l'article de The Intercept montre clairement une montée en puissance de l'armée américaine sur le continent africain dans ce domaine. Elle a construit au cours des cinq dernières années la plus grande base de drones du monde à Djibouti, des drones qui interviennent sur deux continents : au Yémen et en Somalie.
Officiellement, les autorités américaines continuent de clamer qu'il s'agit d'installations provisoires qui appartiennent aux États dans lesquels elles sont installées, mais de nombreux autres projets sont dans les tuyaux.
La composante aérienne du commandement américain en Afrique « vient de terminer ou travaille actuellement sur près de 30 projets de construction dans quatre pays africains ».
Et à l'instar du Camp Lemonnier de Djibouti pour l'Afrique de l'Est, les États-Unis sont en train d'installer un pôle pour l'Afrique de l'Ouest, à Agadez au Niger : une base de drones dont la seule construction va coûter quelque 100 millions de dollars américains.
3. Libye: analyse avec Luc Michel:
En Libye, les événements s’enchaînent avec une vitesse extrême. En effet la Turquie a transporté des hommes armés depuis la Syrie en Libye pour la deuxième fois pendant ces derniers jours. Mais une question se pose dans la conjoncture actuelle: est-ce que le courant des éventements en Libye pourrait affecter les pays voisins surtout les pays où une lutte anti-impérialiste se fait de plus en plus sentir au sein de la population ?
Luc Michel, géopoliticien nous livre son analyse.
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