Le président turc Recep Tayyip Erdogan a effectué ce mercredi une visite surprise à Tunis où il a évoqué avec son homologue tunisien le conflit en Libye et les tensions régionales.
M. Erdogan qui a rencontré pour la première fois le président Kais Saied, entré en fonctions le 23 octobre, a déclaré lors d’une conférence de presse avoir évoqué la coopération avec la Tunisie pour aider à un règlement du conflit libyen.
« Nous avons discuté des moyens de coopérer pour parvenir à un cessez-le-feu en Libye dans le cadre de la relance du processus politique », a dit le président turc.
« L’impact des développements négatifs en Libye ne se limite pas à ce pays, mais touche aussi les pays voisins surtout la Tunisie », a-t-il ajouté.
C’est pourquoi, pour le président turc, la Tunisie a un rôle majeur à jouer dans la recherche de solutions à la crise. Il a remercié le président tunisien pour ses efforts dans ce sens, rappelant la réunion de lundi à Tunis avec des représentants du Conseil suprême des tribus et des villes libyennes pour discuter de la possibilité de lancer une initiative pour une sortie de crise en Libye.
« Nous avons discuté des actions à entreprendre pour un cessez-le-feu et un retour à un processus politique en Libye, et la coopération à mettre en place dans cet objectif », a-t-il expliqué, avant d’ajouter : « Je suis convaincu que la Tunisie aura des apports très importants et constructifs en soutiens aux efforts pour un retour de la stabilité en Libye. »
Concernant le protocole d’accord signé entre la Turquie et la Libye, le chef de l’État turc a critiqué la position d’Athènes. « La Grèce n’a pas son mot à dire dans ce domaine », a-t-il lancé.
Sur la Libye, commentant les informations faisant état de la présence de mercenaires soudanais et des forces russes aux côtés des forces pro-Haftar, M. Erdogan a déclaré : « Je me demande ce qu’ils font en Libye et à quel titre ces 5 000 Soudanais et ces 2 000 autres de la compagnie russe Wagner s’y trouvent. Qu’ont-ils à faire sur place et quelles sont leurs connexions ? »
Sur l’éventuel envoi de soldats turcs en Libye, le Président Erdogan a d’ailleurs répondu : « Nous ne sommes jamais allés là où on ne nous a pas invités. Si nous devions être conviés, nous étudierons le sujet. »
« Nous agissons [en Libye] avec M. al-Sarraj qui a une reconnaissance internationale, ce qui n’est pas le cas de Haftar », a-t-il poursuivi, critiquant ainsi ceux qui entretiennent des liens ou des contacts avec le général à la retraite Haftar qui mène une campagne militaire pour prendre le contrôle de Tripoli, et ainsi, du pouvoir en Libye. Dans ce sens, il a très fermement dénoncé la présence de combattants étrangers, mercenaires, en Libye.