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Zoom Afrique du 22 décembre 2019

Un Sud-Soudanais brandissant le drapeau national. (Archives)

L’actualité en Afrique 

  • En Côte d’Ivoire, l’engrais biologique iranien sauve les champs de cacao
  • Espace : le premier satellite éthiopien lancé depuis la Chine
  • SÉNÉGAL : la centrale éolienne de Taïbe Ndiaye livre ses premiers 50 MW.

Les analyses de la rédaction :

Avis de tempête sur la Côte d’Ivoire ! 

La visite du président français en Côte d’Ivoire n’augure rien de bon pour ce pays stratégique que convoitent les États-Unis depuis que leurs coups bas s’étendent depuis le Sahel vers la côte. Macron dit vouloir fêter Noël avec les « troupes présentes sur place », comme le veut la tradition, mais surtout ne cesse de mettre l’accent sur des liens que Paris veut resserrer avec Abidjan « dans la lutte contre le terrorisme ». Et c’est cet accent-là qui devrait bien inquiéter les Ivoiriens. En 2017, Macron s’est rendu au Niger et au Tchad en 2018, et on a vu comment ces deux pays ont connu un regain de violences terroristes, propre à justifier l’extension de la présence militaire française. Trois remarques devront alerter les Ivoiriens. La presse française dit : « Le deuxième contingent de troupes françaises le plus important en Afrique est positionné en Côte d’Ivoire, le premier étant à Djibouti. Ces forces servent actuellement d’appui aux troupes luttant contre les “groupes djihadistes” au Sahel. Emmanuel Macron s’entretiendra d’ailleurs avec des militaires ayant participé à l’opération dans laquelle sont morts 13 soldats en novembre au Mali. » Cela indique que la puissance d’occupation qu’est Barkhane travaille à une extension de la crise vers la côte. La presse poursuit : « La situation au Sahel qui inquiète fortement Paris sera l’un des fils rouges de ce déplacement. Le président de la République fera une courte étape dimanche au Niger, pour en parler avec le président Mahamadou Issoufou, avant le sommet prévu en France le 13 janvier avec les dirigeants de cinq pays sahéliens. » Il va sans dire que Macron a des exigences à formuler qu’Abidjan ne saurait rejeter sans avoir à en payer le prix. La presse française en parle à mot à peine couvert : « La visite d’Emmanuel Macron intervient dans un contexte politique tendu en Côte d’Ivoire, à dix mois de la prochaine présidentielle et près de dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3000 morts. « La Côte d’Ivoire est un partenaire fondamental de la France en Afrique », affirme l’Élysée, car « aujourd’hui, l’équilibre de l’économie sahélienne et des mouvements de population (en Afrique de l’Ouest) repose très largement sur la stabilité politique et économique de ce pays ». Cela veut dire très clairement qu’une période d’instabilité pourrait s’ouvrir si la Côte d’Ivoire ne se soumet pas aux exigences de Paris, qui sont à al fois économiques et militaires. Reste à savoir si l’ouverture effectuée par Abidjan à l’adresse de la Russie et de la Chine suffit à contrebalancer les projets d’une puissance colonialiste française en déclin qui sert de tremplin aux projets expansionnistes américains.   

  • Soudan du Sud : le méga fiasco US/Israël

Le Soudan du Sud rappelle son ambassadeur à Washington pour des consultations, mais comment se fait-il qu’un pays créé de toutes pièces par l’axe USA-Israël ose tenir tête aux États-Unis ? Les Américains ne sont pas contents de la manière par laquelle les Sud- Soudanais réagissent aux ingérences américaines et israéliennes et ils le font savoir. Ni les sanctions ni les menaces ne suffisent désormais à ce que Juba fléchisse. Le Soudan du Sud a donc rappelé son ambassadeur à Washington pour protester contre le boycott américain de ses deux ministres. Le département du Trésor américain a ajouté le lundi 16 décembre les noms du ministre des Affaires gouvernementales et du ministre de la Défense du Soudan du Sud à la liste des personnes sous la sanction du Bureau de contrôle des avoirs étrangers. Le département du Trésor américain avait prétendu dans un communiqué que ces ministres perturbaient les pourparlers de paix et alimentaient les conflits au Soudan du Sud. À en croire les Américains, des tensions ont éclaté entre les États-Unis et le Soudan du Sud après que le gouvernement de Juba n’a pas réussi à conclure un accord de paix final et à former un gouvernement d’unité nationale. Personne ne croit cette version qui devrait être se traduire ainsi : les Sud-Soudanais ne veulent d’un gouvernement à la solde. De là, il est bien naturel que les Américains tiennent à punir quiconque viole leur oukase. Mais la question qui taraude l’esprit est celle-ci : comment Juba fait-il pour se moquer royalement des sanctions US ? Récemment, un rapport publié par des enquêteurs spéciaux de l’ONU a déclaré que le Kenya et l’Ouganda n’avaient pas appliqué de sanctions à l’encontre de leur voisin. « La région n’a pas systématiquement appliqué l’embargo sur les armes ou le gel des avoirs et l’interdiction de voyager des personnes sanctionnées », a déclaré l’équipe d’enquêteurs mandatée par le Conseil de sécurité. Le rapport a distingué le Kenya, l’Ouganda, l’Éthiopie et le Soudan comme « n’ayant pas démontré un engagement total et cohérent dans le processus de paix », qui viole les termes des sanctions de l’ONU visant à prévenir de nouveaux conflits... Cela s’appelle un royal pied de nez est-africain aux États-Unis qui ont cru pouvoir inverser la donne au Soudan du Sud en faisant un coup d’État contre El-Béchir... 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV