Les exercices militaires de l’OTAN dans les pays baltes, en Pologne, dans la mer Noire et la mer Baltique indiquent que l’Alliance se prépare à un conflit à grande échelle, a déclaré mardi le chef de l’état-major de l’armée russe Valery Gerasinov à des attachés militaires étrangers.
« Les activités militaires augmentent dans les pays baltes et en Pologne, dans la mer Noire et la mer Baltique. L’intensité des exercices militaires du bloc augmente. Leurs scénarios indiquent la préparation de l’OTAN à l’utilisation de leurs forces dans un conflit militaire à grande échelle », a déclaré Gerasimov cité par TASS.
Le haut militaire russe a déclaré que l’Alliance mentionne dans sa stratégie militaire la Russie comme une menace.
Gerasimov a également rappelé les décisions prises lors du dernier sommet de l’OTAN à Londres. « Dans le but d’assurer la domination de l’espace, les participants au sommet ont décidé de reconnaître l’espace comme une sphère distincte pour la guerre ainsi que l’espace terrestre, aérien, naval et le cyberespace », a-t-il déclaré, notant que les États-Unis continuent à déployer des systèmes de défense antimissile en Europe.
Gerasimov a noté que la situation dans le monde reste instable et que les développements deviennent plus imprévisibles.
« Une pression politique et économique sans précédent est exercée sur les pays qui tentent de mener des politiques indépendantes, y compris sur la Russie », a déclaré Gerasimov, ajoutant que cela pourrait potentiellement conduire à des crises qui pourraient dégénérer en un conflit plus vaste.
De plus, les changements dans les formes de guerre indiquent qu’à l’avenir toutes les sphères seront utilisées pour mener la guerre, a-t-il poursuivi. « Comme je l’ai déjà noté, les décisions du sommet de l’OTAN à Londres en sont la confirmation, car elles ont reconnu l’espace comme une sphère opérationnelle. Nous devons certainement être prêts pour toute évolution possible », a souligné Gerasimov.
Il a conclu que le potentiel de défense de la Russie sera maintenu au niveau nécessaire pour repousser une agression contre la Russie de toute envergure et de toute sphère.
Malgré le renforcement de la présence militaire de l’OTAN dans l’Europe de l’Est, il est peu probable que les pays membres de l’Alliance et la Russie entrent en conflit dans la région baltique, car aucune des deux parties n’a aucun intérêt pour déclencher une guerre d’envergure dans cette région qui entraînerait l’instabilité à la fois en Russie et en Europe. Par contre, les développements au Moyen-Orient et surtout les divergences entre le camp occidental et Moscou en Syrie intensifient le risque d’un conflit généralisé entre l’OTAN d’une part et la Russie et ses alliés de l’autre.
Les remarques du haut responsable militaire russe interviennent alors que les autorités de l’Alliance atlantique ont annoncé ce mardi que l’OTAN recevrait son deuxième drone Global Hawk de fabrication américaine jeudi et a prévenu que les cinq avions sans pilote de son système de surveillance d’une valeur de 1,5 milliard de dollars seraient opérationnels en 2022.
Après des années de retard, le système de drones, qui, selon l’OTAN, sera le plus avancé au monde, assurera à l’Alliance une surveillance 24 heures sur 24 en temps quasi réel des terres et des mers au-delà de ses frontières et offrira une meilleure visibilité que les satellites.
Après avoir résolu des différends contractuels concernant les coûts avec le fabricant Northrup Grumman, le premier drone a été livré le mois dernier à la base aérienne de Sigonella en Italie.
Après la livraison jeudi d’un deuxième drone, trois autres arriveront l’été prochain, a déclaré Samanns.
Quinze alliés de l’OTAN ont financé l’acquisition de l’avion, dont l’Allemagne, la Pologne, les États-Unis et l’Italie.
Les 29 alliés auront accès aux renseignements qu’ils enregistrent, notamment des sites de missiles en Russie et les activités militaires au Moyen-Orient.
Les drones seront pilotés à distance depuis Sigonella et voleront dans l’espace aérien de l’OTAN, mais pourraient être utilisés plus largement dans un conflit.
L’avancée technologique du drone américain Global Hawks est largement soulignée alors que les systèmes de défense aérienne iranienne ont abattu en juin dernier l’un de ces drones d’espionnage américain de classe Global Hawk.
À la suite de la destruction par la DCA iranienne du drone américain, les clients de ce drone ont considérablement diminué. L’Allemagne a, par exemple, annulé projet d’acheter ses propres Global Hawks.